betgrw

Le temps d’un plan quinquennal 2.0 pour Bergevin?

Après 23 années sans Coupe Stanley, il devient de plus en plus difficile d’être un fier partisan de ladite Flanelle.

Il devient de plus en plus cynique de se faire rappeler année après année que l’objectif est de « faire les séries ». Surtout quand c’est littéralement le cas.

Il devient de plus en plus absurde que, grosso modo, cette organisation – qui ne jurait jadis que par la Coupe Stanley – continue de tourner en rond, année après année, comme une espèce de Sisyphe qui aurait troqué sa montagne et sa roche pour une patinoire et une rondelle.

Quand on interprète les propos de Molson et qu’on analyse le plan et les dires de Bergevin (est-il si différent de ces prédécesseurs?), on a comme l’impression que la conquête de la Coupe Stanley est désormais davantage envisagée comme un accident de parcours à Montréal. Vous savez, un heureux hasard de la vie, une glorieuse « combinaison de facteurs », de « chance », d’« année exceptionnelle », d’« astres bien alignés », de « santé pour nous autres et de badlucks aux autres ».

Bref, dans leur esprit, plutôt que d’être le résultat d’un plan à la fois intelligent et courageux, gagner la Coupe Stanley, semble dépendre d’un paquet d’éléments « qui ne dépendent pas de nous » pour reprendre les stoïciens ou, si vous préférez, ça dépend d’un paquet de « belles choses » que vos matantes vous souhaitent à votre fête sur Facebook…

Ces derniers temps je me suis surpris à penser que j’étais peut-être tanné d’être un fan des Canadiens de Montréal. Tanné des résultats ordinaires, mais surtout tanné de me faire prendre pour un épais par une organisation qui gère encore la boîte comme un mélange de mafia, de Vatican ou de parti politique, à coup de demi-vérité et d’un ridicule contrôle de l’information.

Tout ça pour que tout le monde y croit, pour que tout le monde achète et consomme de la Sainte-Flanelle, même s’il n’y a plus de Dieu, même s’il n’y a plus grand-chose à vendre en fait de spectacle.

Une solution?
Bon, assez chialé, voici maintenant ce que j’aimerais voir.

Maintenant que la preuve est faite que ce club est celui de Carey Price;

Maintenant que la preuve est faite que le leadership de Markov, Plekanec et Pacioretty ne vaut pas de la schnoutte;

Maintenant que la preuve est faite que ces mêmes trois « amigos tranquillos » n’ont aucun ascendant sur personne;

Maintenant que c’est devenu très clair que JAMAIS le CH ne gagnera de Coupe Stanley avec ce groupe de faux de leaders (God, sans Price ils ne feront même pas les sacro-saintes séries cette année!), et pendant que ces dividus ont encore une certaine valeur, voir une valeur certaine, on peut-tu faire un ménage intelligent en conséquence pour une fois, un ménage qui serait constructif pour le futur de cette équipe à moyen et long terme, TABAR…!

Apprendre du passé…
À l’hiver et au printemps 2009, alors que l’année du centenaire était en train de foutre le camp,  au lieu de tout faire pour accéder aux séries, Gainey a eu une chance inouïe de procéder à un à joli coup de balai (Koivu, Kovalev, Komisarek, etc.) qui aurait sans doute permis à l’équipe d’engraisser sa banque d’espoirs de façon spectaculaire. Une stratégie qui aurait demandé un courage à toute épreuve – surtout en cette année du centenaire! – mais qui aurait probablement fait en sorte qu’on n’en serait pas là aujourd’hui.

En procédant aux échanges logiques aux printemps 2009, puis en évitant de surpayer quelques mois plus tard pour des joueurs autonomes comme Gionta, Cammalleri et cie, en évitant l’échange Gomez et en acceptant volontairement de rater les séries pendant trois, quatre saisons, le Canadien aurait aujourd’hui dans ces rangs toutes les ressources requises à l’attaque, en défense et dans les buts pour être un candidat annuel légitime à la Coupe Stanley.

Je suis bien conscient que c’était la maudite année du centenaire et qu’un coup de balai aurait été perçu comme un geste d’hérésie par plusieurs, et je ne dis pas qu’il aurait pu ou dû échanger tout le monde, mais il était déjà clair qu’il ne s’en allait nulle part avec ces joueurs-là .

La preuve? Il les a presque tous laissé partir pour RIEN à l’été suivant. RIEN!

Une chance, on n’a pas répété la même erreur en 2012. Pierre Gauthier avait fait maison nette avant de quitter sous une pluie d’injures. Ç’a permis à Bergevin d’avoir de beaux repêchages en 2012 et 2013.

Imaginez si, dans les dernières années, disons, depuis le retour du dernier lock-out, en plus de pouvoir compter sur Ryan McDonagh et Alex Galchenyuk et, grosso modo, les meilleurs éléments déjà en place, le CH aurait pu compter sur au moins 3-4 joueurs clés repêchés entre 2009 et 2011 ( Ekman-Larson? Duchene? O’Reilly? RNH? Landeskog? Huberdeau?) et sur 3-4 solides espoirs issus de judicieuses transactions.

Le Canadien aurait fort probablement un vrai premier centre, et trois, quatre autres excellents jeunes joueurs, tous en bas de 26 ans. Il aurait un vrai noyau, un noyau sans grande faille. Il serait donc fort probablement un vrai contender annuel pour encore plusieurs saisons.

