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Desharnais n’est pas à jeter… tout comme Plekanec | Quel est le plan cet été, Marc?

Particulièrement cette saison, David Desharnais subit les foudres de la métropole. Combien, parmi vous, veulent le voir lever les feutres sitôt l’année terminée? Plusieurs mains se sont levées à l’instant, pas de doute.

La vérité est que Desharnais est victime d’un bien malheureux cocktail de circonstances qui en font une cible facile des partisans. La lacune primaire du Canadien se situe au centre, et Therrien nous a souvent surpris en le commandant de piloter la première unité. Voyez ce qui arrive: les rêveurs quémandent un pivot format géant avec la boite à outils complète et on leur lance un fabriquant de jeu de 5’7 en perte de vitesse. L’amertume est dirigée vers le pauvre Québécois, et non vers l’entraineur qui l’emploie de façon inadéquate.

Tout récemment, Desharnais s’est blessé en recevant une rondelle sur le pied (gracieuseté de Tom Gilbert, un autre éclopé). Encore une fois, la malchance l’a frappé. Alex Galchenyuk a explosé dans l’ancienne niche du Québécois, c’est-à-dire, à la droite de Pacioretty. Les partisans n’ont pas pu réagir en regrettant son absence: ils l’ont plutôt appréciée.

Ils ont aussi pris goût à voir de nouveaux visages au centre, que ce soit McCarron, Danault ou De la Rose. ‘Savez, l’appréciation d’un fan envers un joueur, c’est un peu comme un couple (hélas, je me fends vraiment de cette comparaison). Quand la routine embarque, on perd l’intérêt. Mine de rien, Desharnais est un vétéran de plusieurs saisons. On commence à se lasser de ses patrons de jeu et à connaitre trop bien tous ses petits défauts, exacerbés par le vieillissement. Et sans le vouloir, on devient injustes…

Heureusement, son retour au jeu franchement concluant remet les choses en perspective. Et les dirigeants d’une équipe de hockey comme le Canadien sont payés cher pour une raison: ils sont en mesure d’analyser avec un serein détachement et un recul dont est incapable le partisan moyen, pour lequel le Tricolore est davantage un divertissement qui fait vibrer ses cordes sensibles.

Dans des temps aussi misérables, le réflexe inné est de vouloir marquer une distinction entre les évènements passés et futurs. Autrement dit, en secouant un peu le noyau de l’équipe. Mais les réalités salariales nous rappellent que ça ne se fait pas en claquant des doigts.

Le contrat de Desharnais a un impact de 3,5 millions sur la masse, ce qui est peu intéressant pour une équipe qui a tout intérêt à dénicher de meilleurs rapports qualité-prix. S’il veut échanger son petit joueur de centre, Bergevin doit accepter en retour un joueur lui étant inférieur ou un autre contrat lui aussi peu attrayant. Dans la plupart des scénarios, il perd au change. Desharnais ne nuit pas au Canadien sur la glace à un point où il doit absolument être largué dans une mauvaise transaction. Dans ce cas, la valeur de DD en demeurant à Montréal est probablement supérieure à celle obtenue en retour s’il doit quitter.

La Flanelle n’a pas assez de talent offensif au sein de ses trois premiers trios pour se permettre de larguer un joueur produisant encore sa part très honnête de points. D’autant plus que le CH serait très bien servi à le déployer au sein de la troisième unité, avec des responsabilités réduites. L’altruisme de Desharnais se voudrait un atout pour le développement offensif de jeunes joueurs comme Phillip Danault et Sven Andrighetto, qui font bien à ses côtés dernièrement. Les plus optimistes affirmeront même que son apport offensif pourrait dépasser les attentes qui viennent avec la chaise de troisième centre.

Au gré des blessures et des performances, lui et Lars Eller pourraient muter, à leur tour, de l’aile au centre. Ce n’est pas une mauvaise chose pour une équipe d’avoir plus d’une même carte dans sa manche. Et il ne faut pas sous-estimer la valeur que pourrait avoir le Danois sur le marché. Quelques équipes de l’Ouest aimeraient se munir d’un centre défensif costaud pour rehausser leur rendement en séries éliminatoires, et à 27 ans, Eller est sous contrat jusqu’en 2017-2018, ce qui promet une certaine stabilité.

Et Plekanec dans tout ça? Voilà un autre dont on commence à se lasser royalement, en raison de sa maigre implication dans les chances de marquer et l’absence d’étincelles dans son jeu. Toutefois, personne ne peut lui enlever ses 51 points et son 5e rang des marqueurs au sein de l’équipe. En fait, Plekanec est encore aujourd’hui ce qu’il a toujours été: un joueur au style sobre qui trouve tout de même le moyen de produire, et une force silencieuse dans les deux sens de la patinoire. Ses faiblesses sont mises en évidence durant une saison qui est difficile pour à peu près tout le monde. À défaut d’être indispensable, le tchèque ne peut être échangé qu’au bon prix et il demeurera un centre utile auquel on peut coller n’importe quel compagnon de trio. Son coup de patin fluide et son habileté à exécuter constamment le jeu à haut pourcentage sont des atouts à ne pas dédaigner.

Quel est le plan? 

Vous m’avez déjà vu venir en abordant l’avenir du petit Québécois. Cette journée avait un goût de post-mortem précoce de la saison. C’est pourquoi je me permets de précipiter les choses en songeant, bien humblement, au plan pour améliorer le Canadien cet été.

