Vous arrive-t-il de penser à Michel Therrien?
Je ne peux m’en empêcher!
En Floride, celui-ci doit tellement manger ses bas, admirant les déboires du Canadien de Montréal qu’il avait imaginé en compagnie de son ancien acolyte, Marc Bergevin…
Il rêvait à un Tricolore travaillant, apte à s’emparer des rondelles libres en fond de territoire. Ce n’est pas la dentelle qui allait mener ses hommes dans les bras de Lord Stanley : ceux-ci allaient devoir manger les bandes afin de cueillir les rondelles lancées de tout angle par les défenseurs via les baies vitrées. Pas question de prendre son temps pour réaliser un jeu : il n’y avait pas assez de talent à Montréal pour penser ainsi.
Nier le succès de cette stratégie pour une certaine période serait de mauvaise foi. Toutefois, l’époque Therrien est révolue à Montréal et Marc Bergevin doit s’y faire!
Claude Julien souhaite voir ses arrières plus patients en possession du disque. Pas question de s’en débarrasser et de brusquer le jeu : les sorties de zone doivent s’effectuer via des passes précises ou en portant le disque.
Le problème dans tout cela, c’est que la défensive du CH ne regorge pas d’arrières excellant en relance. Les attentes à l’endroit du défenseur le plus habile dans cette facette du jeu, Jeff Petry, sont donc élevées.
Jeff Petry should not be the focal point of Habs fan frustration https://t.co/EXlzba7qYl pic.twitter.com/8FOLGzBzGK
— Andrew Berkshire (@AndrewBerkshire) November 24, 2017
Suite au départ d’Andrei Markov, le droitier devient le deuxième défenseur de l’équipe puis son meilleur passeur. Avait-il l’étoffe pour hériter d’un tel rôle?
Il est trop tard pour répondre à cette question!
En plus de cette pression, Petry a dû évoluer à la droite d’un défenseur fraichement débarqué dans la métropole, pour qui l’adaptation s’est effectuée beaucoup plus lentement que prévu. Passer du stable Andrei Markov à l’imprévisible Karl Alzner serait difficile pour n’importe quel arrière de la LNH…
Dans un monde idéal, les deux hommes seraient séparés, comme ce fut le cas lors de quelques joutes précédentes.
Claude Julien a toutefois réalisé quelque chose : le contrat dont dispose Alzner ne justifie pas son utilisation au sein d’une troisième paire défensive. Impossible de le greffer à la première paire puisque tout comme Shea Weber, il n’effectue pas beaucoup de passes en sorties de zone…
C’est une fatalité : Karl Alzner et Jeff Petry doivent former la deuxième paire du CH.
En théorie, cette paire possède tous les outils pour réussir. Petry est actif en défensive alors qu’Alzner est passif. Petry est le défenseur du CH qui effectue le plus grand nombre de sorties de zone alors qu’Alzner refile le disque à son coéquipier plus que n’importe qui. Petry aime porter le disque et Alzner rester à l’arrière…
Depuis son arrivée à Montréal, Jeff Petry se fait régulièrement contourner par les attaquants adverses. Les partisans l’écorchent pour ses débuts de campagne, mais oublient rapidement ses déboires lorsque le tout se replace, à l’aube des séries éliminatoires.
Il faut s’y faire!