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Protéger les gardiens de but n’est pas aussi payant que de protéger les quart-arrières | En rafale

Au cours des dernières semaines, certains incidents sont survenus un peu partout dans la LNH impliquant des gardiens de buts. Le plus spectaculaire est certainement celui impliquant Henrik Lundqvist qui a été violemment frappé par Cody Eakin. Évidemment, les questions concernant la protection des gardiens ont été relancées et les comparaisons avec les quart-arrières au football sont revenues sur le tapis. Sur le principe, c’est bien, mais dans les faits, est-ce que c’est aussi important de protéger un gardien qu’un quart-arrière?

Henrik Lundqvist a été victime d’une mise en échec assez sournoise de la part de Cody Eakin des Stars de Dallas et ce dernier a d’ailleurs été sanctionné par une suspension de quatre matchs. On se souvient tous également de la charge de Kyle Palmieri sur Carey Price lors du duel Devils-Canadiens du 9 décembre alors que le gardien tricolore avait choisi de se faire justice lui-même face à l’attaquant en rouge et noir.

Les gardiens de but sont des cibles évidentes pour les attaquants. D’abord à cause de leur rôle, mais également parce qu’ils sont si bons et les systèmes défensifs si efficaces qu’il est de plus en plus difficile de les déjouer de manière orthodoxe.  En fait, c’est devenu si difficile que même la LNH s’en prend à eux. Depuis plusieurs années maintenant, on cherche à réduire la grosseur de leurs équipements, on a réduit leur liberté d’action derrière leur filet et on a même parlé d’agrandir les filets.

On le comprend bien, tout ça n’a qu’un seul objectif, augmenter les pointages. Et pourquoi veut-on augmenter le nombre de buts? Rendre le sport plus attrayant et par la même occasion, augmenter les revenus. Ce qui nous ramène à une logique fort simple, plus les gardiens sont bons, moins la LNH fera d’argent. Ça reste à être démontré dans les faits, mais c’est tout de même un principe qui est généralement accepté : l’attaque fait vendre.

Et c’est parce que ce principe fait foi de beaucoup de choses qu’on ne peut pas comparer le traitement qu’on réserve aux quart-arrières dans la NFL (ou la LCF) avec celui qu’on donne aux gardiens de buts professionnels.

À une certaine époque au football, la chasse aux têtes de quart-arrières était un sport en soi. L’hécatombe était si grave qu’on a dû procéder à des changements pour protéger les joueurs les plus importants non seulement sur le terrain, mais les plus importants aussi pour les poches des propriétaires d’équipe.

Un quart-arrière au football, comme un lanceur au baseball ou un gardien de buts au hockey a ceci de particulier qu’il occupe une position qui le place en tant qu’individu au centre des succès de son équipe. Bien que le succès collectif soit l’objectif premier, ces positions sont névralgiques et les joueurs qui les occupent sont de facto des pierres angulaires. Qu’ils aient des habiletés moyennes ou excellentes, qu’ils exercent un leadership faible ou fort, dès qu’ils sont sur la surface de jeu, leur travail est scruté à la loupe plus que n’importe quel autre de leurs coéquipiers.

Par contre, le quart-arrière est celui qui crée l’attaque, qui anime le spectacle. Le gardien de buts est par définition le rempart contre les attaques adverses, il est celui qui anéantit l’attaque. Bien qu’il puisse être spectaculaire par moments, son rôle n’est pas vendeur. D’ailleurs posez-vous la question, combien de fois avez-vous acheté des billets pour aller voir évoluer un gardien de buts? Oui, je sais que Carey Price est très bon, mais si vous êtes un fan des Canadiens, achetez-vous vraiment vos billets dans l’espoir de voir Price effectuer 53 arrêts dans un blanchissage de 2-0 ou si vous ne préférez pas voir Galchenyuk en marquer trois dans une victoire de 6-4?

Donc dans l’optique où les gardiens de buts vedettes subissaient de plus en plus de blessures et qu’ils devaient céder leur place de plus en plus souvent à leur auxiliaire, est-ce que ce serait nécessairement un problème grave pour la santé de la LNH? À l’opposé, si les quart-arrières de la NFL étaient blessés plus souvent qu’à leur tour et que par conséquent le spectacle proposé chaque dimanche en était impacté, est-ce que la ligue chercherait à y trouver une solution au plus vite?

Poser la question, c’est y répondre en grande partie.

En terminant, loin de moi l’idée de suggérer qu’il faille laisser les gardiens se faire blesser par des charges sournoises. Je pense que tout athlète doit pouvoir exercer son sport de la manière la plus sécuritaire possible nonobstant son rôle dans le jeu ou sa valeur marchande pour son propriétaire et sa ligue. Je ne fais qu’exposer le fait qu’un quart-arrière au football a une valeur plus grande pour la santé du football qu’un gardien pour celle du hockey.

En rafale

– Très bon billet de Pierre Houde (RDS.ca)

– Jeudi dernier, les chroniqueurs d’ESPN ont posé LA question à différents joueurs de la LNH : McDavid ou Crosby? (ESPN.com)

– Un hommage à l’émergence du hockey dans la région de St-Louis à l’occasion de la Classique hivernale. (NHL.com)

– Seth Jones rejoint… Jaroslav Spacek.

– Et Torto est devenu par le fait même le premier Américain à remporter 500 matchs derrière un banc de la LNH.

– Un rare affrontement entre deux Québécois dans la NFL aujourd’hui.

– Si vous ne l’aviez pas vu, le défenseur des Sens ne l’a pas eu facile.

https://twitter.com/HockeyHangout/status/810498831016140800

– Les Raiders en éliminatoires pour la première fois en 14 ans.

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