Au niveau financier, se rendre au Centre Bell pourrait devenir « gênant »

Avec l’ampleur de la crise sanitaire actuelle, les enjeux sur la société au niveau de la santé sont grands. Un ami à moi me faisait récemment penser à ceci : parce que les gens ont pratiquement peur d’autrui maintenant, le fait de ne plus donner la main à quelqu’un est rendu normal. Est-ce que ce comportement-là se transformera de manière permanente après la crise? Un certain climat de « terreur » de l’autre s’installera-t-il en public à long terme?

L’exemple de la poignée de main n’est qu’un exemple parmi tant d’autres pour traduire le sentiment de peur, en passant.

Outre la peur sociale, le jugement des autres entrera aussi en ligne de compte. Les valeurs des gens auront changé et l’aspect économique n’y fait pas exception. Dans cette optique-là, aller au Centre Bell pourra-t-il devenir « gênant » pour bien des gens?

Pensons-y : bien des partisans n’auront pas forcément les moyens d’aller au Centre Bell – ou dans n’importe quel autre aréna/stade sportif – après avoir perdu leur emploi ET en tenant compte du contexte de la crise économique. Évidemment, personne n’ira au tout début pour des raisons sanitaires… mais cela ne sera pas le cas pour toujours.

Et quand ce jour viendra, profiter de son argent dans le cadre d’une activité pourrait devenir gênant. Parce que les gens sont revenus à l’essentiel présentement, le « dollar loisir » tel qu’on le connaissait a perdu beaucoup de valeur.

Prenons l’exemple d’une entreprise X qui a mis des employés à pied pendant la crise. Aura-t-elle les moyens de se payer une loge au Centre Bell? Peut-être, oui. Le fera-t-elle?

Ça, c’est moins certain. Pourquoi? Parce que, comme l’explique André Richelieu, professeur expert en marketing du sport à l’UQAM, ce serait mal vu.

Ce sera plutôt mal avisé pour une entreprise de débourser le gros prix pour des loges d’affaires ou des abonnements de saison quand des employés ont dû être mis à pied.

Si tel est le cas, les prix pour aller au Centre Bell pourraient baisser en général. Sinon, les gens ne voudront pas combiner la gêne sociale de payer pour des billets en plus d’avoir peur de se faire contaminer.

Les impacts économiques sur la ligue – et sur son plafond salarial – pourraient donc durer plus longtemps qu’on pense.

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