Noah Dobson : son différentiel de moins-16 l'an dernier est (très) trompeur
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La statistique du différentiel (le +/-) est, à mon sens, très peu utile. En fait, elle a certaines utilités (par exemple, comparer des joueurs au sein d'une même équipe et voir les cas extrêmes), mais la très grande majorité du temps, on parle d'une donnée qui manque cruellement de contexte.

L'utiliser pour parler du jeu défensif d'un joueur, c'est encore pire : Macklin Celebrini, qui a démontré de magnifiques choses à son année recrue et qui est très solide défensivement, a terminé la campagne avec le huitième pire différentiel de la LNH à moins-31.

Ça fait donc en sorte que plus souvent qu'autrement, le chiffre qui en ressort est tout croche. Et à Montréal, on a un bon cas de figure avec Noah Dobson.

L'an dernier, Dobson a terminé la campagne avec un différentiel de moins-16, ce qui n'est pas exceptionnel. Cela dit, cette donnée-là est vraiment trompeuse.

Parce qu'en réalité, à 5 contre 5, Dobson a terminé la campagne avec un différentiel de… plus-3.

Il faut rappeler que le différentiel diminue quand un joueur est sur la glace et qu'un but est marqué contre son équipe alors qu'elle est en avantage numérique ou qu'elle a retiré son gardien.

Le dernier cas de figure en est un qui rappelle vraiment le cas de Lane Hutson, qui a terminé la dernière campagne à moins-2 : le chiffre aurait été bien plus bas n'eût été de toutes les fois où le défenseur était sur la glace en fin de match pour essayer d'égaler la marque alors que Samuel Montembeault était de retour au banc.

Un joueur peut également voir son différentiel diminuer s'il est sur la glace lorsque son équipe se fait marquer un but en prolongation, où le jeu est à 3 contre 3. Et on s'entend qu'encore une fois, évaluer un joueur pour son jeu défensif à 3 contre 3, ce n'est pas représentatif.

À 5 contre 5, soit la situation de jeu dans laquelle Dobson évoluera le plus souvent, il est un joueur qui a trouvé le moyen d'avoir un différentiel positif au sein d'une formation des Islanders particulièrement ordinaire, et ce, dans une année qui a été particulièrement difficile pour lui.

Non, il n'est pas épouvantable défensivement comme certains essaieront de vous le faire croire : sans être Jaccob Slavin, il est plus que capable de tenir son bout à 5 contre 5.