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Les 5 ingrédients qui reviennent constamment dans la recette d’un échec

Comment passer de la meilleure équipe de la LNH à une exclusion des séries en 2 mois? Comment expliquer cette dégringolade interminable de la part de la plus prestigieuse équipe de hockey professionnelle? Après nous avoir fait croire à la coupe Stanley dans les deux premiers mois de l’année, le directeur général, les entraineurs et les joueurs nous ont ensuite concocté ce que j’ai décidé d’appeler : La recette d’un échec! Je vous présente la recette mais attention… celle-ci peut être dur à digérer. Et… rien à voir avec la salade de fruits que le coach sert souvent aux journalistes qui suivent l’équipe!

Premier ingrédient : un manque d’ajustement
« La folie, c’est se comporter de la même manière et s’attendre à un résultat différent. » – Albert Einstein

Lors de l’excellent début de saison du CH, il y’en a beaucoup qui vantaient le style de jeu pratiqué par l’équipe. Michel Therrien avait surpris un peu tout le monde en disant que l’équipe pratiquait sensiblement le même système que la saison dernière.

En début décembre, lorsque l’équipe a commencée à perdre soir après soir, on a pu constater que les autres équipes commençaient à s’ajuster au style de jeu des Habs. Et on a réalisé que Michel Therrien disait peut-être vrai.

Le problème, c’est que le CH ne semble pas s’être ajusté. On dit souvent que tu joues comme tu pratiques. C’est quand la dernière fois qu’on a entendu parler que le CH a eu une pratique intense et qu’ils ont travaillé fort sur certaines lacunes dans leur système de jeu? En tout cas, ça n’arrive pas souvent… Même que l’équipe a eu plusieurs congés d’entrainement dans les dernières semaines. Comment expliquer ces décisions du personnel d’entraîneur? Je l’ignore mais je sais la chose suivante : vivre de l’adversité peut être une bonne chose si on s’en sert pour travailler plus fort et devenir meilleur.

Et pourquoi l’équipe d’entraîneur s’acharne à essayer des trucs qui ne fonctionnent pas? Desharnais n’a pas un seul point sur le power play depuis début décembre (25 matchs). Plekanec? 1 seul point. Pourtant ces joueurs sont utilisés à outrance en avantage numérique. Qu’est-ce qui se passe avec le Canadien cette année pour justifier le fait de ne plus fonctionner avec un système de méritocratie ? On répète la même chose encore et encore et on souhaite que la chance change de côté!


Deuxième ingrédient : Distractions

Les athlètes olympiques, qui sont un exemple d’excellence, sont généralement capable de limiter les distractions lorsqu’ils se préparent en vue d’une compétition importante. Cela leur permet de se concentrer sur la tâche à accomplir. Ces athlètes évitent généralement les places publiques, s’entraînent 5 à 7 jours par semaine et ne vivent que pour leur prochaine compétition.

Ce n’est pas aussi simple lorsque tu fais partie d’une équipe sportive professionnelle et que tu doives faire face aux journalistes après chaque partie. C’est d’autant plus difficile lorsque tu fais partie des Canadiens de Montréal. Ici, le hockey c’est sacré et les joueurs sont reconnus partout où ils vont. Le hockey est un sport d’équipe et ce serait impossible de demander à 20 individus de ne vivre que pour leur sport pendant une saison complète. Les distractions sont inévitables, surtout dans un marché comme Montréal où tout semble prendre une ampleur plus grande, mais les joueurs doivent apprendre à se couper de ce qui est dit et fait à l’extérieur.

Depuis le début de la saison, l’équipe a eu son lot d’événements hors glace qui ont affectés la concentration et la dynamique de l’équipe. Les distractions n’affectent pas seulement ceux qui les vivent. Elles peuvent affecter l’ensemble de l’équipe.


Troisième ingrédient : les défaites s’accumulent et le mental commence à être affecté

Deux ou trois défaites consécutives dans une saison de 82 matchs ça peut arriver même aux meilleures équipes. Mais lorsque tu enlignes seulement 5 victoires en 24 rencontres, tu n’as pas d’autres choix que d’en ressortir affecté.

