Il y a quelques jours, mon collègue Félix Forget écrivait que Kent Hughes avait lui aussi voulu signer à rabais comme la majorité des joueurs des Canadiens. Une affirmation qui prend plus de sens aujourd'hui, après la publication d'une entrevue exclusive accordée par le DG du Canadien à Jonathan Bernier, de TVA Sports.
Dans cette entrevue, Hughes raconte que ses négociations de contrat avec Geoff Molson ont duré… quinze minutes. Quinze! Pas de longues discussions, pas de marchandage interminable : simplement deux hommes qui savaient déjà qu'ils allaient continuer ensemble. Et dans tout ça, l'argent n'a pas semblé peser lourd dans la balance.
« Les négociations ont pris 15 minutes, alors je dirais que ce n'était pas la chose [l'argent] la plus importante. Pour moi, le plus important, c'est de continuer le travail que j'ai commencé. » – Kent Hughes
Selon lui, le CH a neuf joueurs capables de faire la différence.👍https://t.co/tPV7FaBDRs
— TVA Sports (@TVASports) October 26, 2025
Cette phrase en dit long sur l'état d'esprit du DG. Après plus de trois ans à diriger la reconstruction du Canadien, Hughes peut enfin se permettre de regarder vers l'avant. Son équipe n'est plus un projet flou. Celle-ci a une identité, un noyau solide et une direction claire. Et pour la première fois depuis son arrivée, on sent qu'il retrouve le plaisir de compétitionner.
Parce qu'il faut le dire : quand il a accepté le poste en 2022, c'était un saut dans le vide. L'organisation sortait d'une saison catastrophique, le moral était à plat et la marge de manoeuvre quasi inexistante. Trois ans plus tard, les choses ont changé : Nick Suzuki, Cole Caufield, Juraj Slafkovsky, Lane Hutson, Ivan Demidov et Noah Dobson forment le coeur de cette nouvelle ère. Kent Hughes a transformé une équipe détruite en un projet crédible et ambitieux.
Sa prolongation de contrat de cinq ans, conclue en un quart d'heure, n'est donc pas un hasard. C'est le signe qu'il veut rester dans l'action et poursuivre le travail entamé. Pas besoin de chiffres époustouflants ou de clauses complexes : il veut bâtir pour plusieurs années, point.
« On ne fait pas ce travail pour se faire aimer. On le fait pour tenter d'accomplir quelque chose. » – Kent Hughes
Tout est là. Une phrase droite, lucide, à l'image du grand homme qu'il est. Kent Hughes ne cherche pas les compliments, mais il cherche des résultats.
Bien sûr, une signature rapide ne garantit rien sur la glace. Mais elle envoie un message clair : Kent Hughes croit à son plan, et il veut le mener jusqu'au bout. Après des années de patience, il peut enfin nourrir son esprit compétitif. Et si la reconstruction du Canadien devait avoir un visage, ce serait celui d'un directeur-gérant calme, convaincu… et prêt à se battre pour que Montréal recommence à remporter la Coupe Stanley.