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Le Canada doit être pris au sérieux, finalement | La CONCACAF erre encore

C’était presque un consensus chez tous ceux qui analysaient la Gold Cup. Le Canada devait vaincre la Guyane française d’entrée de jeu, car un résultat était peine perdue face au puissant Costa Rica, et même face à la bête noire hondurienne.

Après une victoire un peu compliquée en ouverture, le Canada vient de surprendre tout le monde avec non seulement un match nul de 1 à 1 face au Costa Rica, mais surtout une performance engagée, inspirée, à la hauteur de leurs adversaires. On a l’impression que plusieurs partisans ont envie cette année de se laisser prendre au jeu du Canada et de se ranger derrière eux. Tant mieux, mais rien de tout cela ne peut se matérialiser en un mouvement de grande envergure si les rouges ne sont pas en mesure d’offrir de belles performances sur le terrain et pas seulement au tableau indicateur. C’est ce qu’ils ont réussi hier, laissant un joli présage pour la suite du tournoi.

Le Canada est en train de surprendre même les plus pessimistes

Avec maintenant 4 points en 2 rencontres et toujours au sommet du groupe, le Canada permet à ses partisans de rêver à une belle épopée en Gold Cup. Rêver, on peut se le permettre, mais il ne faut pas non plus faire l’erreur de voir l’unifolié beaucoup plus fort qu’il ne l’est en réalité.

Octavio Zambrano n’est même pas en poste depuis 1 an, et l’équipe revient définitivement de loin. La confiance créée et encouragée par le nouveau sélectionneur demeure fragile. Dans le premier match, le Canada est en plein contrôle, mais devient complètement déstabilisé lorsque la Guyane marque sur un coup de pied arrêté. Les joueurs deviennent perdus, brouillons, et ils encaissent un deuxième but. La même chose s’est produite hier soir. Durant les 40 premières minutes, on a vu un Canada rivaliser à armes égales avec les Ticos, et même les dominer en possession et en agression à plusieurs moments. Mais au moment où Calvo marque d’une tête précise sur un coup de pied arrêté, la confiance s’est envolée, et le Costa Rica a repris l’avantage au moins jusqu’à l’heure de jeu.

Il reste encore beaucoup de travail à faire donc, notamment mentalement, avant que le Canada n’ait les nerfs assez solides pour demeurer concentrer 90 minutes. Reste qu’ils vont dans la bonne direction, et ça fait du bien.

Si c’est Alphonso Davies qui a encore une fois marqué pour le Canada, son 3ème en seulement 2 matchs, c’est plutôt Samuel Piette qui a excité les partisans montréalais. Un peu moins propre qu’au premier match, mais tout de même diablement efficace, Piette est un #6 de nature qui adore s’impliquer dans toutes les actions. Il touche souvent le ballon, s’offre toujours en option, libère bien ses ailiers avec ses passes en profondeur et il est solide (le mot est faible) défensivement. Pour moi, il est un des joueurs du match d’hier avec Milan Borjan et Scott Arfield. Au point où on en est, l’Impact ne peut tout simplement pas se permettre de ne pas tout faire pour l’amener à Montréal. Même s’il n’était pas québécois, il a l’un des profils dont a vraiment besoin l’Impact. Il serait peut-être un double de Marco Donadel, mais l’Italien est vieillissant et ses meilleures années sont passées… #BringSamToMTL

Même si Davies a marqué un superbe but, préparé avec brio par Arfield, il n’a pas joué son meilleur match. Beaucoup de déchets techniques, un manque de vision, de confiance. On l’a senti très hésitant, surtout en première mi-temps. C’est normal, le jeune n’a que 16 ans. Le fait qu’il trouve tout de même le moyen de marquer en plus de s’offrir 2 ou 3 autres occasions franches montre à quel point il est dominant, et à quel point il le sera encore plus dans les prochaines années. À quand l’Europe?

