Par Expert discret du Canadien de Montréal
J’ai tellement détesté l’ère Marc Bergevin que j’ai passé 10 ans de ma vie en colère et aigri. Je pouvais vivre avec les biceps et les tatouages, mais l’ensemble de ses mauvaises décisions ont gâché au moins 15 ans de mon club préféré.
30 mois après son embauche, je trouve Kent Hughes prodigieux. Tout ce qu’il fait m’impressionne, je le laisserais même garder mes enfants ou marier ma sœur. Si je lui excuse la signature de Jake Allen, je ne crois pas qu’il ait commis une seule erreur depuis le début de son règne. Même ses moments d’inaction semblent calculés et réfléchis.
La meilleure signature le 1er juillet, c’est celle que tu ne fais pas. – Confucius, 500 avant J.-C.
Exploit no 1 : Conserver la hiérarchie salariale
Tous les experts croyaient que Cole Caufield commanderait un salaire plus élevé que Nick Suzuki (7 875 500 $ par saison) et notre DG a su respecter son capitaine et meilleur joueur.
Parce que le plafond ne cesse d’augmenter, on se doute que Suzuki ne restera pas au sommet de l’échiquier… eh bien Kent Hughes a encore réussi l’exploit en apposant sa signature sur un contrat de huit ans avec Juraj Slafkovsky (7 600 000 $ par saison). Un jour, on pourra signer Ivan Demidov pour 8 ans et conserver tous nos joueurs grâce à la calculatrice de notre DG.
Je rajouterais que même si cela peut paraître frustrant ou long, Kent Hughes prend la bonne décision de ne pas ajouter de vétérans surpayés lors de la fête du déménagement. L’objectif est simple, mais on doit laisser les contrats de Josh Anderson, Brendan Gallagher et Joel Armia se terminer avant de se relancer dans la démesure du 1er juillet.
Tu ne dois jamais séparer un joueur de son contrat. – Simon «Le Serpent» Boisvert
Le saviez-vous? Le Canadien a fini de payer Karl Alzner LUNDI…. Je répète : LUNDI. C’est pour ce genre de raison qu’il vaut mieux agir de manière modérée à l’ouverture des joueurs autonomes.
C’est ça la nouvelle réalité de la LNH : pour espérer faire partie du carré d’as, il ne faut pas seulement que nos joueurs soient meilleurs que ceux des autres équipes, mais surtout que notre DG soit plus intelligent que ses homologues.
Le DG du Canadien est un génie de la transaction. Il en a fait en tout 29 depuis son arrivée à Montréal.
● Il a obtenu un choix de première ronde en retour de Ben Chiarot.
● Lane Hutson s’est amené ici en échange de Brett Kulak.
● Alexander Romanov (indirectement) pour Kirby Dach… un vol en plein jour.
● Mike Matheson en retour de Jeff Petry.
● Pas un, mais deux choix de première ronde en retour de Sean Monahan.
Si j’étais DG de la Ligue nationale, je ne répondrais plus quand l’afficheur affiche «K. Hughes» puisque le pourcentage de chance de te faire enfirouaper est beaucoup trop élevé.
Kent Hughes est du nanane pour les médias
Kent Hughes n’a pas la célèbre langue de bois qui vient avec le métier de directeur général du club de hockey Canadiens. Même que Chantal Machabée doit constamment veiller à ce qu’il n’en dise pas trop.
Dans la business du sport, où on oublie parfois qu’on n’est pas en train d’opérer à cœur ouvert, ça fait du bien de voir un DG honnête et transparent sur son plan de reconstruction. J’apprécie qu’il prenne le temps de faire face aux questions difficiles d’un Jean-Charles Lajoie ou des gens de l’Antichambre.
Pensez-y : notre DG est parfait. Un type bilingue qui ne déroge pas de son plan initial malgré la pression de certains influenceurs hockey qui tentent de le convaincre de prendre des raccourcis (Perron, Marchessault, P-L Dubois) pour mousser leurs cotes d’écoute respectives. Notre DG manœuvre de main de maître pour nous créer une dynastie, résistant même à l’idée de gaspiller de l’argent le 1er juillet et signant nos joueurs au juste prix.
Le jour où ce sera vraiment son équipe et que les Armia, Gallagher, Dvorak et Anderson seront sous d’autres cieux, j’ai l’impression qu’on va tellement gagner de matchs et de séries éliminatoires qu’on ne se rappellera même plus des 4-5 ans de misère.
Vive Kent Hughes.