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Où est passé Nacho Piatti?

C’était jour de bilan aujourd’hui pour l’Impact de Montréal, bilan d’une saison 2019 plutôt décevante malgré le championnat canadien qui a permis de panser quelques plaies.

Si l’arrivée du directeur sportif Olivier Renard a été présentée comme une volonté pour l’Impact de marquer un changement de culture ainsi qu’une nouvelle identité, le bilan d’aujourd’hui aura d’abord et avant tout servi à nous rappeler à quel point l’Impact part de loin, voir très loin.

Ce « bilan » a débuté avec un pauvre Wilmer Cabrera seul devant les journalistes, ceux-ci n’ayant que peu ou pas de questions pour un entraîneur qui n’est visiblement à Montréal que pour y passer. Comment expliquer l’absence de Kevin Gilmore, voir même d’Olivier Renard? Renard n’est pas lié aux résultats de 2019, mais ce fût la décision de Kevin Gilmore de renvoyer Rémi Garde et de placer Cabrera aux commandes de l’équipe, pourquoi ne pas se présenter et offrir ses constats sur sa première saison à la présidence de l’Impact de Montréal? Pourquoi ne pas non plus inviter Wilfried Nancy, le seul entraîneur adjoint ayant survécu au départ de Garde et ayant fait partie de l’équipe durant toute cette saison 2019?

Un exercice finalement peu utile, aussi sympathique soit Wilmer Cabrera. On aura surtout appris que Cabrera s’explique mal pourquoi l’Impact a attendu si longtemps avant de signer Rod Fanni, tant celui-ci fût important pour son équipe en fin de saison. Fanni ne fait pas son âge, c’est certain, mais on serait bien tenté de se demander pourquoi alors ne pas l’avoir utilisé dans le match face au FC Cincinnati, où la défaite de 1-0 est venue clouer le cercueil des montréalais….

Mais où est Nacho?
C’était toutefois loin d’être le seul revirement inattendu de ce bilan. Rappelons que Nacho Piatti, meilleur joueur de l’histoire du club en MLS, a raté une énorme partie de la saison. De loin le joueur le mieux payé de l’Impact avec près de 5 millions en salaire, son retour en 2020 demeure incertain. À déjà 35 ans, une autre blessure pourrait signifier la fin pour le joueur argentin qui n’a jamais caché son désir d’aller terminer sa carrière en Argentine, devant les siens.

Surtout, le match de dimanche semblait réellement un message d’adieu de la part du joueur au public montréalais. Il a été sorti du match à la 85e minute, acclamé par la foule et par ses coéquipiers qui se sont tous dirigés vers lui pour lui faire une accolade. Les joueurs lui ont même fait la bascule en toute fin de match, et Nacho a pris soin de faire le tour du stade pour remercier tous les partisans, ceux-ci lui rendant bien avec des chants ininterrompus afin de célébrer celui qui est déjà une légende du club. Ça sentait très fort la tournée d’adieu, malheureusement…

Une tournée d’adieu qui n’en était peut-être pas vraiment une, considérant ce qu’avait affirmé l’ailier argentin à peine quelques jours plus tôt. L’Impact détient en effet une année d’option pour Nacho Piatti en 2020, possiblement à un salaire équivalent à celui de cette saison.

Et voilà qu’aujourd’hui, au bilan, coup de théâtre. Un peu par la bande, l’Impact annonce qu’il a transmis à Nacho Piatti sa volonté d’activer son année d’option pour 2020, et que ce dernier a réagi en choisissant de ne pas se présenter devant les journalistes…

Que doit-on en déduire? Si Piatti avait annoncé qu’il désirait à 100% revenir à Montréal, pourquoi alors ne pas se présenter tous sourires devant les caméras?

L’Impact étant l’Impact, rien n’est clair dans ce dossier, et on peut malheureusement imaginer le pire.

Considérant ses multiples blessures et la place importante qu’il prend sur le budget salarial de l’équipe, il serait fort possible qu’il y a quelque temps, les dirigeants montréalais aient annoncé à Nacho Piatti leur volonté de ne pas activer son option pour l’an prochain. Cela pourrait aussi expliquer la totale absence de Piatti des publicités en prévision de 2020.

Désireux de conserver sa belle relation avec les partisans montréalais, Piatti aurait alors pu décider d’affirmer qu’il désirait être de retour l’an prochain, mais que cela n’était pas entre ses mains. L’Impact aurait alors eu le rôle du « méchant » et la mémoire du grand Nacho serait demeurée intacte dans les esprits foot montréalais.

Peut-être poussé par les multiples appels des partisans, par la volonté de bien faire en Ligue des Champions ou un peu piqué au vif par les déclarations de Nacho Piatti, l’Impact aurait ensuite décidé de finalement activer l’option, ce qui n’a visiblement pas plu à un Nacho Piatti qui se voyait peut-être déjà de retour en Argentine. On pourrait également croire que l’Impact a vu qu’il demeurait un certain intérêt pour Nacho et que le club a préféré activer l’option afin de pouvoir soutirer un montant de transfert à un club argentin pour les services du #10, une décision pas complètement folle quand on pense aux finances du club, mais tout de même peu sensible considérant les services rendus par le joueur…

Si c’est bel et bien le cas, il faudra encore une fois parler d’un dossier très mal géré par l’Impact. Si Nacho Piatti voulait partir et que c’est ce que le club lui avait laissé entendre, l’Impact se devait de respecter cette entente et de laisser le meilleur joueur de son histoire MLS partir la tête haute, le sourire aux lèvres.

Surtout, forcer un joueur à rester alors qu’il veut être ailleurs est une très mauvaise idée au foot, rappelez-vous d’ailleurs la fameuse saga Didier Drogba en 2016 alors que l’Impact avait forcé son retour et que l’Éléphant ivoirien n’avait visiblement pas la tête à Montréal. Rien de bon n’en sort pour aucune des parties, et les mémoires ne s’en trouvent que ternies.

Peut-être n’est-ce qu’une tempête dans un verre d’eau et que Piatti jugeait n’avoir rien à ajouter aux médias montréalais, mais ce serait très surprenant considérant l’historique très généreux du joueur. Peut-être également est-ce que les termes de cette année d’option ne sont pas suffisants pour le clan Piatti qui aimerait y ajouter une année supplémentaire pour la sécurité (à la Markov, mais j’en serais très surpris) ou encore une meilleure compensation financière.

Dans tous les cas, ce dossier n’aurait pas dû exploser à la face de tous les médias et partisans rassemblés pour assister au bilan aujourd’hui. Un joueur si important mérite qu’on prenne bien le temps de régler son dossier de manière correctement et non à la va-vite le matin même du bilan de fin de saison d’une année difficile pour tout le monde.

Un changement de culture, vous disiez, monsieur Renard?

Vous n’avez pas encore idée à quel point la tâche est immense.

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