JT et moi avons reçu David St-Germain, ancien gestionnaire chez les Canadiens, lors de la deuxième partie de l’épisode 8 de notre balado Stanley25.
Au milieu du podcast, JT a semblé en avoir assez de jaser de job, d’argent, des anciens joueurs des Canadiens et des billets de saison ; il a donc questionné St-Germain sur les partys de bureau et la vie sociale à l’intérieur de l’entreprise. Je pense qu’il savait exactement ce qu’il faisait…
David St-Germain a alors confirmé que France Margaret Bélanger, présidente, sports et divertissement, était en couple avec Vincent Damphousse, et ce, depuis plusieurs années. Tout le monde alentour de l’équipe le savait, mais d’entendre quelqu’un le dire on the record semblait être un scoop (de potinage, on s’entend).
Quelques heures après la mise en ligne de notre podcast (dimanche soir), Rodger Brulotte et son photographe du Journal de Montréal ont capté une photo de proximité entre Vincent et France Margaret, qui assistaient aux funérailles de Brian Mulroney.
Sauf que dimanche n’a pas été la première journée où cette relation a été mentionnée dans les médias québécois. Non!
En décembre 2022, le site d’ICI Radio Canada Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine avait qualifié Vincent Damphousse de conjoint de France Margaret Bélanger lorsque cette dernière a été honorée à Matane.
L’existence de la relation Damphousse – Bélanger n’est donc plus d’ordre privé. Elle était même publique avant notre podcast.
Mais celle d’une jadis relation entre un ancien DG des Canadiens et sa patronne de l’époque (bien expliquée par David St-Germain dans le podcast Stanley25) était pas mal plus délicate…
Whatever…
À première vue, toute relation personnelle ne devrait pas déranger au niveau professionnel. La vie privée, c’est privé… et ça ne doit pas avoir aucun lien avec la vie publique. Ce sont deux choses… en théorie du moins.
Sauf que quand deux politicien(ne)s d’allégeance différente sortent ensemble, les différents partis se dépêchent bien souvent pour publiciser la relation et ainsi éviter l’apparence de conflit d’intérêts (tout en contrôlant le message). Parce qu’une apparence de conflit d’intérêts, ça a parfois la même portée qu’un réel conflit d’intérêts dans la sphère publique.
Sauf qu’à partir du moment où ladite relation est connue et publique, les gens doivent l’accepter et se dire par défaut que les deux personnes impliquées sont assez professionnelles pour ne pas mélanger le privé et le public. Ça fonctionne comme ça.
Un peu comme à la Bourse, où tu dois déclarer tes relations avec certains membres d’entreprises cotées en Bourse ou certains conseillers avant de pouvoir acheter des titres sur les marchés. On souhaite éviter les délits d’initiés ou du moins, se protéger si jamais il devait y en avoir…
Revenons à nos moutons tourtereaux…
Il y a quand même une petite question à se poser ce matin : est-on en train de perdre la couverture neutre et totalement objective envers nos clubs sportifs préférés que l’on avait jadis (ou du moins, qui était moins teintée qu’aujourd’hui)?
Cogeco, TVA Sports, BPM Sports, 985Sports… nos médias sportifs (radio/télé) sont tous partenaires avec la LNH, le Canadien, le Rocket, le CF Montréal ou les Alouettes (propriété de Pierre-Karl Péladeau dont les rencontres sont diffusées sur RDS). Tout le monde sait que tu ne critiques pas ton partenaire comme tu critiquerais quelqu’un ou quelque chose avec qui/quoi tu n’as aucun lien tangible.
Plusieurs bons journalistes (et bonnes personnes) ont quitté un média dit traditionnel au cours des derniers mois afin de se joindre directement à la LNH. En écrivant sur une ligue qui signe aussi leur chèque de paye, on doit davantage parler de publireportage ou de relations publiques que de journalisme, on s’entend…
Et Apple qui, avec la MLS, embauche les meilleurs journalistes et chroniqueurs soccer en Amérique du nord… tout en leur demandant de ne pas parler de telle ou telle chose (conflit avec les arbitres notamment) : on repassera pour l’autonomie et l’indépendance, des concepts forts en journalisme. C’est du moins ce qu’on enseigne sur le banc des écoles de journalisme…
On semble avoir oublié le proverbe : ne mords pas la main qui te nourrit… un proverbe qui résume à lui seul l’état d’esprit des gens qui couvrent les activités d’une organisation qui, au final, les paye pour agir ainsi.
J’allais presque oublier tous les membres des médias qui se disent purs… mais qui font la promotion de sites de paris en ligne (souvent illégaux au Québec). Ça aussi, ça diverge avec ce qui est enseigné dans les écoles de journalisme.
Mais bon, c’est moi le méchant. À mort Truman!