Un mot pour décrire les principaux espoirs du CH à Laval

On a eu la chance de voir beaucoup de hockey du Rocket dernièrement, incluant tous les matchs des séries, dont deux à Laval, en présentiel (!), à la toujours sympathique Place Bell.

Allons-y donc d’une petite mise à jour sur les principaux espoirs du Canadien qui évoluent à l’autre bout de la ligne orange.

Un mot pour les décrire. Simple de même.

Logan Mailloux : QI hockey douteux.
On pourrait parler de bonnes et de moins bonnes séquences dans le cas de Mailloux. Par exemple, excellent contre Cleveland, inconstant contre Rochester et atroce contre Charlotte (un petit bobo?). Mais, plus généralement, autant Mailloux est un excellent athlète capable de réussir de gros jeux ici et là (montées spectaculaires, tirs dans la lucarne, mises en échec percutantes), autant il peut commettre deux, trois erreurs flagrantes et coûteuses dans un même match, sans parler de ses trop nombreuses pénalités stupides.

Le voici à son meilleur :

Mais au niveau professionnel, un défenseur n’a pas le droit de commettre des revirements à profusion aux lignes bleues, de mal « gérer la rondelle » ou de rater constamment ses couvertures en territoire défensif. Mailloux a aussi du mal à défendre avec son bâton et à bien contrôler l’espace et ses angles de défense face aux contre-attaquants.

À sa deuxième saison à Laval, le 32e choix en total en 2021 se rend encore coupable de ce genre de péchés, pas mal à chaque soir. Il en est presque rendu « prévisible » dans le mauvais sens du terme… Rendu là, est-ce juste de l’irrégularité ou simplement un QI hockey déficitaire?

Mailloux doit encore énormément polir son jeu s’il veut accéder au niveau supérieur. On aura beau vouloir l’ « utiliser dans ses forces » comme le souhaite Anthony Martineau, présentement on se demande quel entraîneur de la LNH voudrait compter sur ce genre de défenseur dans son alignement soir après soir…

David Reinbacher : Intelligent.
En gros, tout ce que Mailloux fait mal, Reinbacher le fait bien. Bien sûr, on pourrait vouloir voir davantage de « gros jeux » de la part d’un 5e choix au total. C’est normal, ça vient avec le territoire. Mais à défaut de séquences spectaculaires à répétition, Reinbacher fait rarement de « mauvais jeux » et produit une quantité industrielle de petits jeux simples, efficaces, solides et intelligents.

Replis défensifs. Excellent bâton. Angles de défense. Passes courtes et en rythme en sortie de zone. Flair pour appuyer l’attaque en sortie de zone et en territoire offensif. Tir qui frappe régulièrement le filet. Élimination du bâton de son rival devant le filet. Robustesse contrôlée. Toutes des choses qu’on voit de sa part à chaque match, plusieurs fois par match. Il a même ajouté un weberesque tir sur réception du cercle droit en avantage numérique, une nouvelle corde à son arc, une arme qu’on ne détesterait pas le voir polir davantage dans les années à venir.

Reinbacher est exactement le genre de joueur qui gagnera à évoluer avec de meilleurs joueurs qui auront plus ou moins son intelligence au jeu. Le complément parfait pour Lane Hutson. Peut-être dès la saison prochaine.

Adam Engstrom : Intrigant.
Sans doute un des meilleurs joueurs du Rocket contre Rochester et Charlotte. Plus l’enjeu est grand, meilleur est le Suédois. Il excelle particulièrement lorsqu’en mouvement avec la rondelle sur son bâton. Comme plusieurs l’ont remarqué dernièrement, fluide et agile sur patins, il rappelle un peu Mike Matheson.

Pas des mauvaises mains, pas un mauvais tir non plus. Plutôt longiligne, il a besoin de devenir un peu plus fort physiquement et craint parfois le jeu robuste. Mais, il sait aussi choisir ses moments pour mettre en échec l’adversaire et, en tout et partout, on le voit régulièrement compétitionner et tenter de faire la différence. Le 92e choix de 2022 demeure devant Mailloux dans mes évaluations. Un bon été d’entraînement, une saison complète comme défenseur #1 ou #2 du Rocket en 2025-2026, et puis qui sait où jouera Engstrom en 2026-2027… Des matchs dans la LNH sont à prévoir dans un horizon raisonnable.