Premièrement, pour bien cerner les besoins, il faut poser la question « Quelles sont les faiblesses? ». Les voici.

– Manque de profondeur à l’aile gauche, alors que Galchenyuk joue au centre.

– Manque de profondeur à l’aile droite après Gallagher.

– Beaucoup de profondeur à la position de centre, mais absence d’un légitime centre numéro un d’élite. Ce que Galchenyuk pourrait fort bien être, toutefois. Qu’importe, il ne s’agit pas d’un dossier pouvant être réglé par voie de transaction. Seul le repêchage y remédiera. Mais il existe peut-être une autre option.

– Un défenseur gaucher doit élever son jeu pour alléger la charge de travail de Markov et suivre la cadence de Subban. Lookin’ at you, Nathan Beaulieu…

Les solutions maintenant?

– À l’aile gauche, le marché des agents libres a quelque chose à offrir. Plusieurs noms: Loui Eriksson, Frans Nielsen (peut aussi jouer au centre), Andrew Ladd, Milan Lucic. Les demandes et l’intérêt de chacun dicteront la préférence de Bergevin.

– L’aile gauche étant le besoin criant, il est peu réaliste d’effectuer deux signatures de grande envergure pour combler les besoins sur les deux flancs. Pour améliorer le côté droit, notre directeur général doit y aller avec un de ses paris aux risques calculés comme il les aime. Une idée? Radim Vrbata. Le Tchèque vient de connaitre une saison atroce, mais il endossait l’uniforme d’une équipe tout aussi atroce et il a prouvé en 2014-2015 savoir encore marquer des buts. Il n’est pas en position d’être gourmand et pourrait être tenté de rejoindre son compatriote Tomas Plekanec. Sinon, start the Carr! Le petit Daniel bricole quantité de chances de marquer et il n’est pas que fougueux: il nous surprend de temps à autre avec de jolis flashs en possession de rondelle.

Hail Mary en direction de Steven Stamkos. Tous les jetons sur la table, mesdames et messieurs. Plus tard, Marc Bergevin n’aura jamais pareille chance d’être dans la course pour l’un des meilleurs francs-tireurs du circuit (et un centre numéro un!). Si l’intérêt de Stamkos est légitime, la gestion d’un dossier comme celui de David Desharnais change de dynamique. Pour accommoder l’attaquant d’élite, Bergevin pourrait accepter d’effectuer une ou deux mauvaises transactions qui lui permettraient toutefois d’alléger la masse salariale. Dans ce cas, il faut accepter le statu quo sur les ailes. On ne peut tout avoir, hélas! Enfin, il serait tout de même étonnant que le Canadien parvienne à mettre sous contrat cette supervedette, qui sera très gourmande.

– Échanger Emelin. Pourquoi maintenant? Parce qu’un certain Mark Barberio, plus talentueux et plus stable, a drôlement bien fait avant de se blesser. Et pas question de bousiller le développement de Beaulieu au profit d’un vétéran qui frôle la trentaine. Le statut du russe au sein de l’équipe menotte Michel Therrien, qui se voit mal le retrancher de la formation au profit d’un plus jeune défenseur. D’autant plus qu’il faut sans cesse justifier son lucratif contrat de 4,1 millions par année. L’élément de robustesse qu’amène Emelin n’est simplement pas suffisant pour compenser ses maladresses avec et sans la rondelle. Dommage, car lorsqu’il joue bien, il est mobile, bouge efficacement le disque et neutralise avec succès les attaquants à un contre un. Mais il y a espoir pour lui de se ressaisir dans un autre système de jeu, avec une équipe de l’Ouest misant moins sur la vitesse. Tenez, Pierre LeBrun écrivait à l’aube de la date limite des transactions qu’il intéressait quelques formations de cette association…

Une dernière pour la forme? Surveiller Mike Hoffman. Le petit attaquant semble à couteaux tirés avec l’organisation des Sénateurs, lui qui a même été retranché de l’alignement par Dave Cameron, malgré ses 29 buts. Son dossier s’est rendu en arbitrage l’an dernier et il est par conséquent sous-payé. Au coeur d’une époque où les buts sont si difficilement marqués, pourquoi ne donne-t-on pas à ce fin marqueur le respect qu’il mérite?

En rafale
– Le copropriétaire des Panthers préférerait affronter les Islanders en 1re ronde! (25Stanley)

– Marc Denis a un invité surprise durant sa chronique! (RDS) #Markov

– La OHL n’y va pas de mains mortes avec son verdict contre le proprio des Firebirds!

– Carey Price a toujours comme objectif de jouer à la Coupe du monde. (TVA Sports)

– Nick De Santis ira-t-il à Bologne? (TVA Sports)

– L’ancien quart-arrière des Alouettes de Montréal, Troy Smith, plaide non coupable à des accusations de conduite en état d’ébriété et de possession de marijuana. (La Presse)

– Oyongo pourrait effectuer un retour au jeu, mais Harry Shipp est un cas incertain. (TVA Sports) #Impact

– Les entraineurs du circuit Bettman estiment que Barry Trotz devrait gagner le Jack Adams. (25 Stanley)

– Il y avait trois critères pour permettre à Subban de revenir au jeu. (RDS)

– Le panel de Bob McKenzie donne presque à l’unanimité le Norris à Drew Doughty. (TSN)

 

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