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L’abécédaire des statistiques avancées, leurs forces et leurs faiblesses | Prolongation | Mise au point

Pratiquement toutes les équipes de la LNH paient un groupe d’individus affecté à l’étude des statistiques avancées. Même Michel Therrien, un entraineur dit conservateur en a parlé durant un de ses points de presse dernièrement, pointant que son équipe a dirigé 90 tirs au filet adverse (Corsi For) face aux Devils. 

Bien qu’elles apportent un regard intéressant, les données avancées ne seront jamais porteuses de vérité. Comme toute autre stat, elles ne quantifieront jamais l’effort, le courage, la détermination, la dureté du mental et plusieurs facteurs psychologiques importants. Mais elles donnent un sérieux coup de main, car il est impossible d’analyser complètement le travail de 10 joueurs changeant à 45 secondes d’intervalle. L’important est de concilier la vision subjective du jeu avec la vision objective qu’apporte les chiffres. Se fier trop à ces informations, c’est faire erreur, mais les négliger, c’est aussi se limiter.

Alors que les statistiques avancées reviennent assez souvent dans mes analyses sans avoir été convenablement expliquées aux lecteurs, il impose de donner l’heure juste.

 

CORSI : Le hockey se situe dans une ère où la possession de rondelle est maîtresse. Les Red Wings se sont maintenus dans le haut du classement pendant plus d’une décennie en fondant leurs assises autour de cet aspect.

Non, les Wings n’étaient pas en avantage numérique. C’était du jeu à 5 contre 5…

L’indice de possession le plus fidèle et le plus constant à ce jour est le Corsi.

Le Corsi recense les tirs bloqués, les tirs hors cible et les tirs cadrés. Il prend donc en note toutes les tentatives de tirs. On peut calculer le Corsi d’une équipe ou celui d’un joueur.

Par exemple, Manny Malhotra est sur la glace pendant 2 tentatives de tirs pour son équipe et 7 contre son camp. On convertit cela en pourcentage avec ce calcul :

100 * CorsiPour / (CorsiPour+CorsiContre)
….

100* 2 / (2+7)

Malhotra obtient un Corsi de 22%. On dira donc que l’équipe adverse a contrôlé 78% des tirs en sa présence.

Un Corsi égal ou au-dessus de la barre des 50% est considéré comme bon. 55%, c’est l’élite. À 40%, on parle de médiocrité.

« Une tentative de tir? Et puis quoi encore? On va compter les tentatives de mises en échec? Les tentatives de couper une option de passe? »

Il faut comprendre que le Corsi n’essaie pas de déterminer la qualité du lancer, ni sa provenance, ou même sa pertinence dans la colonne des faits saillants. C’est très simple, pour tenter un tir, il faut avoir le caoutchouc sur sa palette, donc être en possession de la rondelle. De plus, la grande majorité des tirs surviennent en territoire offensif. On donne donc le crédit au joueur pour avoir fait évoluer le jeu dans l’autre moitié de glace, loin de son gardien, puisque la meilleure défense consiste à acculer l’opposant au creux dans sa zone.

« Le hockey est un jeu d’équipe, pourquoi donner le mérite à 5 joueurs pour une tentative de tirs d’un seul? »

C’est pour cette raison que l’indicateur de possession de rondelle peut s’avérer trompeur quand on s’intéresse à un échantillon très mince. Théoriquement, les cinq joueurs ont un rôle à accomplir pour permettre à leur équipe de cueillir et transporter la rondelle, que ce soit se démarquer, bien se positionner ou travailler avec acharnement le long des rampes. Sauf qu’un joueur en particulier se démarquera du lot et fera bien paraître ses compagnons de trio en menant la charge. C’est là qu’entre en jeu le WOWY, mais on y reviendra plus tard.

