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Bergevin : Patience VS Risque | Échangera-t-il Subban?

Depuis son arrivée aux commandes du Tricolore, on ne peut pas dire que Marc Bergevin y est allé trop souvent de promesses audacieuses et de déclarations fracassantes.

« Patience, repêchage, développement, processus, prudence… »

Et là, dans le brûlant dossier Subban : « J’écoute ».

Tout ça vient un peu avec le territoire…

Mais on se fout un peu des paroles, n’est-ce pas?

Tournons-nous donc brièvement vers ses actions au fil des ans.

Bergevin a réussi deux échanges d’« envergure » : Vanek et Petry.

Mais étaient-ce de gros risques?

Parlons d’aubaines ou de très petits risques calculés, du genre, « à ce prix-là, tu ne peux pas te tromper », comme un set de 40 tournevis pour 20$ au Canadian Tire. Même si tu t’en sers juste 4 fois dans toute ta vie, pas trop grave…

Dans le cas de Petry, le facteur risque se situe davantage au niveau de son entente à long terme, mais même là, rien pour virer fou.

Peu importe, dans tout ça, le CH ne s’est départit d’aucun joueur de sa formation, encore moins d’un joueur clé.

Non, jusqu’ici, Bergevin a plutôt été reconnu comme le champion de la « petite et moyenne transaction » aux dividendes variables.

Diaz pour Weise, Prust pour Kassian, Sekac pour DSP, DSP pour Matteau, Thomas pour Lessio, Tokarski pour Friberg, Tinordi pour Bartley et Scott, Weise et Fleishsmann pour Danault et un choix de 2e ronde, des choix de 5e et 7e rondes pour Mitchell et Flynn, Brière pour Parenteau, Cole pour Ryder, Bourque pour Allen, Kristo pour Thomas, etc.

Pas de grosses erreurs, quelques bons « petits coups », de la pas pire gestion de plafond salarial en général, mais rien pour amener le CH à un autre niveau, surtout offensivement.

Patience et prudence dominent.

En somme, après 4 ans à la barre du département hockey, Bergevin n’a véritablement réussi qu’à greffer Petry au noyau de l’équipe grâce à ses propres actions et sous ses responsabilités directes.

La sélection de Galchenyuk était un no-brainer. Sa présence dans l’organisation est surtout le fruit du travail de démolition à demi volontaire de Gauthier à l’hiver 2012 qui a permis au nouveau venu Bergevin de le sélectionner au 3e échelon.

Gallagher, un choix de 2010, se serait rendu à la LNH, même si on lui aurait arraché les deux bras et les deux jambes.

Beaulieu, est un choix de 2011 de qui on en attend encore davantage.

Bref, trois jeunes hérités de l’ancienne garde envers qui Bergevin se montre patient, protecteur et conciliant. On l’a d’ailleurs très bien vu dans les dossiers Galchenyuk et Beaulieu la saison dernière.

Sinon, il faut se tourner vers des acquisitions comme Barberio, Mitchell et Danault et cie. On n’a rien contre eux, en tant que joueur de soutien, mais ils n’apportent pas une autre dimension au CH.

La patience – pensons aussi au dossier Therrien – a donc été la voie qu’a emprunté jusqu’ici Bergevin presque à 100%, disons, à 97% du temps, depuis son arrivée en poste.

La patience est certes importante en gestion des affaires, mais un bon joueur de poker vous dirait que pour gagner il ne faut trop miser sur cette seule vertu. Ce serait en un sens irrationnel.

Pour gagner, pour prendre les devants dans un milieu compétitif, il faut risquer tôt ou tard.

Pour avancer dans la vie, pour changer une situation stagnante, il faut sortir de sa zone de confort.

Faire bouger des choses change la dynamique, crée un effet d’entraînement. Ça stimule, ça éveille, ça motive le corps et l’esprit de tous ceux qui sont impliqués.

La patience n’est donc pas nécessairement l’option gagnante à coup sûr. C’est simplement l’option prudente et conservatrice.

C’est même une vertu empoisonnée quand elle se transforme en peur et en immobilisme.

Mais ça, j’ose croire qu’un directeur général d’une équipe de la LNH comme Bergevin le sait encore plus que vous et moi.

Donnons-lui le bénéfice du doute pour la dernière saison.

Toujours est-il que malgré un redressement instantané et trois solides premières campagnes sous son règne, le CH stagne depuis l’arrivée en poste de Bergevin.

Malgré une bonne fondation, sa formation n’a toujours pas ce qu’il faut pour aspirer aux grands honneurs. Elle manque entre autres cruellement d’offensive.

La dernière saison n’a fait qu’exposer la faiblesse de l’équipe sans son meilleur joueur.

Les autres joueurs n’ont pas su se lever. Caractère? Leadership? Talent?

