Bergevin est confiant | Beaulieu ou Sergachev? | Lernout et la poutine

Le Canadien est plus ou moins la 8e meilleure équipe de la LNH présentement.

Après une saison 2015-2016 catastrophique, l’équipe est donc revenue à la tenue à laquelle elle nous avait habitués depuis l’arrivée en poste du duo Bergevin-Therrien.

Un club de « premier tiers », comme dirait Pierre Gauthier…

En prenant le différentiel buts pour/buts contre comme principal point d’appui, nous retrouvons donc les Montréalais derrière Washington, Colombus, Pittsburgh et NYR dans l’Est, ainsi que Minnesota, et j’ajouterais – bien que leur différentiel soit moins bon que le CH – San Jose et Chicago dans l’Ouest.

Dans une série quatre de sept, vous prendriez l’édition actuelle du CH avant les Hawks et les Sharks? C’est ce que je me disais…

Nesterov ouvre encore plus d’options
Bref, aussi bien dire que la troupe de Michel Therrien n’est pas une aspirante logique aux grands honneurs au moment d’écrire ses lignes. Et ce n’est pas l’acquisition de Nesterov qui changera cette perception, sur le coup du moins.

Même avec tout son monde en santé et au sommet de son art, le CH est théoriquement un club capable de franchir une ronde en séries, mais déjà, au deuxième tour, sa cote baisserait considérablement…

Bergevin est cependant très lucide, souvent rusé, et on lui prêtera volontiers l’intention de vouloir gagner dès cette année.

Marc is thinking big.

Il avait clairement identifié les besoins du club en ondes au TSN690 en compagnie de Chris Nilan la semaine dernière : un joueur de centre et un défenseur habile avec la rondelle.

Est-ce que Nesterov est le défenseur habile avec la rondelle dont il parlait?

Je pense que c’est fort possible. Bergevin a surtout voulu améliorer sa profondeur à la ligne bleue et Nesterov lui donne en plein ça en plus de lui permettre toutes sortes d’options pour d’éventuels transactions d’ici le 1er mars et au niveau contractuel l’été prochain.

Je crois que le Canadien avec Markov en santé (la fiche du club avec et sans lui dans la formation est très révélatrice) possède une brigade défensive suffisamment talentueuse et expérimentée pour amorcer les séries. Les Penguins du printemps dernier ont gagné la Coupe avec un groupe de défenseurs plutôt moyen. Je ne pense pas que Bergevin ait à bouger d’autres pions à cette position, à moins d’échanger Beaulieu. On y reviendra.

Mais pour l’instant, retournons encore un peu à l’entretien entre Bergevin et Nilan, si vous le voulez bien.

On peut simplement penser que Bergevin a fait le même diagnostique que tous les observateurs. Rien de surprenant dans sa réponse à l’ancien dur à cuire..

Mais ce qu’il y avait d’inhabituel c’est la précision et l’honnêteté de sa réponse. En temps normal, le DG du Tricolore se serait rabattu sur son fameux : « c’est mon travail de chercher à améliorer mon équipe à tous les jours… si j’ai la chance de le faire je vais le faire… sinon, on est confiant avec le personnel qu’on a en place… ».

DLC appelle ça la cassette.

Mais pourquoi a-t-il affiché aussi clairement ses couleurs?

Simple confidence privilégié à un ancien du CH, sans arrière pensée ni conséquence?

Un petit bonbon aux fans et aux médias anglophones?

Un message très clair au 29 autres DG de la LNH : « je suis un acheteur sérieux »?

Ou une indication qu’il était déjà pas mal certain de son coup, voire qu’il avait déjà de quasi ententes de principe avec au moins une autre équipe?

Peut-être un peu de tout ça.

Mais, à mon sens, pour qu’il dévoile aussi précisément ses cibles, c’est, à tout le moins, qu’il devait être assez confiant de les atteindre. À mon avis, les paroles de Bergevin nous permettent maintenant d’anticiper avec confiance la venue d’un bon (très bon?) joueur de centre d’ici le 1er mars.