Avantages : Simple, constant et souvent juste sur une longue période.
Défauts : Beaucoup d’irrégularités sur une courte période. Ne prend pas en compte la compétition affrontée, la qualité des coéquipiers, le système de jeu employé par l’entraineur, le rythme auquel le match est disputé, etc. Comme toute stat, il n’est pas porteur de vérité et ne le sera jamais. Dire qu’un joueur dispute un bon match simplement car il a un bon Corsi, c’est un raisonnement plutôt faible à la base. Rajoutons que le système de jeu d’une équipe influe énormément sur les statistiques individuelles de possession de rondelle d’un joueur. Il très difficile, même pour un joueur d’élite, d’afficher un Corsi d’élite avec une équipe faible en possession.
Premier(s) de classe : Patrice Bergeron, véritable monstre de possession de rondelle. Mention honorable aux jeunes joueurs des Wings.
Où trouver cette donnée? : Il suffit de consulter les profils de joueur sur Hockey Reference, puis cliquer sur l’onglet « Additionnal Stats »

CHANCES DE MARQUER: Tout récemment, la base de données war-on-ice a commencé à compiler les chances de marquer. Pour ce faire, ils ont délimité une zone autour du filet adverse d’où les tirs sont considérés dangereux et établi certaines conditions de sorte que la définition d’une chance demeure fixe et objective. Par exemple – une règle parmi tant d’autres – si deux tirs se succèdent en peu de temps, on considère que c’est un retour de lancer, donc une occasion de marquer.

Martin Leclerc (Radio-Canada) et Olivier Bouchard (La Presse+, nhl.com et EOTP), eux, compilent les chances de marquer manuellement et en viennent à un décompte un tantinet différent de celui de war-on-ice (Pour Bouchard c’était une différence de 1% si je ne m’abuse, mais le 1% signifiait une grosse différence en quantité nette de chances marquer).

Lexique War-On-Ice
SCF%: Pourcentage de chances de marquer POUR lorsque X joueur est sur la glace.
SC+/-: Différentiel des chances de marquer POUR et CONTRE lorsque X joueur est sur la glace.
ISC: Chances de marquer individuelles.
SCF% Rel: Pourcentage de chances de marquer POUR de X joueur relativement à celui de l’équipe lorsqu’il n’est pas sur la glace.

Avantages: Enfin un outil qui, contrairement au Corsi, s’intéresse à la qualité des tirs et l’habileté d’un joueur à se rendre menaçant en territoire offensif.
Défauts: Certains tirs décochés depuis la zone délimitée ne sont parfois pas menaçants pour toutes sortes de raisons (lancer sans vélocité, viser sur le plastron du gardien, etc.). Ceux qui recensent manuellement les chances de marquer risquent d’avoir, malgré eux, une vision subjective, voire biaisée de certains jeux.
Premier(s) de classe: Alex Ovechkin, Vladimir Tarasenko, Steven Stamkos, John Tavares, Max Pacioretty, Patrice Bergeron et Tyler Seguin, entre autres.
Où trouver cette donnée ? : LIEN

FENWICK : Idem que le Corsi, mais en ne comptant pas les tirs bloqués. On juge alors que bloquer un tir, c’est couper court à une offensive adverse de façon efficace. Le crédit doit ainsi revenir à la brigade défensive, et non à l’attaque de l’autre équipe.

Le Fenwick est surtout utilisé pour évaluer les performances collectives d’une formation.

Ce qui a fait la renommée de cette statistique, c’est sa justesse pour prédire les matchs de séries éliminatoires. Le Fenwick comptabilisé à 5 contre 5 lorsque le score est égal a pu prédire le résultat des matchs de séries mieux que tous les autres données, même les plus traditionnelles. À preuve, les derniers champions de la Coupe Stanley, les Blackhawks et les Kings, figuraient au premier échelon de ce département durant leur conquête.

Pourquoi chiffre-t-on le Fenwick à 5 contre 5 en situation d’égalité? Parce que le système de jeu change selon les situations durant un match. Quand une équipe perd par un but en fin de joute, elle va ouvrir la machine, demander à ses défenseurs de prendre des risques et appuyer l’attaque, ce qui va gonfler significativement les indices de possession. Pour l’équipe adverse qui adoptera une stratégie défensive étanche, ce sera l’effet contraire. On sélectionne donc la portion du match qui ne sera pas influencée par les situations de jeu qui « punissent » les joueurs.

