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Aller au-delà du « en attendant Piatti »

Avec 18 matchs de championnat complétés, l’heure est aux bilans de mi-saison pour l’Impact de Montréal alors que l’équipe peut profiter d’un long 3 semaines de pause avant de reprendre pour une deuxième moitié de saison qui semble pleine d’interrogations. En regardant ce que l’Impact a accompli jusqu’à aujourd’hui, on peut projeter ce que les montréalais doivent travailler pour que cette saison 2019 soit un succès.

« En attendant Piatti »
Ces trois mots décrivent à eux-seuls cette première moitié de saison pour la troupe de Rémi Garde. Nacho Piatti n’aura disputé que 5 des 18 matchs de l’équipe, mais pratiquement tout tournait autour de lui. Des questionnements des partisans jusqu’aux choix tactiques, la présence de Nacho Piatti était constante, qu’il soit ou pas sur le terrain.

Si plusieurs qualifient la position actuelle de l’Impact comme une réussite, c’est entre autres en utilisant le fameux facteur de « ils ont eu tous ces points sans pouvoir compter sur Nacho Piatti ». Si l’Impact a cette même fiche, cette même pauvreté de jeu et offensive, mais avec un Nacho Piatti en santé et dans l’alignement, on parlerait tous de déception à l’heure actuelle.

Surtout, le schéma 4-3-3 favori de Rémi Garde est utilisé particulièrement pour s’adapter aux forces et faiblesses de Nacho. Plusieurs joueurs montréalais, à commencer par Saphir Taïder et même Maxi Urruti, trouvent difficilement un rôle qui leur sied bien dans ce schéma. Urruti se transforme parfois en un milieu offensif, laissant l’Impact sans attaquant, alors que Saphir Taïder penche tellement à gauche que les entraîneurs croient parfois (à tord) qu’ils peuvent l’utiliser comme ailier. Ces 18 premiers matchs nous démontrent que le 4-3-3 n’a de sens pour l’Impact que lorsque Nacho Piatti est en santé et en confiance.

On peut comprendre Rémi Garde de vouloir habituer ses joueurs à des principes particuliers ou fidèles au 4-3-3 dans une logique où Piatti était blessé « de semaine en semaine », mais sa nouvelle blessure qui le tiendra à l’écart du jeu pour les 2 ou 3 prochains mois change la donne. Rémi Garde doit réévaluer son effectif, déterminer sur qui il peut réellement compter et choisir un schéma qui y est plus approprié. De toute manière, avec l’historique de temps de guérison des blessures à l’Impact de Montréal, on peut presque supposer que Piatti ne refoulera pas le terrain en 2019.

 

Est-ce qu’on reverra Piatti en 2019?

L’Impact doit faire comme s’il ne reviendra pas, peu importe que ce soit le cas ou non, d’autant qu’à 34 ans, la carrière de Nacho est plus près de la fin que du début. Difficile de croire que l’Impact n’ait pas déjà dans les livres un plan « après-Piatti », mais il faudra assurément l’enclencher un peu plus tôt que prévu.

Ainsi, si Piatti finit par revenir, il sera comme un cadeau que l’Impact n’attendait plus, une arme secrète qui pourrait faire une énorme différence dans une possible course aux séries. Ce serait alors également à lui à s’adapter à ce que sera devenu l’équipe, à retrouver sa place et son rôle dans un collectif qui, il le faut, se sera soudé différemment, aura une identité distincte, qui lui est propre et qui ne dépend plus seulement de Nacho Piatti.

Un énorme travail en ce sens doit être fait au niveau de l’attitude des joueurs. C’était joli de les entendre se réjouir du retour de Piatti et de son importance dans le groupe avant le match face aux Revs, mais ils doivent être capable de performer sans lui, d’obtenir de bons résultats sans baisser les attentes « parce qu’on joue sans Piatti ».

Le mercato
Évidemment, l’effectif actuel ne peut pas faire de miracles. La blessure de Piatti ouvre également la voie à un mercato d’été plus actif que prévu, il faut l’espérer. On sait que l’Impact a des problèmes de masse salariale actuellement, les gars du podcast XI Mtl nous apprenait d’ailleurs la semaine dernière qu’Adam Braz aurait laissé des livres un peu en mauvais état en quittant l’Impact de Montréal. Si on ne connaît toujours pas les salaires exacts de tous les joueurs montréalais à l’heure actuelle, il paraîtrait que le salaire de Marco Donadel soit toujours comptabilisé sur la masse, un joueur ayant pourtant quitté l’équipe il y a déjà un an. Le TAM et le GAM auraient également été dépensés en grand nombre, parfois pas tellement logiquement, et les montréalais sont désormais limités en ce sens. Pour qu’il y ait des arrivées, il faudra des départs. Pensons par exemple à l’un de Camacho/Cabrera, Harry Novillo ou même Daniel Lovitz…

L’Impact se doit de trouver une manière d’amener du renfort offensif, pour redonner espoir tant aux partisans qu’aux autres joueurs de l’effectif, mais également pour préparer l’avenir. Tout le monde reprendrait bien Alejandro Silva aujourd’hui à Montréal, mais l’opération comptable de son achat et de sa revente constitue une rare réussite dont il faut s’inspirer pour la suite. Un joueur comme Omar Browne en est un exemple probant cette saison.

Sinon, il faut dépenser pour obtenir de la qualité. Si le recrutement est bien fait, l’argent dépensé en vaudra la chandelle. On a qu’a pensé à Miguel Almiron qui a généré un gros profit pour Atlanta United, à une heure où le même genre de scénario se prépare pour l’argentin Ezequiel Barco.

Roberto Brown semble continuer son repérage en Amérique du Sud, alors que le recruteur Kevin Antunes est actuellement à la Coupe du Monde des moins de 20 ans en mission de recrutement. Espérons qu’ils sauront non seulement dénicher de beaux talents, mais aussi les convaincre que Montréal est un choix sportif tout indiqué pour ceux-ci. Offensivement, il y a du temps de jeu à prendre chez l’Impact, et il faudra tenter de combler ces minutes avec le mois de juillet.

Tout l’espoir de la saison sur le mercato? Quand même pas. Mais ce qui est certain, c’est que si l’Impact veut éviter une fin de saison décevante, une grogne des partisans et un sombrage médiatique, il faut arrêter d’attendre Piatti et regarder plus loin dès aujourd’hui.

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