Un plan quinquennal 2.0
Donc, si vous êtes Marc Bergevin en 2016, que vous n’êtes pas dans l’année du centenaire, que votre joyau-lasso est fini pour l’année, que le diable est aux vaches dans le vestiaire, que personne, même chez les partisans les plus irrationnels, n’a d’espoir pour les séries cette saison et que bien peu osent croire encore en une Coupe Stanley d’ici deux ans avec les vétérans en place, vous n’avez aucune excuse!

Alors que faites-vous?

Vous vous dites qu’avec Price en santé, on va faire les séries l’an prochain et que tout va très bien Madame la Marquise?

Ou, avant qu’il ne soit trop tard, vous pensez à tirer la plug au sujet de Markov et Plekanec et vous écoutez toutes les offres pour Max Pacioretty?

L’an prochain sera l’an 5 de l’ère Bergevin. Mais déjà on peut dire que sans joueur de centre de premier plan, et avec le noyau actuel, la saison prochaine ne se conclura pas par une conquête du Saint-Graal. Malgré de beaux efforts, la preuve en a été faite en 2013, 2014 et 2015.

Bergevin doit donc tout de suite amorcer le virage vers son 2e plan quinquennal.

Déjà on sait que Price (que l’on voudra prolonger à tout prix à l’été 2018), Subban, Petry et Gallagher sont bien en selle. Ils doivent faire partie de la prochaine aventure lors des 5-6 prochaines années. Il seront tous encore très bons pendant cette période.

Tous les autres incluant Pacioretty et Galchenyuk doivent être sujets à questionnements. Ces deux derniers peuvent lui rapporter très gros… comme ils peuvent encore faire partie de la solution étant donné leur jeune âge et leur salaires fort respectables.

Amusons-nous…
Pour le fun, si un rental comme Ladd vaut Dano et un choix de première ronde (autrement dit, deux choix tardifs de première ronde), Pacioretty, plus jeune, signé à rabais jusqu’en 2019, possédant un potentiel offensif légèrement supérieur, vaut-il au minimum un Valeri Nichushkin et un choix de première ronde tardif? Je pense que oui. Ce serait déjà un « pensez y bien », surtout si on doute que Pacioretty est le genre de capitaine dont on a besoin à Montréal…

Et tant qu’à être chez les Stars, une équipe qui devrait être très active d’ici lundi après-midi, prenons-les comme étalon de mesure pour nos deux autres amigos.

Markov, à qui il restera un an de contrat, vaut-il un Julius Honka, un des meilleurs défenseurs de la AHL à 20 ans? Si oui, il ne faut pas trop hésiter. Si non, il vaut au moins un tardif choix de première ronde et le monstrueux mais énigmatique Jamie Oleksiak, un choix de première ronde en 2011.

De son côté, si Plekanec te permet de mettre la main au minimum sur un Cody Eakin ou Radek Faksa et un choix de première ronde tardif, il faudrait aussi y aller.

En plus, ce genre d’échange(s) assureraient à toutes fins pratiques au CH de repêcher dans les 5 premiers l’été prochain. Si ce n’est pas Matthews, Puljujarvi ou Laine qui aboutirait à Montréal, ça ne sera pas trop méchant quand même…

Avec les sous en banque, il lui permettrait aussi de faire une offre qui ferait sérieusement réfléchir un vrai premier centre comme Steven Stamkos le 1er juillet…

Être un acteur majeur
S’il le veut, Bergevin pourrait carrément voler le show d’ici lundi.

Je ne dis pas qu’il doit absolument échanger Pacioretty pour cela, mais de grâce ne perdons pas Markov et Plekanec pour rien à la fin de leur contrat. Échangeons-les pendant qu’ils ont encore une valeur certaine, idéalement d’ici la date butoir, au pire cet été. Le CH ne s’en va nulle part avec eux anyway.

Repêchons tôt pendant une ou peut-être deux années. Construisons et développons intelligemment pour le futur autour des jeunes vétérans déjà en place et donnons-nous une nouvelle chance légitime de gagner pour vrai d’ici cinq ans.

Bergevin ne peut pas se permettre de cracher sur des espoirs de haut niveau et des choix de premières rondes dans une année de misère comme celle-ci.

Il ne peut pas se permettre de laisser filer une chance inouïe de terminer bas au classement avec un repêchage comme celui-là.

Et il doit être en mesure d’entrer avec force dans le derby Stamkos pour régler son problème le plus criant.

Il faut donc faire plus qu’échanger Dale Weise, bout de ciarge!

Prolongation
Les Canadiennes de Montréal ont terminé en tête du classement de la LCHF et commencent une série éliminatoire deux de trois ce soir à 18h45 à l’Aréna Étienne-Desmarteau contre Toronto. Elles joueront aussi demain au Complexe sportif Bell à Brossard et, si nécessaire, à Étienne-Desmarteau dimanche.

En passant, because Marie-Philip Poulin, because l’entente de partenariat avec le CH, because plein d’autres affaires, dont un travail acharné depuis des années et un excellent rapport qualité/prix, ça pogne les Canadiennes cette année, samedi passé c’était presque plein contre Boston et ça été comme ça presque toute la saison… Au plaisir de s’y voir!

PLUS DE NOUVELLES