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Catastrophe défensive

2019 aura été décevante à plusieurs niveaux pour l’Impact de Montréal.

Après une fin de saison 2018 très encourageante, une première saison complète pour Rémi Garde et son staff laissait présager une nette amélioration pour cette saison. Rappelons-nous, si plusieurs avaient accepté de voir en 2018 une saison de transition, cette nouvelle année se devait d’être celle de la confirmation.

Nous voici, début septembre, près d’un an plus tard, et l’Impact de Montréal est pratiquement au beau fixe, en voie de rater les séries par quelques points, exactement comme l’an dernier. Surtout, l’entraîneur-chef « désigné » n’est plus, déjà, et les montréalais continuent de se « chercher une identité ». Débandade.

On pourrait passer de nombreuses heures à chercher à expliquer cette déception. Le recrutement mal défini, la blessure de Nacho Piatti, l’incapacité d’insérer un fond de jeu solide, le flagrant manque de profondeur de l’alignement ou encore le jeu pauvre de l’Impact sur coup de pied arrêté. Et j’en passe.

Mais quand on jette un regard sur cette saison 2019, difficile de ne pas pointer du doigt les faibles performances défensives des montréalais. Cette dernière dure défaite face au DC United, par la marque de 3-0 au Stade Saputo, en est un exemple flagrant. Même si l’Impact semblait bien dans son match à quelques moments, chacune des attaques ou contre-attaques des hommes de Ben Olsen semblait dangereuse et menaçait de se retrouver au fond du filet. Les montréalais ont eu beau contrôler l’essentiel de la possession, s’offrir quelques chances de marquer, DC United a marqué trois fois à ses trois premiers tirs au but et le match en était déjà joué.

56 buts accordés en 30 matchs, pour un ronflant différentiel de -14. Voilà une statistique qui ne pardonne pas, et qu’on ne peut pas seulement attribuer à certaines défaites difficiles comme le fameux 1-7 subi à Kansas City en début de saison.

C’est là, à mon avis, le pêché mortel qui aura mené à la perte et au renvoi de Rémi Garde. Certes, son salaire très élevé en faisait une dépense de moins en moins logique, mais un entraîneur qui répète sans cesse qu’il cherche d’abord et avant tout une organisation défensive solide ne peut se permettre d’avoir la deuxième pire défense de toute la ligue. D’autant plus lorsqu’il prend à parti publiquement des ailiers comme Alejandro Silva, Omar Browne ou encore Ballou Tabla en les accusant de ne pas être assez investi défensivement, nonobstant l’apport offensif qu’ils peuvent amener à cette équipe. Si tous ont vanté le « pragmatisme » de Rémi Garde à son arrivée à Montréal, ce trait de caractère semble s’être perdu au courant de ses deux années à la barre de l’équipe alors qu’il s’est obstiné à refuser de voir les forces et faiblesses de son effectif afin de chercher à mieux les utiliser. Demander à des ailiers talentueux comme Browne ou Silva de défendre d’abord et avant tout était ultimement les condamner à n’être d’aucune efficacité, d’un côté comme de l’autre, et la défense n’en est pas devenue plus solide. En 4-3-3 ou en 5-2-3-1, les espaces laissé libre par l’Impact étaient grands, énormes, et quand on y ajoute le manque de concentration tactique qui a trop souvent plombé l’équipe, on obtient une recette pour une catastrophe, comme le fût 2019.

Un manque d’organisation et de cohésion défensive, donc, mais également des individualités qui ne font tout simplement pas le travail. On attendait de Zakaria Diallo qu’il soit l’un des meilleurs défenseurs de la MLS, ce qu’il a été durant quelques matchs, mais il est rapidement redevenu le défenseur nonchalant de Ligue 2 qui rate trop souvent des couvertures simples. Sa vente à Lens fût ultimement une bonne décision, mais demeure un constat d’échec pour un défenseur qu’on voulait voir dominer à Montréal.

Rudy Camacho s’est définitivement amélioré durant cette saison, mais ses quelques bonnes passes vers l’avant ne permettent pas de faire oublier ses couvertures approximatives et ses sorties vers l’avant mal calculées. Un peu comme Victor Cabrera, qui enchaîne des performances explosives suivies de performances totalement décevantes. Des défenseurs qui peuvent être solides durant 80 minutes avant de complètement l’échapper durant les 10 dernières. Difficile de maintenir une fiche gagnante avec une telle charnière.

Jukka Raitala a fait ce qu’il a pu, mais cette saison 2019 a également démontré les limites de son jeu. Ses longs ballons trop nombreux et plus souvent qu’autrement imprécis ont contribué à un nombre incalculable de pertes de possession, un immense problème pour une équipe qui cherchait plus souvent qu’autrement à se libérer d’une forte pression. Le couteau « suisse/finlandais » est fort utile dans un effectif, mais comme partant en défense central? C’est trop lui demander.

Sans réel remplaçant, Daniel Lovitz aura également été une forte déception en 2019. Sans apport offensif constant, ses carences défensives sont ressorties au grand jour et ont fait grand mal à l’Impact. Le défenseur américain semblait avoir l’esprit ailleurs, notamment avec ses sélections en équipe nationale, et on serait peu surpris de le voir quitter Montréal pour une équipe américaine l’année prochaine. Le côté droit de la défense aura été plus solide, mené par le solide mentor Bacary Sagna et bien appuyé par le jeune Zachary Brault-Guillard, mais ce fût bien insuffisant pour rassurer une défense en lambeaux.

Avec un Evan Bush à court de miracles et, soulignons-le, qui en a échappé bien plus souvent qu’à son tour cette saison, on se retrouve avec une défensive catastrophique. Au risque de se répéter, avoir la deuxième pire défense de la ligue et penser à faire les séries est assez irréaliste, voir stupide.

Est-ce que la venue tardive de Rod Fanni pourrait permettre à l’Impact de sauver sa saison et d’entrer par la petite porte d’en arrière en séries? À quoi bon. Difficile de voir ce que l’Impact pourrait réellement faire une fois en séries, face à une bonne équipe de l’Est sur un terrain adverse.

(Crédit: )

Il vaut parfois mieux prendre la leçon comme elle vient, se retrousser les manches et s’assurer de ne plus revivre une telle catastrophe défensive au courant des prochaines années. On a toujours demandé de l’attaque à Montréal, mais ça ne vaut pas grand chose si notre défense se prend au moins 2 buts à tous les matchs.

Le plus important, au-delà des séries, demeure la finale du championnat canadien.

Battre Toronto. Voilà tout ce qui pourrait mettre un baume sur cette saison difficile.

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