Voici les effets secondaire d’une telle série de défaites :

  • Augmentation de l’anxiété
  • Frustration chez les joueurs et le personnel
  • Diminution de la confiance
  • La concentration est affectée
  • Augmentation de la pression
  • Même les jeux simples peuvent devenir compliqués… les joueurs réfléchissent trop
  • Les joueurs peuvent en venir à s’accuser entre eux pour les mauvaises performances de l’équipe
  • Et dans le pire des cas … des hués provenant des fans

Comment faire pour limiter les dégâts et retrouver le chemin de la victoire?

En travaillant sur ce qui ne marche pas. En prenant notre sort en main. En travaillant fort jour après jour. En se concentrant sur ce qu’on contrôle.

Qu’est-ce qu’on fait si on veut continuer à perdre ?

On attend une solution miracle. On dit que la chance va finir par tourner de bord. On ne travaille pas plus fort. On attend un sauveur (Carey Price). On continu de faire jouer 20 minutes par partie nos joueurs qui sont en léthargie. On déresponsabilise les joueurs.

Quatrième ingrédient : la pression
À chaque fois que le CH ajoute une défaite de plus, on ajoute un poids sur les épaules des joueurs. Plekanec n’a jamais été un joueur performant lors des occasions importantes (il disparait souvent en série). Il en arrache présentement avec 10 points en 25 matchs et un différentiel de -11. On sait aussi que Pacioretty est très exigeant envers lui-même et ça parait actuellement. Il ne semble plus être le même sur la glace. Pacioretty a 12 points depuis début décembre (en 25 matchs). C’est bien en dessous de sa production normale. Son différentiel plus-ou-moins est de -14 depuis le 1er décembre. Son rôle de capitaine lui ajoute peut-être de la pression supplémentaire.

D’autres joueurs en arrachent : Desharnais a 7 points depuis début décembre, Galchenyuk en a 10 (et un affreux différentiel de -18), Markov en a 6 et Fleischmann en a seulement 3!

Actuellement, seulement 2 joueurs performent selon leur rythme habituel. Ces joueurs ont d’ailleurs la réputation de bien supporter la pression et même, de s’en nourrir. Le premier est Gallagher qui a 7 points depuis son retour au jeu (en 11 parties). Le deuxième est rendu notre meilleur pointeur depuis mardi passé. Il s’agit de Subban qui a 17 points lors des 25 dernières rencontres. Ce qui est encore plus surprenant de celui-ci, c’est son différentiel de -5 lors de cette séquence, malgré qu’il soit le joueur le plus utilisé par Michel Therrien.

Cinquième ingrédient : Déresponsabilisation des joueurs
L’idée de Marc Bergevin était bonne à la base : prendre le blâme pour calmer la tempête et enlever un peu de pression des épaules de l’entraîneur et des joueurs. Par contre, ces déclarations de Bergevin peuvent emmener d’autres problèmes. Premièrement, le coach se sent en sécurité et ne croit pas qu’ils doivent changer quoi que ce soit dans son approche. Deuxièmement, les joueurs ne font rien pour s’en sortir puisqu’ils ne sont pas responsables des déboires de l’équipe.

L’équipe s’en sortira si tous et chacun prennent leur responsabilité et réalisent qu’ils sont tous coupable de la situation actuelle. Puisque le hockey est un sport d’équipe, ce n’est pas aussi simple que dans des sports individuels. Si un individu décide qu’il va mettre les bouchées doubles et travailler plus fort, il s’agit simplement d’un joueur dans l’équipe. Il ne peut pas savoir si ces coéquipiers en feront autant. Et si ce n’est pas le cas, les joueurs peuvent en venir à s’accuser pour les insuccès d’une équipe.

Je n’ai pas pris en compte les blessures dans mon analyse car je crois que le problème est beaucoup plus profond que ça. Les blessures sont selon moi une occasion pour d’autres joueurs de mettre plus d’effort et de s’améliorer. Comme je l’ai dit précédemment : vivre de l’adversité peut être une bonne chose si on s’en sert pour travailler plus fort et devenir meilleur.

Selon vous, est-ce qu’il y a d’autres raisons aux insuccès de l’équipe?

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