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Bergevin échangera-t-il son capitaine?

Une majorité de partisans du CH ne voulait pas échanger P.K. Subban l’été dernier, et ça s’est tout de même produit. Parce que ça dépend toujours des problèmes que tu veux régler, de ce que tu obtiens en retour et, au bout du compte, si tu crois améliorer l’équipe ou non.

Je pense qu’une majorité de partisans du CH ne voudrait pas échanger Max Pacioretty. Même après l’histoire voulant que son coach aurait accepté de le décrire comme le pire capitaine de l’histoire. Mais il faut une fois de plus se poser les mêmes questions et ultimement celle-ci : est-ce que le CH pourrait être une meilleure équipe sans lui?

La pièce maîtresse d’un échange qui rendrait le Tricolore meilleur pourrait-elle Max Pacioretty?

Une position de force, l’aile gauche?
Marc Bergevin l’a répété à quelques reprises au fil des ans : il faut faire un échange à partir d’une position de force pour régler certaines carences ailleurs dans l’alignement. Il ne faut pas créer de nouveaux trous en échangeant un joueur.

Est-ce que cette logique serait respectée dans l’optique où Max Pacioretty était le joueur sacrifié pour acquérir un joueur de centre ou un défenseur de haut niveau?

Est-ce que le Tricolore est-il suffisamment dans une position de force à l’aile gauche?

Oui et non. Il est plutôt ordinaire à cette position ; surtout si, justement, Max Pacioretty n’arrive pas à jouer mieux qu’il ne le fait depuis la saison dernière.

Derrière lui, les Byron, Lehkonen, Carr, Danault, Desharnais, Andrighetto et Hudon constituent des options « correctes », « viables », mais pour plusieurs à courts termes dans des rôles offensifs importants.

Ils ne sont pas encore des options des plus expérimentées ou des plus productives au niveau de la LNH. Mais en leur donnant de meilleures opportunités, qui sait ce que certains pourraient donner. Un ailier de deuxième trio capable de 40-45 points, c’est souvent très bien en 2016.

Bien sûr, on peut toujours déloger Radulov et le placer du côté gauche au besoin, comme on l’a déjà fait cette saison. Même chose dans l’avenir avec le jeune Nikita Scherbak. Mais ces changements d’aile sont rarement des scénarios envisageables à long terme.

Toutefois, il faut simplement réaliser qu’au hockey, l’aile gauche ou l’aile droite, n’ont pas la même importance que le centre ou un défenseur de première paire.

Qui étaient les ailiers de Crosby l’an dernier en finale de la Coupe Stanley?

Chose pis chose. C’est ça.

Donc, si échanger Pacioretty permet de s’améliorer au centre, même pour un centre de 2e trio, ou en défensive pour trouver un partenaire idéal pour Shea Weber, Bergevin doit le faire.

« Oui, mais c’est le capitaine, un des grands leaders de l’équipe! »

Price et Weber – depuis son arrivée –  font la démonstration soir après soir qu’ils sont les véritables maîtres à bord. Si c’est de ce genre de leadership toute étoile dont vous voulez parler, Pacioretty n’est même pas dans la discussion.

Dans son cas on peut dire que le « C », n’est devenu qu’une simple décoration l’obligeant à quelques fonctions officielles. Après la malheureuse démonstration de leadership qu’il a offert l’an dernier, je doute fort que les joueurs ressentent le besoin de se tourner vers lui quand ça va mal.

Sans oublier qu’en plus de Weber et Price, d’autres assument du leadership de bien des façons. Markov et Gallagher l’ont toujours fait à leur manière respective. Mais un Radulov avec un Galchenyuk encore plus mature et performant, changent également la donne. On se tourne maintenant vers ce duo pour mener la charge offensive, marquer les gros buts, faire les gros jeux.

Contrairement à plusieurs autres attaquants, si le « tireur d’élite américain » ne marque pas, son apport à l’équipe est très négligeable; plusieurs de ses coéquipiers peuvent faire les autres « petites choses » à sa place, pour une fraction du prix. En désavantage numérique prenez-vous Byron avant Pacioretty?

Bref, dans ma hiérarchie du leadership chez le Canadien, vous le devinez, Pacioretty arrive assez loin. Il n’est aucunement indispensable de ce côté.  Ce n’est plus et, de toute façon, ça n’a jamais été, l’équipe de Pacioretty.

Est-ce que ça pourrait se faire cette saison?
Je ne pense sincèrement pas que Pacioretty partira durant la saison en cours, du moins j’en serais extrêmement surpris. Mais « les choses changent vite au hockey », comme se plaît à dire DLC…

Mais, disons, dans un scénario « réaliste », que Pacioretty marque 25-30 buts, que le CH se classe en séries, gagne une ou deux rondes et est éliminé encore une fois avant d’atteindre la finale de la Coupe Stanley.

Disons aussi que, durant cet autre printemps, Pacioretty ne parvient pas vraiment à se démarquer, et que les carences au centre et à la défense ont en partie coulé le CH.

Que faites-vous de Max Pacioretty l’été prochain? Pourquoi ferait-il encore partie de la solution?

Que vaut-il sur le marché?
Ça c’est la question à 4,5 M$. Car, Pacioretty – malgré son leadership douteux – est un des meilleurs marqueurs de la LNH depuis environ 5 ans, une moyenne de 32 buts pendant cette période. Ce genre de talent de marqueur est une denrée assez rare sur le marché, bon an, mal an.

Rajoutez à cela son très abordable salaire annuel de 4,5M$ jusqu’en 2019, alors qu’il n’aura que 30 ans, et vous avez là un joueur possédant encore une grande valeur sur le marché.

Une grande valeur comme dans quoi?

Comme dans Nick Leddy. Comme dans Cam Fowler. Comme dans n’importe quel défenseur gaucher mobile, polyvalent pas trop âgé et qui pourrait jouer avec Weber et/ou remplacer Markov pour les 5-6 prochaines années.

Et au centre?

Avec des petits ajustements au besoin, pourquoi pas Matt Duchene,  comme on en discutait à TVA l’autre jour? Ryan Nugent-Hopkins? Nazem Kadri?  Bref, n’importe quel joueur de centre supérieur à Plekanec et Desharnais, qui pourrait épauler Alex Galchenyuk lors des 5-6 prochaines années.

Je ne prétends pas avoir fait de liste d’épicerie exhaustive ici chez les défenseurs et chez les joueurs de centre, mais on voit un peu le calibre auquel on est en droit de s’attendre.

Si jamais Bergevin veut échanger son « capitaine », il ne devra cependant pas attendre que sa valeur baisse trop, car elle est fort probablement déjà à la baisse depuis l’an dernier.

L’été prochain serait probablement le moment idéal, si Bergevin fait la même lecture de la situation. À moins que l’offre soit trop belle pour être refusée ou que la situation dégénère et nous y amène naturellement, en cours de saison, c’est probablement trop de changement de leadership en une année. Humainement, c’est plus difficile aussi. Faire ça, à son capitaine et sa famille, de surcroît, un joueur aimé de ses coéquipiers, ça peut paraître mal, ça peut être contre-productif.

Mais qui sait ce qui peut se produire dans les prochains mois?

Pacioretty n’a plus cet aura de joueur quasi intouchable à Montréal.

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