La transaction survenue une semaine plus tard pour acquérir Nesterov – transaction dont les pourparlers avaient débuté il y a plus d’un mois – nous confirme a posteriori qu’il ne parlait pas à travers son chapeau

Un gars de principes
La venue de Nesterov  est aussi une autre preuve que Bergevin pense encore, avec raison, qu’on a jamais trop de défenseurs dans une organisation. Mais on peut également s’attendre à ce que Bergevin demeure fidèle à deux autres de ses principes fondamentaux dans les prochaines semaines.

Un, même en y allant all-in cette année et l’an prochain, il ne sacrifierait pas nécessairement l’avenir du club, et deux, ne créera pas de gros trous dans sa formation. #Risquecalculé

Peu importe le joueur ou les joueurs qu’il sera en mesure d’obtenir, il s’assurera d’échanger à partir de ses positions de force : une bonne profondeur en défensive (surtout si on y inclut la relève), un surplus de jeunes attaquants pouvant déjà évoluer dans la LNH ou près de la LNH (Andrighetto, Hudon, Carr, McCarron, DLR, Scherbak) et sept choix au repêchage dans les deux premières rondes en 2017 et 2018 ( cinq de 2e ronde).

La transaction Subban VS Weber – maintenant applaudie par à peu près tout le monde – l’a rapproché de son but et a sans doute rajouté à sa confiance (déjà assez élevée) en matière de transaction. #PalmarèsÉloquent

Le beau petit coup pour Nesterov laisse entrevoir d’autres possibilités.

J’ai bien l’impression qu’une ou deux solides transactions de sa part d’ici le 1er mars et Bergevin risque de s’élever (pour le temps que ça peut durer à Montréal) au rang de demi-dieu dans sa ville natale.

Je m’attends à quelque chose d’assez gros.  Les indicateurs pointent en cette direction.

Beaulieu ou Sergachev?
Même si son entraîneur a souvent la mèche courte à son endroit, et que son jeu ainsi que son attitude soulèvent encore bien des questions par moments, il n’en demeure pas moins qu’avec ses 19 points en 44 matchs le #28 du Tricolore se classe présentement devant plusieurs « gros » noms comme Morgan Rielly, TJ Brodie, Sami Vatanen, Jake Muzzin, Alex Goligoski, Anton Stalman, et j’en passe. Ah oui, pour ce que ça vaut, il affiche aussi un différentiel de +7.

Tout ça pour 1 M$!

Considérant que sa production en fait un top 4 légitime dans la LNH, qu’il est encore tout jeune à 24 ans et que le CH veut gagner maintenant, on ne peut se départir de Beaulieu, dont le contrat arrive à échéance en juillet, sans le remplacer dans une ou l’autre des transactions possibles sur lesquelles Bergevin cogitent ces temps-ci. Est-ce que ce remplaçant pourrait être Nesterov? C’est possible. Son profil n’est pas si différent de celui de Beaulieu.  Son acquisition à quatre semaines de la date limite des transactions laissera le temps à tout le monde de bien l’évaluer.

Mais pourrait-on aussi penser que la progression encourageante de Beaulieu et la venue de Nesterov font davantage pencher la balance du côté d’une transaction de plus grande envergure impliquant Sergachev, qui, lui, ne sera pas prêt ou en mesure d’évoluer sur le premier quatuor défensif avant l’an prochain, voire deux ou trois ans?

Je ne sais pas.

La valeur de Sergachev est certainement plus haute que celle de Beaulieu dans l’esprit de la très grande majorité des DG. Son potentiel est supérieur à tous les niveaux à celui de l’Ontarien.

Mais le jeu de plus en plus solide de Beaulieu nous permet aussi de penser qu’il y a un avenir possible en défensive sans Sergachev à Montréal et, éventuellement, sans Markov. À condition que le joueur (d’attaque?) obtenu en retour des jeune Russe en vaille la chandelle… et le briquet!

Brett Lernout livre la marchandise
J’ai souvent un petit creux pour une poutine. Si je n’ai pas envie de quoi que ce soit de fancy, juste une petite poutine de milieu d’après-midi ou de fin de soirée, ça fait la job. Des bonnes frites, du bon fromage, une bonne sauce, un brin épicée si possible. Du sel, du gras, du spicy, c’est parfois ça la substance du bonheur m’indiquent les zones rattachées aux sensations de plaisir de mon cerveau.

Brett Lernout c’est un peu la poutine de la relève en défensive du CH.

