Entrevue exclusive avec Ronaldinho : la MLS doit y réfléchir avant de changer son calendrier

« Max, est-ce que ça te tente d’être le seul à interviewer one-on-one Ronaldinho lors de son passage à Québec ? »

Comment aurais-je pu répondre non à cette question ?

Nilton… Gavino… vous auriez répondu quoi, vous ?

Un weekend un peu freestyle, comme le joueur qu’était Ronaldinho
On ne sait pas trop pourquoi Ronaldinho est venu passer deux jours à Québec en plein mois de janvier, mais il était là. Rappelons qu’il devait venir en novembre, mais que sa visite avait été annulée, puis repoussée à janvier.

Au début, la présence en ville de Little Ronaldo devait être pour promouvoir une académie de futsal qui allait être lancée la Capitale nationale, mais il faudra attendre quelques mois avant d’en connaître davantage sur ce projet, des dires du président de Groupe Performance, l’organisme derrière la venue de la légende brésilienne.

Ronaldinho est arrivé à Montréal samedi matin. Il devait ensuite prendre un vol vers Québec, mais lorsqu’il a vu la « grosseur » de l’avion qui devait l’amener de YUL à YQB, Ronaldinho a préféré faire le trajet en voiture camion. Pour un gars qui n’aime pas prendre l’avion, les vols Montréal – Québec ne sont pas toujours les plus attirants…

Ronaldinho a participé à trois événements ce jour-là.

1. Il a rencontré le maire Bruno Marchand directement à l’Hôtel de Ville de Québec. Il a signé le livre d’or de la Ville, en plus d’accepter une ceinture fléchée représentant les origines culturelles de Québec. Le maire a ensuite remis un chandail du Rouge et Or à Ronaldinho, alors que ce dernier lui a remis un maillot du Brésil en retour.


2. Il a participé en fin d’après-midi/début de soirée à un événement chez Toyota Ste-Foy au cours duquel il a salué la foule, avant de participer à un panel de 30 minutes animé par Olivier Brett. Ronaldinho a répété que les jeunes devaient bouger davantage et que pour réussir dans la vie – autant dans le sport qu’en affaires -, il fallait travailler, travailler, puis travailler encore.

Tous les gens présents ont pu voir à quel point le sourire et la joie de l’ex-footballeur étaient contagieux.

3. En soirée, Ronaldinho a participé à un souper VIP au Kimono Sushi Bar. Le prix d’entrée était de plus de 350 $ par personne. Certaines personnes m’ont raconté avoir vécu le plus beau moment de leur vie, étant en mesure de faire signer des items aux couleurs du Brésil, du PSG, de l’AC Milan ou du Barça. D’autres m’ont toutefois avoué avoir été déçues de ne pas avoir pu échanger avec le principal intéressé.

Il faut dire qu’il y avait un vent de folie qui régnait alentour de Ronaldinho. Ce n’est pas tous les jours qu’un gars comme lui se promène dans les rues de Québec… et certains adultes sont pires que des enfants dans de telles situations.

Dimanche, Ronaldinho avait un dernier événement à l’horaire, avant de quitter notre Belle Province.

Environ 3 000 personnes – surtout des jeunes – étaient présents au PEPS de l’Université Laval dans l’espoir d’apercevoir, de prendre une photo, de serrer la main et/ou de faire signer quelque chose qui représente Ronaldinho.

(Crédit: Maxime Truman)
(Crédit: Maxime Truman)

Aucun média n’avait accès directement à Ronaldinho. Aucun sauf DansLesCoulisses…

Ronaldinho est arrivé par une porte située près du gymnase et j’ai eu droit à cinq minutes avec lui, avant qu’il ne fasse son entrée sous les énormes cris de la foule qui l’attendait.

(Crédit: Max Truman Jr)

Ronaldinho, visiblement affecté par le froid nordique, mais toujours aussi souriant et généreux, m’a avoué qu’il ne se serait probablement pas rendu aussi loin sans le futsal.

Il m’a aussi confié que s’il n’avait qu’un conseil à donner aux jeunes qui tentent de percer dans le monde du soccer, c’était de travailler fort, mais de toujours se rappeler que c’est un jeu. Il faut toujours savoir s’amuser.

Avis aux parents de jeunes joueurs de foot…

Ronaldinho m’a avoué ne pas vraiment connaître le soccer montréalais, québécois et/ou canadien. Plusieurs de ses amis évoluent toutefois en MLS. Il connaît la ligue et s’en fait parler. Il connait aussi un peu de basketball nord-américain.

Je lui ai demandé s’il avait déjà songé, ne serait-ce que pendant quelques secondes en fin de carrière, venir jouer au Canada ou aux États-Unis.

