Pascal Vincent : devenir entraîneur-chef à trois semaines de la saison est un énorme défi

Voilà qui est fait : Mike Babcock a quitté les Blue Jackets hierLe Québécois Pascal Vincent le remplace.

Mais dans les faits, est-ce qu’il a quitté le club ou il a été viré samedi, comme l’a souligné Martin LeclercIl est rare que le journaliste de Radio-Canada se trompe en sortant une info, on va se le dire.

Hier, Frank Seravalli a mentionné que depuis 24 à 48 heures, c’est surtout le départ de Babcock qui a été négocié. Tout le monde a donc convenu qu’il était mieux de passer à autre chose.

Parce que oui, le tout avait pris beaucoup d’ampleur.

Les Blue Jackets étaient pris dans une tempête (ils étaient cependant les artisans de leur propre malheur puisque ce sont eux qui ont embauché, en toute connaissance de cause, le vétéran) et le voilà hors de la LNH – probablement à jamais.

Et disons que ça fait le bonheur de plusieurs personnes, dont (évidemment) Mike Commodore. #PackYourShit

Commodore, qui n’a jamais exactement été le président du fan club de l’entraîneur, ne se gêne pas pour frapper sur un homme qui est déjà par terre, comme on peut le voir.

Et il n’est pas le seul.

Je suis le premier à dire que je détestais le voir être derrière un banc de la LNH, mais j’espère vraiment que la version officielle donnée pour son départ est (en partie) vraie. Il a dit qu’il quittait pour ne pas être une distraction.

Pourquoi? Parce que même si je suis le premier à avoir dit que je n’aimais pas le fait de voir Babcock fouiller dans le cell de ses joueurs (parce que non, il ne faisait pas que regarder les photos de famille), est-ce que ça méritait à lui seul un départ?

Si c’est la goutte qui a fait déborder le vase (qui était déjà assez plein, on s’entend), ça me va. S’il ne veut vraiment pas être une distraction, ça me va aussi. Ce sont deux scénarios plausibles.

D’ailleurs, la situation est peut-être plus grosse que ce qu’on pouvait croire à la base, selon ce qui circule. Est-ce que le poste du DG ou de d’autres membres de l’organisation est en jeu, à ce point-ci? Est-ce que cela explique le départ de l’entraîneur? Si c’est plus gros qu’on ne le pense, ça justifie son départ.

Mais bon. À court terme, je suis simplement content de voir que les Blue Jackets ne seront pas dirigés par Babcock. L’Association des joueurs a veillé au bien-être de ses membres, ce qui est important.

Les jeunes des Jackets vont pouvoir s’épanouir.

Cela nous mène à la deuxième partie de la nouvelle d’hier : Pascal Vincent, un Québécois qui cogne à la porte de la LNH, a finalement eu sa chance en étant nommé pilote des Jackets.

Il a passé plusieurs entrevues dans les dernières années (dont pour le poste que Babcock a eu en juillet dernier), mais il n’avait pas encore eu sa chance. Voilà qui a changé.

Après une dizaine d’années dans la LHJMQ et une autre dizaine d’années dans l’organisation des Jets (LNH et LAH), il a pris le chemin de Columbus en 2021 – comme adjoint dans la LNH – dans l’espoir de percer comme coach dans la LNH.

Et ça a fonctionné. Ce n’était peut-être pas comme ça qu’il s’imaginait le faire, mais au moins, il a sa chance.

Dans les conditions actuelles, nommer Vincent était la chose à faire. Après tout, non seulement il est très qualifié, mais en plus, il connaît les gars depuis deux ans et il faisait déjà partie du personnel d’entraîneurs qui allait diriger le prochain camp.

Et comme le camp commence cette semaine, disons que le club n’avait pas le temps de prendre quelqu’un de l’externe. Son immense expérience partout dans le monde du hockey (à part comme entraîneur-chef dans la LNH) a donc payé.

Mais il n’en demeure pas moins que le défi est monstre. Après tout, diriger un premier camp dans la LNH à quelques jours d’avis est un défi très intense. D’après moi, ses nuits de sommeil sont courtes ces jours-ci.

Parce que même si des entraîneurs arrivent parfois en cours de saison (comme Martin St-Louis il y a un an et demi, par exemple), arriver à l’aube du camp est autre chose. Pourquoi?

Parce que toutes les équipes sont à zéro… mais que leur plan de match est fait. Là, Vincent devra y mettre sa touche et même s’il va probablement partir du plan de Babcock pour le mettre à sa sauce, le temps joue contre lui.

Et il ne veut surtout pas rater son coup, on s’entend. C’est un couteau à double tranchant : d’un côté, il est l’un des 32 entraîneurs de la LNH… mais de l’autre, il n’est pas dans des conditions gagnantes.

Et parfois, un entraîneur n’a pas deux chances dans la LNH.

Ça me fait penser à Jared Bednar, tout ça. Après tout, lui aussi, il est arrivé tard dans la LNH (25 août) puisqu’en 2016, il a pris la place de Patrick Roy, qui a claqué la porte à la dernière seconde.

Bednar était l’entraîneur des Blue Jackets dans la LAH. Il n’était donc pas dans l’organisation de l’Avalanche à la base, mais il a eu de la difficulté à trouver ses repères lors de sa première année à Denver.

Il a cependant gardé la confiance de ses patrons et sa bague de la Coupe Stanley démontre que c’était en effet la chose à faire.

Vincent a l’avantage d’être à Columbus depuis deux ans, mais il prend un moins bon club que Bednar en 2016 et il a trois semaines de moins pour se préparer. J’ai donc bien hâte de voir ce qu’il pourra faire avec un si petit échantillon.

Vincent a un contrat de deux ans en poche pour se prouver.

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