Serge Savard ne s’est jamais gêné pour dire sa façon de penser à propos du manque de joueurs québécois à Montréal. De passage à l’émission Tout le monde en parle, l’ancien défenseur du Tricolore en a encore parlé, mentionnant de différentes façons que le Canadien ne compte pas assez de joueurs locaux dans ses rangs.
Guy A Lepage l’a interpellé à propos de ses affirmations et Savard a fait allusion à son temps dans la LNH, alors que la réalité était très différente.
«Premièrement, je viens de ce monde-là. J’ai toujours joué avec le Canadien lorsqu’il y avait une majorité de francophones avec l’équipe, ou au pire moitié-moitié. Quand je suis arrivé (DG) c’était à peu près comme aujourd’hui, il y en a presque pas.»
EXTRAIT : Serge Savard commente l'importance d'avoir des joueurs francophones dans un club comme le Canadien de Montréal. Quand il était DG, il raconte qu’il avait jusqu'à 5 dépisteurs à temps plein au Québec. #tlmep pic.twitter.com/nd4k7XNiil
— Tout le monde en parle (@OFF_TLMEP) October 4, 2019
Il a également précisé que lorsqu’il était directeur général du Canadien, de 1983 à 1995, il avait de 4 à 5 dépisteurs à temps plein au Québec.
«J’avais quatre ou cinq dépisteurs à temps plein au Québec, et je ne sais pas s’ils en ont un en ce moment. On n’a pas mis les efforts nécessaires. […] On a tout laissé passer les beaux talents au Québec comme Giroux, on les a tous laissé passer. Ce sont tous des gars qu’on aurait pu avoir ici.»
Bon. Giroux n’est pas québécois, mais en vain.
De ce côté-là, il est probablement injuste de blâmer le Canadien. Il y a un ordre de repêchage à respecter et parfois, il est impossible de mettre la main sur les Québécois talentueux puisque les autres équipes veulent aussi les repêcher. Dans un repêchage à 30 ou 31 équipes, les options peuvent être difficiles à trouver et les meilleurs joueurs sont naturellement plus difficiles à obtenir que dans les années 60-70-80.
De 2014 à 2018, voici une liste des joueurs repêchés par le Canadien, suivis par le prochain québécois à avoir été sélectionné. Pas trop alléchant. La réalité du hockey au Québec a changé et il faut le réaliser.
2014 et 2015. Seule «erreur» = Sammy Blais. Mais encore là, c'est une ronde plus tard et on pensait peut-être l'avoir au #177. @YLabonte26 pic.twitter.com/c4LmZH9tp6
— Kevin Vallée (@KevinMVallee) June 22, 2019
Serge Savard a néanmoins terminé en révélant le commentaire qu’il a passé à Marc Bergevin lorsqu’il a été nommé directeur général du Canadien de Montréal :
«Le peuple québécois va te laisser gagner en anglais, mais il ne te laissera pas perdre. […] Je pense qu’il m’a entendu, mais il ne m’a pas écouté.»
Bref. Un débat opposant des générations différentes qui n’est pas près de se régler.