Therrien n’a pas su s’ajuster. Stratégie? Communication? Psychologie 101?

Bergevin n’a rien fait pour y remédier, ce qui lui a permis d’avoir ce « fameux » 9e choix, mais on entre dans une autre histoire. Tanking…

Mais le plus inquiétant actuellement est peut-être que les jeunes les plus prometteurs repêchés et patiemment développés jusqu’ici sous son règne – les Hudon, Andrighetto, Lehkonen, Scherbak, McCarron, Juulsen et cie, ne semblent malheureusement pas à même de faire beaucoup mieux que ceux qu’ils sont appelés à remplacer, les Plekanec, Parenteau, Eller, Desharnais et cie.

Le Tricolore a besoin de connaître tout un repêchage, il a besoin d’un sérieux coup de barre.

L’heure H, le Jour J?
Est-ce que l’heure des vrais risques, ceux où il faut proverbialement « donner pour recevoir », ceux où l’on risque de « perdre beaucoup » ou de « gagner beaucoup », a enfin sonné aux oreilles de Bergevin et du CH?

Tôt ou tard, sans que ce ne soient nécessairement des risques de « fou » comme les Flyers pour Lindros, un DG doit faire des paris importants et les bons en gagnent beaucoup plus qu’ils n’en perdent.

Peut-il gagner un pari dans lequel il échange Subban au repêchage ou dans les prochains jours?

Ce serait tout un tour de force, mais à mon humble avis, ça prendrait plus que Draisaitl et le 4e choix au total.

Cela dit, faut avouer qu’on commencerait à jaser sérieusement si jamais il y a un fond de vérité à cette rumeur lancée par Georges Laraque.

Draisaitl est un prototype de centre numéro un de qualité. Jeune, gros, grand, fort, talentueux. À tout prendre, je le préférerais à Ryan Johansen.

Au 4e rang – Bergevin pourrait même à son tour recevoir des offres difficiles à refuser pour ce 4e choix – Dubois ou Tkachuk sont des valeurs sûres, des joueurs talentueux, costauds et polyvalents.

Resterait la tâche colossale de rafistoler la défensive. Mais avec les millions économisés, tout serait possible.

Imaginez, le fun qu’on pourrait avoir ce soir…

Revenons sur Terre!
Si on oublie les rumeurs d’échange impliquant Subban – difficile, mais bon – est-ce que s’avancer de quelques rangs est un pari plausible qui pourrait valoir la peine aux yeux de Bergevin dans le contexte actuel, ou ce dernier se contentera prudemment de ses choix d’origine?

Dubois ou Tkachuk seront-ils assurément bien meilleurs que Brown, Sergachev, Keller et Jost?

En valent-ils le sacrifice?

Timmins et/ou Bergevin aiment bien Dubois et Tkachuk et se sont montrer ouverts à s’avancer au repêchage par le passé – respectivement avec Tinordi et Lernout – mais le prix à payer pour le 4e ou le 5e overall sera un peu, voir beaucoup, plus élevé… De quoi faire peur à Bergevin?

À l’opposé, est-ce que reculer un peu pour bénéficier de deux choix de 1ere ronde serait une décision défendable cette année? Caroline a les choix #13 et #21, hmmm… Une combinaison de Bean, Gauthier, McCavoy, Kunin, Rubtsov, Bellows, et on en oublie, pourrait certes intéresser certains clubs, mais on doute que ce soit la chose à faire dans le contexte montréalais.

Plus au diapason avec ce contexte où Subban, Pacioretty et Price sont au zénith de leur carrière – les deux derniers arrivant vers la fin de leur contrat – Bergevin serait-t-il tenter d’y aller le tout pour le tout en allant chercher de l’aide immédiate en retour de son choix de première ronde et peut-être un de ses choix de 2e ronde?

Il a clairement dit dans son point de presse hier, que dans ce scénario le joueur obtenu en retour se devait d’être jeune.

Compte tenu du passé et de la philosophie de Bergevin au repêchage cette dernière option pourrait sembler étonnante, mais avec l’expansion de l’an prochain, certains joueurs qui en temps normal seraient restés avec leur club, deviennent disponibles et lèveront les feutres.

On pense à un joueur avec un profil comme Ryan Nugent-Hopkins, par exemple…

La même idée à moindre coût (et à moindre retour) pourrait le conduire à donner une chance à Yakupov.

Quand on regarde tous ces scénarios, c’est presque à croire qu’il va se passer de quoi avec les Oilers aujourd’hui…

Mais est-ce c’est Bergevin qui dansera avec le plus élégant cavalier de la soirée, Peter Chiarelli?

Le monsieur (et son 4e choix) sera fort en demande…

Mais ne perdons pas trop de vue le DG des Jets, M. Cheveldayoff et son 2e choix et M Kekäläinen et son 3e…

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