« Aux États-Unis ? Ça a déjà été une option. J’ai eu des invitations et des conversations pour ça, mais non, je ne suis pas venu » – Ronaldinho

L’ancien du Barça prétend ne jamais avoir trouvé ça lourd, être une vedette on ne peut plus populaire. Et quand je dis « vedette populaire », je parle d’une popularité mondiale qui n’avait aucune commune mesure avec la pression que pouvait ressentir un gars comme Jonathan Drouin à Montréal, by the way…

« Je vis mon rêve de petit. Je suis très content que le Bon Dieu m’ait donné cette possibilité. » – Ronaldinho

En terminant, j’ai questionné l’invité de marque du weekend sur le scénario qu’étudie présentement la MLS, soit celui de passer d’un calendrier d’été à un calendrier d’hiver.

« La MLS songe à modifier son calendrier. On est habitué de jouer durant le printemps, l’été et l’automne; on devrait maintenant jouer l’automne, l’hiver et le printemps. Aurais-tu été capable de jouer dans un tel froid, toi ? »

« Moi non! Le froid, c’est pas beaucoup pour moi. »

Sans le dire implicitement, Ronaldinho a envoyé un petit warming indirect à la MLS : les méga vedettes, qui ont le choix de jouer où elles le désirent sur la planète Terre, risquent de bouder certaines villes qui évolueront à l’extérieur durant les durs mois d’hiver. Ce n’est pas tous les joueurs qui ont envie de jouer à moins-18 un soir de janvier à Toronto…

Certaines équipes plus nordiques auront donc encore plus de difficultés à recruter, alors que des villes qui évolueront dans la même Association que celles-ci, pourraient également avoir certains défis, sachant que leurs joueurs devront tout de même jouer dans des conditions difficiles plusieurs fois par saison.

Pendant ce temps, certains autres championnats continueront d’offrir beaucoup de points positifs, eux…

Vous pensez vraiment que si le match Miami vs Toronto était booké sur la pelouse glacée du BMO Field, à la fin du mois de février ou durant le mois de mars, un gars comme Lionel Messi ne prendrait pas off ce weekend-là?

A-t-on vraiment besoin d’un autre défi de taille pour des clubs comme le CF Montréal, qui en a déjà des tonnes à gérer ? J’espère que la MLS y songera deux fois avant de changer son calendrier.

Prolongation

– Ronaldinho a parlé français tout au long de l’entrevue qu’il a bien voulu m’accorder. Dans la culture foot, les joueurs ont l’habitude d’apprendre la langue du pays dans lequel ils évoluent. Ronaldinho a passé deux saisons à Paris (PSG), avant de se joindre au FC Barcelone ; c’est donc pourquoi il a été en mesure de me parler en français hier.

Il y a des sports qui devraient s’inspirer de cette pratique…

– J’ai eu la chance de jaser avec la famille d’un jeune enfant nommé Zac. Le jeune de 9 ans, aux prises avec une maladie incurable, a eu la chance de jaser avec Ronaldinho, en plus de faire signer son chandail du Barça. Son père et sa mère étaient on ne peut plus reconnaissants.

(Crédit: Courtoisie)

J’ai échangé avec le père un peu plus tôt ce matin et je devrais aller voir son fils pratiquer un sport qu’on appelle le Powerchair Soccer le weekend prochain. Du maudit bon monde qui a pu recevoir un peu de la vie, hier : on aime ça.

– Voici des images de l’entrée et de la sortie de Ronaldinho hier au PEPS.

Le Parisien a révélé il y a quelques mois à peine que Ronaldinho touchait entre 200 000 et 300 000 Euros lorsqu’il se présentait dans des événements publics, notamment des matchs amicaux. J’ai tenté de savoir, guidé par ma curiosité maladive, combien avait coûté la visite de Ronadinho à Québec.

« Le Parisien semble avoir de bonnes sources. » – une personne désirant garder l’anonymat

Rappelons que Ronaldinho était aux bords de la faillite il y a quelques années à peine.

– Je tiens à donner du gros love à tous ceux et celles qui se sont déplacés à l’un des événements du weekend, mais qui n’ont pas pu faire signer un item ou prendre une photo avec Ronaldinho. C’était la folie et parfois, quand ça devient fou, les choses ne se passent pas comme on l’avait prévu au départ.

– Je prévois mettre en ligne un peu plus tard cette semaine la vidéo de l’entrevue que j’ai pu réaliser avec Ronaldinho. Ce sera soit par petites séquences, soit dans son intégralité. We’ll see.

Merci d’ailleurs à Koopé pour l’enregistrement et le montage en cours. Hugo et Maude de Koopé sont présents sur Instagram, Facebook, LinkedIn et au www.koope.ca.

– En terminant, je tiens absolument à remercier Robert Boulos et André Lajoie pour m’avoir donné l’opportunité d’interviewer une légende du foot comme Ronaldinho. Yesterday was a good day.

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