La recette du repos de Leo Carlsson fonctionne : peut-elle s’appliquer à Juraj Slafkovsky?

Dans le monde du sport, le principe du load management fait de plus en plus jaser. C’est notamment le cas au basketball, où la NBA veut tenter de tout faire pour garder les vedettes sur le terrain.

Au baseball, c’est la même chose. Depuis quelques années, les équipes n’ont pas peur de freiner leurs jeunes un peu – surtout les lanceurs.

Pourquoi? Parce qu’on dit qu’un lanceur doit, dans un monde idéal, ne pas lancer plus de 30 % de manches que l’année d’avant, question de ne pas trop étirer les muscles de l’artilleur.

C’est pour ça que parfois, les jeunes lanceurs retournent dans les mineures… même s’ils ne le méritent pas.

Les Marlins de Miami, cette année, ont fait ça avec Eury Perez. Cela a fait jaser puisque le club avait besoin d’un lanceur et en avait un très bon qui se reposait, contre son gré, dans les mineures.

Tout ça dans une course aux séries.

Miami a passé par-dessus la chance d’obtenir potentiellement un bon choix au repêchage (le club qui voit son jeune gagner le titre de recrue de l’année obtient un bon choix au repêchage) pour le bien d’un jeune à long terme.

Je ne crois pas qu’il aurait assurément battu Corbin Carroll, pour ceux que ça intéresse, mais Perez était vraiment en feu.

Cela nous mène donc à la LNH. Bien des gens, dont un ancien gardien comme José Théodore, ne comprennent pas que les cerbères d’aujourd’hui ne jouent plus des deux matchs en deux soirs.

Mais il n’y a pas que les gardiens qui subissent du load management : les jeunes aussi.

En 2019, pour ceux qui s’en souviennent, le Canadien avait laissé Jesperi Kotkaniemi de côté en mars, lors d’un voyage en Californie. Pourquoi? Parce que Claude Julien sentait que son joueur recrue était fatigué.

Mais cette année, les Ducks ont poussé ça au prochain niveau. Au lieu d’attendre que Leo Carlsson, qui vient d’être repêché, se sente fatigué, les Ducks le laissent de côté une fois de temps en temps. #PrévenirAuLieuDeGuérir

Sur une base régulière, il saute son tour – et c’est planifié. Il a joué, jusqu’à présent, 13 des 19 matchs des siens.

Comme le rapporte Jean-François Chaumont, du Journal de Montréal, ça ne fait pas forcément l’affaire des gens sur le plancher des vaches, mais tout le monde comprend que l’organisation fait ça pour le bien du jeune.

Il faut aussi dire que, contrairement aux Marlins de Miami en 2023, les Ducks n’aspirent pas sérieusement aux séries. Tout le monde peut se permettre de laisser le jeune se développer à son rythme.

Et ce, même si on sent que Carlsson aiderait le club adéquatement s’il pouvait jouer.

La science fait plus partie du sport maintenant. (…) Il y a des trucs que la science remarque que je ne peux pas voir comme coach de hockey. Je n’ai pas le choix de leur faire confiance. – Greg Cronin, entraîneur des Ducks

Je comprends le plan, mais je peux vous dire que Leo est un très bon joueur et qu’il aide notre équipe à gagner quand il joue. J’aimerais le voir au sein de notre formation pour toutes les rencontres. – Mason McTavish

Il y a une certaine frustration dans tout ça (c’est normal quand on voit que le centre suédois a déjà neuf points en 13 matchs cette saison), mais le plan à long terme prime sur le reste.

Et ça semble fonctionner.

C’est pour ça qu’en ce moment, on peut se demander si la recette des Ducks ne pourrait pas s’appliquer à un Canadien qui travaille aussi plus à long terme qu’à court terme.

Le club montréalais ne gagnera pas la Coupe Stanley en 2024 et on le sait.

Depuis le début de la saison, Juraj Slafkovsky n’est pas toujours placé dans des conditions optimales. Depuis que Kirby Dach est blessé, il joue parfois avec Nick Suzuki…

Mais il joue aussi parfois avec Christian Dvorak.

On a parfois vu le Slovaque jouer 12, 13 ou 14 minutes seulement, ce qui n’est pas le cas de Carlsson (sauf une fois) à Anaheim. L’un joue moins de 15 minutes en moyenne par joute et l’autre joue 18 minutes.

Et indice : celui qui joue 18 minutes le fait avec de grosses responsabilités.

Il n’y a pas de recette parfaite, évidemment. Mais le temps que Carlsson prend pour s’entraîner et pour se reposer semble vraiment avoir son effet en ce moment à Anaheim pour en faire, un jour, un joueur qui dominera pendant 82 matchs.

La façon dont il joue sur la glace nous dit que ça semble bien aller pour lui.

Présentement, le CH n’a que 12 attaquants en haut (merci au ménage à trois devant le filet) et ne pourrait pas se payer le luxe de laisser Slaf de côté. Et à ce point-ci, près de 18 mois après son arrivée dans l’organisation, je ne vois pas le CH le faire. Ce serait spécial, à ce point-ci.

Ceci dit, on peut se demander si la méthode des Ducks fera des petits dans le futur.

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