Futures puissances de la LNH : qui pourra rivaliser avec le CH?
Crédit: Capture d'écran / RDS

On a terminé notre plus récent top 15 des espoirs du CH avec une affirmation audacieuse : c'est Montréal qui possède le meilleure bassin d'espoirs combiné au plus solide jeune noyau.

Les deux concepts s'entremêlent forcément un peu puisque plusieurs espoirs font déjà partie du noyau (Hutson, Demidov, Slafkovsky, Bolduc), mais le tout donne un jeune groupe variant entre 12 et 14 individus de 26 ans et moins supérieurs au joueur moyen de la LNH : une clé pour obtenir beaucoup de succès.

On a même évoqué un parfum de Coupe Stanley en conclusion…

Ça nous a également amené à poser cette question sur les réseaux sociaux en guise d'accroche à notre article : y a-t-il une équipe plus prometteuse que le CH présentement dans toute la LNH?

Faut croire qu'on doit être au moins 2-3 fous à penser cela, puisque quelques jours plus tard, Dailyfaceoff.com publiait un article très fouillé dans lequel l'expert hockey Paul Pidutti (ancien contributeur pour TSN et The Athletic) établit le CH comme grand favori pour remporter la Coupe Stanley en 2030.

La raison : le Canadien est l'équipe qui possède le plus grand bassin de jeunes joueurs de talent qui seront toujours sous son contrôle en 2030.

On partage complètement cette conclusion.

De façon assez surprenante, ce sont les Stars de Dallas, aucunement en reconstruction, qui arrivent au deuxième rang dans l'évaluation de Pidutti en vue de 2030. Cela dit, les Stars repêchent tellement bien et le DG Jim Mill est tellement bon que rien est impossible à Big-D!

Même si on comprend son enthousiasme pour les Boldy, Faber et Buium, c'est aussi très aventureux de placer le Wild au troisième rang alors que l'avenir de Kirill Kaprizov n'est pas encore garanti dans la prairie américaine…

Mais on retrouve évidemment quelques autres clubs présentement en reconstruction ou en fin de de reconstruction parmi les clubs aspirants en 2030 : Les Hawks (4e), Sharks (5e), Ducks (7e) et Sénateurs se classent assez bien. Le Mammoth (9e) et les Blue Jackets (12e) sont cependant un peu loin, tout comme les Flyers au 15e rang…

Pour revenir à l'affirmation du CH comme club le plus prometteur de la LNH, certains lecteurs dubitatifs nous invitaient justement la semaine dernière à établir des comparaisons avec certains clubs que Pidutti a identifiés parmi ses favoris.

Ça nous a donc donné le goût de reprendre notre petit exercice comparatif servant à mesurer la force des noyaux avec lequel vous êtes de plus en plus familier.

Même s'ils sont déjà prometteurs avec de futurs joueurs élite comme Celebrini et Bedard, parce que San Jose et Chicago se trouvent encore relativement au début de leur reconstruction, on ne les inclura pas pour l'heure dans notre tableau comparatif.

On se concentrera cette semaine sur les clubs qui sont à peu près au même stade de reconstruction que le CH, soit les Jackets, le Mammoth et les Ducks. On tentera aujourd'hui de projeter le mieux possibles les noyaux de ces équipes en 2029, une année lors de laquelle tous ces clubs pourraient selon nous être des prétendants à la Coupe Stanley.

Pour des raisons d'espace et de temps, on reviendra sur le cas des Sénateurs et possiblement des Flyers dans les prochaines semaines.

Noyaux projetés pour la saison 2028-2029

Catégorie/valeur Montréal Columbus Utah Anaheim
Générationnel (20 points)
Élite (17 points) Hutson
Demidov
Werenski
Supervedette (15 points) Suzuki Fantilli Cooley
Desnoyers
Carlsson
Vedette (12 points) Caufield
Slafkovsky
Dobson
Marchenko
Johnson
Monahan
Keller
Peterka
Sergachev
Guenther
Gauthier
Sennecke
McQueen
Lacombe
Dostal
Joueur d'impact (8 points) Bolduc
Hage
Zharovsky
Reinbacher
Guhle
Montembeault/
Fowler
Voronkov
Sillinger
Lindstrom
Provorov
Fabbro
Mateychuk
Smith
Merzlikins
Hayton
Iginla
But
Simashev
Durzi
Vejmelka/
Andreyanov
McTavish
Terry
Luneau
Zellweger
Solberg
Ajouts
possibles
Laine
Matheson
Dach
Newhook
Mooney
Chinakhov
Olivier
Crouse
Schmaltz
Marino
Mintyukov
VALEUR TOTAL DES NOYAUX 141 132 126 115

Les Canards battent encore de l'aile alors que le CH a déjà décollé
On remarque que le Canadien, le Mammoth et les Blue Jackets sont sensiblement rendus au même point avec environ la moitié de leur noyau respectif déjà arrivée à sa maturité.

Mais on se rend compte que ce n'est pas tout à fait le cas à Anaheim, alors qu'aucune future vedette/supervedette de l'équipe n'a encore vraiment atteint ces statuts.