Brett Lernout

On l’a repêché pour être un défenseur défensif fiable, mobile et robuste, le gars qui va faire le boulot sur une 3e paire et peut-être un peu plus…À sa deuxième saison à St. John’s force est d’admettre qu’à tout juste 21 ans, le gros bonhomme de 6’4, 213 lbs, se tire très bien d’affaires. Il devient exactement le défenseur qu’on souhaitait repêcher au 3e tour en 2014, d’autant plus qu’on avait cédé les choix 87 et 117  pour assurer sa sélection au 73e rang.

Sa progression, sans être spectaculaire, est bien réelle. 2but, 12 pts, un différentiel de – 4 en 72 matchs l’an dernier. Or, jusqu’ici cette saison c’est 1 but, 12 pts, +7 en 42 matchs.

Ce qui m’apparaît le plus intéressant – et qui doit être intéressant pour bien des pro scouts – c’est que son différentiel est le meilleur de l’équipe, et de loin le meilleur chez les défenseurs réguliers des IceCaps.

Juste pour vous donner une petite idée, Ryan Johnston, qui a passé quelques semaines à Montréal, présentait une fiche de 1 but, 7 pts, -11 en 23 matchs avant son rappel…

Au même âge, Greg Pateryn, un défenseur dans son style, était encore à l’Université du Michigan à jouer 40 matchs par saison. Ça ne l’a pas empêché de devenir un bon 6e défenseur dans la LNH quelques années plus tard.

Mais bon, selon de grands experts, Sylvain Lefebvre est pourri dans le développement des jeunes et a probablement tous les défauts de la Terre condamnés par la Bible et le Coran, dont celui de manger des bébés crus.

Ça doit être un hasard, les progressions de Pateryn, Lernout, Andrigettho, Hudon, McCarron, Carr, Scherbak, etc.

P’tites vites
– Plusieurs se sont excités au lendemain du très bon match de Plekanec contre les Flames (fatigués et pourris) mardi dernier et il est vrai qu’il a été bon la semaine dernière contre Crosby et sa bande. Mais même s’il a joué avec un bobo à une main en début de saison, Plekanec n’est plus le joueur (de 55 à 65 pts) qu’il a déjà été. C’est ce Plekanec-là qui est « fini ».

Il n’est plus un « excellent » deuxième centre et encore moins un premier centre « correct », les rôles qu’il a occupés tout au long de sa carrière. Peut-il, à 34-35 ans (et 6M$), être un bon, voire un excellent troisième centre dans une bonne équipe? Oui. Surtout si on continue à lui enlever quelques minutes de jeu ici et là et qu’on lui permette d’évoluer avec des Lehkonen et autres Byron de ce monde; des joueurs rapides et tenaces en échecs, un brin talentueux et très responsables.

Dans son style, Plekanec demeure un excellent joueur d’équipe, comme le disait son coach cette semaine. Mais vous n’avez pas trouvé qu’il y avait une petite note relevant de l’« hommage avant le départ » dans les louanges de Therrien à son endroit après le match contre Calgary? Une impression, comme ça…

Ce départ sera-t-il avant le 1er mars ou cet été?

Disons que je serais très surpris de voir Plekanec à Montréal l’automne prochain.

– Il pourrait être passé dans une transaction dans les prochaines semaines qu’on ne serait pas trop surpris, mais Daniel Carr est un joueur que j’aimerais avoir dans mon équipe en séries sur un 4e trio. C’est un ailier possédant un très bon tir , un bon flair pour le filet et qui peut marquer à partir des zones difficiles.

Sven Andrighetto semble vouloir sortir (un peu) de sa coquille. Le Suisse n’a rien précipité cette saison et il a progressé sans trop faire de vagues aussi bien à St. John’s qu’à Montréal. Après avoir été blanchi à ces cinq premiers matchs cette saison dans la LNH, il a enregistré cinq points à ses neuf derniers matchs et sept à ses 13 derniers, si on ne compte pas le match où il a été blessé après 1:22 de temps de jeu à San Jose le 16 décembre.

En carrière, Andrighetto, c’est tout de même 27 en 74 matchs dans la LNH. Tout ça avec un temps de jeu moyen oscillant entre 11 et 12 minutes, pratiquement sans temps de glace en avantage numérique.

Une belle petite monnaie d’échange, non?

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