Avec un Patrice Benier en repos sur le banc, une bonne décision de Zambrano, il y avait tout de même Jackson dans le onze partant comme représentant de l’Impact. Il m’a honnêtement un peu déçu, semblant quelque peu amorphe, pas tellement engagé et incapable de trouver son rythme. À son grand malheur, il consolide ainsi sa réputation de SuperSub.

Partant ou SuperSub? La question se pose au Canada comme à Montréal.

Sinon, Scott Arfield continue d’impressionner. Lui et Piette se complètent très bien en milieu de terrain. Arfield a une vision au-dessus de la moyenne, il est intelligent balle au pied et adore briser les lignes défensives avec des passes en profondeur. Un joueur important pour un Canada qui veut se faire une place parmi les meilleures nations.

Le gardien Milan Borjan a été tout simplement spectaculaire. Sans lui, difficile de croire que le Canada s’en sort avec un point. De la première à la dernière minute, il a été occupé et a répondu avec des arrêts capitaux. Rappelons que Borjan évolue en Lituanie actuellement, et son équipe s’est qualifiée il y a deux ans pour la Ligue des Champions où elle a notamment affronté le Real Madrid. Borjan avait alors arrêté un tir de pénalité de… Cristiano Ronaldo. Rien de moins.

Sa belle performance a amené les partisans à se poser quelques questions, auxquelles on devrait répondre ce soir au podcast du Kan Foot Club! Soyez à l’écoute!

Sinon, j’ai bien aimé le jeune Marc-Anthony Kaye qui a remplacé Bernier. Le milieu évoluant en USL avec Louisville a joué sans complexe et s’est fait un nom, à seulement sa deuxième sélection canadienne. Michael Petrasso comme latéral droit est une révélation pour moi dans ce tournoi, j’adore son engagement. J’attends toutefois toujours un peu plus de Junior Hoilett, le #10 canadien, qui tarde à montrer ce qu’il peut faire et comment il peut être utile à cette équipe.

Au final, le Canada défie la raison. Par un match nul face au Costa Rica, mais d’autant plus dans la chaleur et les conditions difficiles de Houston.

Qui sait jusqu’où ils peuvent aller? En tous les cas, je connais un montréalais/ivoirien qui doit commencer à s’en mordre les doigts. #Ballou

Le Canada pourrait se faire Concacaf’ed
La Guyane française et le Honduras ont fait un match nul de 0 à 0 dans l’autre match du groupe A hier soir. Toutefois, la Guyane a aligné le Français Florent Malouda, qui n’est pas éligible selon les règles de la FIFA puisqu’il a déjà évolué pour la France en équipe nationale. La Guyane se défend qu’elle n’est pas une nation reconnue par la FIFA et que ses règles ne s’appliquent pas à eux, ce que conteste la CONCACAF, régie par la FIFA.

Résultat, le match pourrait être déclaré forfait et le Honduras se verrait attribué une victoire automatique de 3 à 0, ce qui compliquerait énormément la vie de l’unifolié. Plutôt qu’une chance de terminer au sommet du groupe, le Canada devrait alors se battre pour une place de meilleur troisième. La CONCACAF a affirmé dans un communiqué que la situation serait analysée aujourd’hui et que plus de détails suivraient…

Pourquoi laisser la Guyane aligner Malouda s’il n’est pas éligible? Parce que CONCACAF.

Sinon, l’Impact est aujourd’hui à Ottawa pour y jouer un match amical face au Fury. Biello a annoncé vouloir permettre à des joueurs qui ont moins joué de retrouver un rythme, tout comme à certains jeunes d’obtenir du temps de jeu. Mathieu Choinière, jeune frère de David, sera disponible pour le match, et on devrait également y voir Louis Béland-Goyette et, peut-être, Shamit Shome.

C’est encore tranquille du côté du mercato à Montréal, mais on dit qu’Adam Braz devrait tenir un point de presse sur le sujet très bientôt. Bien hâte de voir… #Piette

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