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Les athlètes ne pourront plus promouvoir le jeu en ligne en Ontario

Mets de l’effort et de l’énergie dans ce que tu peux contrôler, puis lâche prise avec le reste. Tel est le conseil qu’on me répète depuis que je suis tout jeune (mais que je n’écoute que depuis une dizaine d’années).

Dans ta vie personnelle, dans le sport, en affaires… croyez-moi, c’est à la base d’une santé mentale saine et d’un éventuel succès.

Les profs d’université que j’ai croisés durant mon parcours compliqueraient ça en disant qu’en affaires, tu as surtout du pouvoir sur ce qui est intrinsèque à ton entreprise. Parce que ce qui est extrinsèque peut changer et évoluer très rapidement…

Il y a quelques années, trois brillants hommes d’affaires de la Montérégie – salut particulier à Francis et Filipe – ont vendu leur géant du Web à clics Fan-o-Web à Attraction Média, une grosse entreprise québécoise pilotée par Richard Speer.

Les trois gars ont empoché des millions de dollars… car ils ont vendu juste à temps. Quelques mois à peine après la méga-transaction, Facebook a modifié son algorithme et le prix de ses publicités s’est également mis à augmenter considérablement. Bref, l’usine à clics qu’était Fan-o-Web a vu sa marge de profits fondre comme neige au soleil.

La valeur de l’entreprise a donc chuté… et les gars se sont considéré chanceux d’avoir vendu à ce moment-là, et non deux ou trois trimestres plus tard.

Pourquoi est-ce que je vous parle de Fan-o-Web ce matin ? Parce qu’une nouvelle lancée par l’excellent Rick Westhead pourrait faire de Guillaume Latendresse et Maxim Lapierre des « chanceux » comme les trois fondateurs de Fan-o-Web

Et de Playmaker Capital une compagnie au mauvais timing d’achat comme Attraction Média.

Cette nouvelle, c’est la suivante : la Commission des alcools et des jeux de l’Ontario interdira dès mars 2024 l’utilisation d’athlètes (actifs ou retirés) dans la promotion du jeu en ligne dans la province. L’objectif de cette loi : protéger les plus jeunes qui ont accès au contenu sponsorisé par ces compagnies/athlètes.

Des gars comme Auston Matthews, Connor McDavid, Wayne Gretzky, Georges St-Pierre… Guillaume Latendresse et Maxim Lapierre ne pourront donc plus promouvoir le gambling sportif en ligne en Ontario.

Ils ne pourront que plaider en faveur du jeu responsable et de pratiques de gambling saines (si ça existe). Oubliez ça!

Qu’est-ce qu’il adviendra des commandites de jeux en ligne dans les podcasts de La Poche Bleue… sachant que même s’ils sont surtout regardés au Québec, et non en Ontario, ils sont désormais la propriété d’une entreprise ontarienne ? On ne le sait pas.

Plus fou encore : Playmaker Capital, le nouveau propriétaire de La Poche Bleue, est une entreprise qui donne justement dans le gambling sportif. Des gens bien plogués dans le milieu m’ont indiqué que la compagnie avait peut-être payé LPB plus chère que sa valeur marchande étant donné qu’elle allait pouvoir devenir de facto le commanditaire de gambling sportif – via ses partenaires dans le milieu.

Il sera intéressant de voir ce que cette loi aura comme conséquences en 2024.

Rappelons que le pari sportif en ligne – comme tout jeu en ligne – n’est légal que lorsqu’il est opéré par Loto-Québec au Québec. Faire commanditer ton podcast, ton émission, ta station ou ton média par des Playmaker Capital/Betano, Bet99, Playground ou autre entreprise non gouvernementale est donc déjà illégal dans La Belle Province.

On rajoutera donc une couche d’illégalité pour des podcasts ou des émissions diffusées au Québec ET en Ontario auxquelles participent des athlètes actifs ou retraités.

À noter qu’en Ontario, le jeu en ligne a été ouvert à toute entreprise faisant une demande et payant un permis spécial. Ça fait des années qu’on me dit que ça s’en vient aussi au Québec… mais ce n’est pas encore sur le point de se faire.

Revenons à la nouvelle loi ontarienne et ses conséquences concrètes…

Les Maple Leafs ne pourront donc plus s’associer avec des compagnies œuvrant dans le domaine du jeu en ligne. Il faut dire que le jeu en ligne est dangereux au même titre de l’alcool ou la drogue (douce). Depuis la pandémie, nombreux sont ceux qui se sont isolés pour jouer de l’argent en ligne… et qui ont tout perdu. C’est tellement facile de tout perdre en cliquant sur deux ou trois touches de ton clavier de cell

Tout cela me rappelle la fin des commandites de cigarettes dans le sport, notamment la F1. On nous disait que la course automobile ne s’en remettrait jamais. Et pourtant, elle s’en est TRÈS bien remise…

Le défi #1 de la F1 n’est pas de trouver de gros commanditaires en ce moment, c’est de ramener une certain parité sur la piste. Voir Max Verstappen tout rafler commence à être lassant…

Prolongation

– L’entreprise Playmaker Capital est cotée à la bourse de Toronto (TSX). Il y a six mois, elle se transigeait à environ 60 cents l’action. Ce matin, elle s’est ouverte à un peu plus de 40 cents.

Elle fait du profit… mais est-ce que l’achat de La Poche Bleue l’aidera à en faire encore plus ? Ou est-ce que le mauvais timing de la transaction viendra la hanter ?

La réponse au cours des prochains mois.

– Il serait tout de même surprenant de voir le gouvernement québécois imiter son voisin ontarien. Pourquoi ? Parce qu’ici, les profits générés par le pari sportif légal reviennent exclusivement dans les poches de l’état. Comme avec la SAQ…

Il est quand même rare de voir au Québec un décideur faire mal à son «entreprise» par extension…

À moins que la chaleur soit trop grande. We’ll see.

– Certains médias sportifs sur le respirateur artificiel survivent grâce au gambling en ligne (souvent illégal à la base). S’il fallait que…

– Il sera intéressant de voir – si on l’apprend – ce qu’il adviendra des contrats déjà signés entre certains athlètes et certaines compagnies de paris sportifs en ligne. Deviendront-ils nuls et non avenus, au grand détriment de certains athlètes? Seront-ils des épines dans le pied de certaines compagnies de gambling?

– Je peux comprendre le raisonnement derrière cette nouvelle loi. C’est comme les boissons énergisantes, les cigarillos à saveur, les vapoteuses de couleurs et les autres produits potentiellement néfastes visant d’abord et avant tout les plus jeunes. S’il faut 18 ans pour aller au casino, on doit s’assurer comme société que les moins de 18 ans ne sont pas ciblés par de telles entreprises…

Mais en même temps, est-ce que Connor McDavid et Auston Matthews visent les jeunes lorsqu’ils font la promotion d’un site de paris en ligne? Qu’est-ce qui est différent de je ne sais trop quel athlète qui vante une marque de bière ou d’alcool fort entre la première et la deuxième période le samedi soir à la télé?

Oui, des publicités de paris sportifs en ligne, il y en a beaucoup (trop?) dans nos médias sportifs! Dire qu’au Québec, la plupart d’entre-elles sont illégales. La zone grise deviendra-t-elle un peu plus noire ou un peu plus blanche suite à cette nouvelle loi? Il est temps de faire un grand ménage chez le Canadien dans le gambling en ligne, non?

Vous, que pensez-vous de cette nouvelle loi ontarienne et du pari en ligne fortement présent dans les médias?

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