Owen Beck : Tel qu’annoncé.
À 21 ans, voilà un jeune joueur qui a les qualités de base pour connaître une belle carrière au centre sur un quatrième trio dans la LNH tout en ayant la polyvalence pour dépanner ailleurs dans l’alignement au besoin. Excellent sur les mises en jeu, l’Ontarien, 32e choix en 2022, patine vigoureusement et frappe durement ses adversaires. On peut voir en lui un genre de Jake Evans en plus rapide et plus fort physiquement. Beck possède aussi un excellent tir du poignet qu’il gagnerait à utiliser davantage.

Pour le reste, s’il demeure un joueur assez intelligent, il ne possède pas beaucoup de ruse, de finesse et de talent brut. Peut-il atteindre un autre niveau dans la AHL avant d’accéder pour de bon à la LNH? C’est probablement ce qu’on souhaite chez le Canadien.

Florian Xhekaj : Licorne.

Le proverbial « frère de l’autre » est un peu la saveur des derniers mois à Laval. Non sans raison. Il marque, joue bien défensivement et n’est pas particulièrement plaisant à affronter. Un joueur intelligent qui se positionne bien sans la rondelle et qui exécute plutôt rapidement et efficacement avec celle-ci. Vraiment pas un mauvais sens du jeu, ni un mauvais coup de patin, ni de mauvaises mains.

En fait, ce choix de 4e ronde est exactement en train de devenir la « licorne » que nous avait spectaculairement annoncé Nick Bobrov au repêchage de 2023. Mais, il ne doit rien prendre pour acquis. Personne ne va lui offrir un emploi dans la LNH sur un plateau d’argent l’automne prochain. Il devra le mériter. Un peu comme pour Beck, peut-être y a-t-il encore un peu de polissage à faire à Laval avant de passer à la prochaine étape dans le cas de Florian, que ce soit au centre ou à l’aile. Mais le CH a un cruel besoin de joueurs comme lui dans son alignement… et, le temps venu, ce ne sera peut-être pas nécessairement sur le 4e trio…

Sean Farrell : Toujours vivant!
Comme le bon vieux Gerry, Sean Farrell doit être celui qui « regarde en avant ». Parce que, contre toute attente, ce n’est vraiment pas fini dans son cas. Farrell a probablement la meilleure vision, le meilleur sens du jeu et le meilleur rythme de jeu (grosse amélioration ici) chez les attaquants du Rocket. Celui qui a connu un « déclic » et enregistré 35 points à ses 30 derniers matchs en saison régulière a souvent une demi seconde d’avance sur les autres joueurs. Ça lui permet d’identifier rapidement ses coéquipiers ou encore de se libérer lui-même dans l’enclave, ni vu, ni connu, où il décoche de très bons tirs sans avertissement ou fait dévier des tirs.

S’il demeure minuscule sur la glace, il a cependant gagné en explosion et en puissance, qui étaient ses principales lacunes. Bref, on verra bien quel genre d’été va connaître le CH, qui partira, qui arrivera, mais Farrell n’a qu’à continuer à y croire et à travailler fort dans le gymnase s’il « veut laisser sa trace ». Un bon camp d’entraînement, des petites blessures ici et là, et une chemin vers la LNH pourrait s’ouvrir pour « « celui qui fonce, la tête dans les ronces ».

Joshua Roy : «Yé mieux de comprendre ».
C’est sans doute ce que lui dirait le subtil Michel Therrien (voir White, Ryan)! Roy a sans doute été le joueur qui a le plus déçu de toute l’organisation en 2024-2025. On peut même parler d’une RÉGRESSION. Il a carrément perdu un poste presque garanti sur le troisième trio à Montréal. Ç’a commencé avec un très mauvais camp d’entraînement et ça ne s’est jamais vraiment replacé par la suite. S’il n’y a vraiment pas eu de progrès sur la glace, la source des problèmes semblent être hors glace dans son cas. Même si on a vu quelques bons moments en séries, on a souvent senti le Beauceron peu affamé, un peu distrait, désengagé cette saison à Montréal et à Laval.

Le choix de 5e ronde en 2021 doit se concentrer sur une seule chose cet été : s’entraîner et devenir un vrai professionnel. C’est un autre Beauceron qui lui dit: fini les folleries. Il doit gagner en force et en explosion et devra manger les bandes au camp d’entraînement. Reste à voir si ce sera à ici ou ailleurs…

Bonne chance au Rocket pour la suite des choses ce printemps! Ils sont « durs à jouer contre », ces Checkers…

PLUS DE NOUVELLES