Si certains estiment que l'on  « vit sur des promesses » à Montréal, c'est certainement encore davantage le cas au pays des Canards…

Aucun jeune n'a encore franchi la marque des 55 points et des 30 buts à Anaheim…

On remarque aussi que le noyau du CH semble posséder un peu plus de potentiel au sommet – tout en présentant une solidité et une très belle profondeur au niveau des joueurs d'impact, sans oublier les ajouts possibles…

Le Mammoth et le CH se ressemblent pas mal…
Un peu comme avec la sélection quasi inespérée de Demidov à Montréal, l'ajout inattendu de Desnoyers à la suite d'une loterie miraculeuse les ayant fait passer du 14e au 4e rang, change vraiment la donne en Utah.

Le Mammoth comptait déjà sur un très impressionnant groupe de jeunes joueurs dont la majorité sont déjà établis. Avec Desnoyers, ils sont carrément passés à un autre niveau pour le futur. Desnoyers devrait sous peu remplacer le vétéran Nick Schmaltz (fin de contrat en 2026) qui risque de devenir redondant au pied des montagnes…

On remarquera aussi que l'ajout de Noah Dobson à Montréal est presque une copie conforme à celui de Sergachev l'été dernier en Utah.

Sergachev, 27 ans, a coûté Connor Geekie (11e en 2022) et JJ Moser, un solide jeune défenseur capable d'une trentaine de points choisi au 60e rang en 2021.

Les attaquants vedettes du CH et ceux du Mammoth sont également fort comparables au niveau du style et du rendement : plusieurs joueurs habiles et rapides capable de produire entre 65 et 90 points.

Slafkovsky est un peu le facteur X dans le noyau du CH. Son profil est très rare dans la LNH et son potentiel a été évalué de façon conservatrice ici. Tout comme Logan Cooley avec qui on a été plus généreux ici, Slaf a certainement encore des chances de devenir une supervedette…

Mais on a peut-être compensé un peu en étant plus optimiste à l'égard de Demidov que plusieurs voient comme le prochain Kaprizov.

On a aussi décidé de faire passer Suzuki – 89 points l'an dernier avec des considérations pour le Selke – au statut de supervedette. Tout indique que celui qui vient d'être identifié comme le 10e meilleur centre par NHL Network sera au sommet de son art d'ici 2029.  Les comparaisons ancestrales avec Patrice Bergeron tiennent de plus en plus la route dans son cas et le potentiel offensif de Suzuki (100 points?) sera de plus en plus palpable avec de meilleurs joueurs autour de lui…

L'ailier Daniil But et le gros défenseur Dmitri Simashev (choisi tout juste après Reinbacher en 2023) n'ont pas des potentiels aussi élevés que Slafkovsky et Demidov, mais ce sont les facteurs X du côté du Mammoth. Leurs statistiques dans la KHL n'ont rien de renversantes, mais leurs physiques imposants seront plus que bienvenu dans ce club encore un peu trop facile à affronter.

Si les paris sur ces deux Russes sélectionnés très tôt en 2023 venaient à payer et que Desnoyers se développait en une réincarnation de Patrice Bergeron, le Mammoth devrait devenir un des plus solides clubs dans l'Ouest d'ici 2029.

Un équilibre fragile à Columbus…
Il se pourrait bien que le transfert de Patrik Laine à Montréal ait effectivement coûté les séries à Columbus. Mais Laine, comme plusieurs avant lui, ne voulait plus jouer dans ce marché sans odeur et sans couleur.

Y en aura-t-il d'autres qui feront leurs valises d'ici 2029?

S'il fallait que Werenski quitte au terme de son contrat en 2028, vous pouvez jeter aux poubelles tous les espoirs de Coupe Stanley à Columbus.

Monahan, un joueur « vedette » au statut précaire à cause de son historique de blessures, verra son contrat prendre fin en 2029.

Les Jackets qui sont sans doute les « reconstructeurs » les plus étranges des dernières années sont probablement aussi les plus pressés et désespérés du lot. À preuve, après avoir raté leur coup dans le dossier Noah Dobson, ils se sont rabattus sur une monstrueuse et potentiellement désastreuse prolongation de contrat avec Ivan Provorov.

L'impressionnant score de 132 des Jackets pour la valeur de leur noyau n'est peut-être que de la poudre aux yeux.

Enfin, si on aime bien les chances que Fantilli devienne assez rapidement une supervedette, il n'y pour l'instant rien de garanti avec Cayden Lindstrom (et ses problèmes de dos) choisi tout juste devant Demidov en 2024…

Le grand joueur de centre a raté toute la saison dernière à Médecine Hat et son retour à la Coupe Memorial n'a pas été concluant. Lindstrom s'alignera avec Michigan State la saison prochaine. L'horaire moins chargée de la NCAA lui sera peut-être bénéfique.

Conclusion
Il semble que les fondations sur lesquelles reposent le CH sont plus solides qu'à Columbus et Anaheim.

Mais on travaille très bien du côté du Mammoth.

Voilà assurément un club à suivre dans l'Ouest, une club qui pourrait faire les séries dès la prochaine saison.

Enfin, autant par leurs banques d'espoirs à faire rêver que par la santé de leurs finances, Montréal et l'Utah semblent en excellente position pour mettre la main sur d'autres joueurs importants au cours des prochaines années, soit par voie de transaction ou par voie d'échange.

Une finale en 2029?