Avantages : Peut prédire les matchs de séries et les succès à long terme d’une équipe avec grande justesse.
Défauts : Les bloqueurs de tirs comme Hal Gill et Josh Gorges peuvent être avantagés même s’ils ne font pas assez évoluer le jeu dans l’autre moitié de glace. Le brio d’un gardien peut venir fausser les données quand on s’intéresse aux performances collectives.
Premier(s) de classe : Les Islanders ont le meilleur Fenwick à 5 contre 5 en situation d’égalité cette saison.
Ou trouver cette donnée?: LIEN

WOWY : Il arrive que certains joueurs bénéficient du brio d’un coéquipier qui sonne la charge en possession de rondelle. On peut vérifier si c’est bel et bien le cas avec les chartes « With or Without You » de stats.hockey.analysis. Elles indiquent le Corsi d’un joueur avec X joueur, sans X joueur et le Corsi de X joueur sans le premier joueur.

On se rappellera que Alexei Emelin avait tout de même bien paru à la gauche de P.K. Subban en début de saison, mais c’était le 76 qui charriait à lui seul la possession.

Les analystes torontois affirment depuis des lunes que Tyler Bozak n’est pas plus qu’un centre de 3e trio béni par la présence de Phil Kessel. Le WOWY donne le même son de cloche.

La communauté des statistiques avancées s’indigne de voir Dale Weise à l’aile du 1er trio et avance que ses succès sont largement attribuables à Max Pacioretty. Il impose toutefois de se garder des réserves avant d’arriver à cette conclusion, car l’échantillon de temps de glace est assez mince.

Avantages : Indique si un joueur ne fait que profiter de la présence d’un autre. Permet de cibler une chimie entre deux joueurs. 
Défauts :
Parfois, l’échantillon de temps de glace durant lequel deux joueurs ont été jumelés est très mince, donc négligeable. Aussi, les responsabilités défensives qui sont confiées à certains joueurs viennent fausser les données.
Premier(s) de classe :
P.K. Subban. Sa présence bonifie considérablement les indices de possession des autres joueurs.
Où trouver cette donnée ? : LIEN

ZONE STARTS : Les Zone Starts sont les mises en zone, c’est-à-dire, où un joueur amorce sa présence après un arrêt de jeu. Un centre comme Lars Eller est déployé 60% du temps pour prendre les mises en jeu en territoire défensif, son Corsi – de même que ses statistiques offensives traditionnelles – en prend un mauvais coup.

À l’autre bout du spectre, David Desharnais amorce 57% de ses présences en territoire offensif. On dit donc qu’il dispute des minutes faciles, car l’équipe est confortablement installée dans la zone adverse lorsqu’il entre en jeu.

Un entraineur déploiera plus souvent en territoire offensif un joueur dont il juge les qualités offensives supérieures aux aptitudes défensives. À Edmonton, Todd Nelson ne tient pas en haute estime le jeu défensif de Nail Yakupov et, par le fait même, le fait commencer 65% de ses présences dans la zone adverse.

Les mises en jeu en zone neutre ne sont pas comptabilisées.

Avantages : Rend justice aux joueurs trainant de lourdes tâches défensives.
Défauts : Il ne faut pas tirer de trop grandes conclusions non plus. Lars Eller ne produirait pas 50 points par saison même s’il était déployé plus souvent en territoire offensif (mais il générerait plus d’offensive, il va sans dire). Puis, en dépit de son haut taux de mises en zone offensive, David Desharnais n’est pas un joueur surestimé pour autant.
Premier de classe(s) : N/A
Où trouver cette donnée ? : Il suffit de consulter le profil des joueurs sur Hockey Reference, et cliquer sur l’onglet « Additionnal Stats ».

Prolongation
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Mise au point
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