Que ce soit avec ses poings ou ses déclarations, George Laraque n’a jamais frappé à moitié…et c’est ce qui en fait un personnage si attachant!
BGL a eu une réelle montée de lait, ridiculisant dans son passage à l’émission de Bob Stauffer la communauté des statistiques avancées au hockey. Selon lui, celle-ci ne considère pas l’importance de la robustesse, ratant complètement leurs analyses au passage. Il donne comme exemple les Oilers d’Edmonton, pour qui l’arrivée de joueurs physiques comme Patrick Maroon et Milan Lucic a fait toute la différence. Ces gaillards permettraient de créer de l’espace à des joueurs plus talentueux comme Connor McDavid. Sans la présence de ses imposants ailiers, le jeune prodige aurait connu davantage de blessures et n’aurait pas pu accumuler 100 points cette campagne.
Selon Laraque, les vraies personnes qui connaissent le hockey ne se fient pas qu’aux statistiques lorsqu’ils analysent le jeu et savent reconnaitre l’importance de la robustesse dans le sport.
Fidèle à son habitude, l’ancien matamore soulève quelques points intéressants, mais manque un brin de nuances dans ses propos.
Arthur Staple, journaliste dédié à la couverture des Oilers, a bien résumé la situation. Évidemment, il est impossible d’analyser le talent d’un joueur en regardant uniquement ses statistiques de possession dans un tableau Excel. Par contre, il y a des raisons pour lesquelles toutes les formations de la LNH comptent sur un spécialiste en la matière…
Le hockey est un sport si rapide qu’il est impossible de ne rien manquer dans le cadre d’une saison dans l’analyse d’un joueur. Les statistiques viennent servir de COMPLÉMENT intéressant lorsque l’on analyse un match de hockey.
Également, peut-on vraiment affirmer que c’est la robustesse qui a transformé les Oilers en une équipe gagnante? J’en doute…
L’alignement de l’équipe sur papier a complètement changé lors des deux dernières années. Des anciens joueurs ayant passé par ce vestiaire lors des dernières campagnes tels que Éric Bélanger ou bien Andrew Ference vous le diront : l’atmosphère qui y régnait n’était vraiment pas propice à la victoire.
Il y a toutefois un grand fond de vérité dans les propos de Georges Laraque. Dans la LNH d’aujourd’hui, l’arbitrage est très permissif et les suspensions courtes. Oui, frapper l’adversaire pour provoquer des blessures ou tout simplement nuire à ses performances sur une courte période peuvent changer la donne.
C’est là où la communauté des statistiques avancées se plante. Aucun chiffre ne peut prouver l’impact que peut détenir Shea Weber sur une partie de hockey alors que les zèbres, dans le déni, le regardent utiliser son bâton comme une matraque dans les coins de patinoire sur ses adversaires. Ce n’est qu’en étant sur la glace que l’on peut comprendre la difficulté d’affronter un monstre de la sorte…
Mais encore une fois, la robustesse doit être utilisée à bon escient. Chaque année, les Ducks d’Anaheim débutent les séries en lion, frappant l’adversaire sans temps mort, jusqu’à ce que l’équipe s’essouffle et ne soit plus en mesure de continuer son parcours.
De l’autre côté du spectre, les Penguins de Pittsburgh misent sur des joueurs de talent et laissent un brin de côté l’aspect robuste du jeu au détriment de la vitesse. Pas besoin de vous dire que ça rapporte…
Malgré ses deux récentes victoires, Jim Rutherford, DG des Penguins, a cru bon sacrifier un choix de première ronde pour acquérir un dur à cuire en Ryan Reaves…
Au fond, il n’y a pas de bonnes réponses à ce débat. Un équilibre entre vitesse et robustesse, statistiques et recrutement, puis, attitude et talent doit être trouvé pour viser la victoire.
Ce qui est beaucoup plus facile à écrire qu’à faire, vous en conviendrez…