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Le Canadien ne pourra pas se passer de Phillip Danault

Marc Bergevin a un gros problème sur les bras. Phillip Danault, le Québécois-francophone travaillant qui ne se plaint jamais et qui enfile de façon régulière ses bottes de travail afin d’effectuer la besogne qui lui est exigée s’est justement plaint hier… ajoutant ne plus vouloir effectuer n’importe quelle besogne.

En gros, Danault – qui est le centre du premier trio de l’équipe depuis deux ans et qui a joué dans toutes les circonstances la saison dernière – n’a pas aimé voir son rôle changer durant les séries.

Rappelons que Danault a été muté au centre du troisième trio et que son rôle premier a été de museler les meilleurs attaquants adverses, sans aucune pression de produire. Il faut comprendre que Nick Suzuki et Jesperi Kotkaniemi possèdent de meilleures habiletés offensives que Danault et que cet été, ils parvenaient à produire des points. Leur éclosion semble en train de se faire.

Le centre québécois est allé encore plus loin cependant. Il a ajouté que son rôle n’aurait pas dû changer à Montréal et qu’il ne sait pas s’il est prêt à abandonner un rôle à dimension offensive (bref, à quitter le top six)… allant même jusqu’à avouer que ça aura une influence sur sa décision de rester à Montréal ou de toucher son autonomie complète en 2021.

Après Domi et Poehling, c’est Danault qui a étalé sa frustration en public.

D’un côté, le CH a besoin de Danault. Il est le meilleur centre de l’équipe au cercle des mises au jeu, il sait comment museler les meilleurs éléments adverses et il est tout de même capable de ramener entre 35 et 55 points par saison selon son utilisation.

Il représente bien ce que l’organisation aime d’un joueur.

Et son départ laisserait un grand vide dans le depth chart, faisant reculer l’équipe (qui a finalement avancé après tant d’années de surplace au centre).

Par contre, Danault s’est un peu peinturé dans un coin avec sa sortie d’hier. Le sait-il? Je crois que oui.

Si jamais la direction de l’équipe ne l’écoute pas et qu’elle le place encore sur la troisième ligne, ça créera un malaise qui ne sera brisé que lorsqu’il atteindra son autonomie complète (ou lorsqu’il sera échangé au prochain deadline). Rappelons que Danault disputera la dernière année de son contrat (cap hit de 3,08 millions $).

Si jamais elle le replace dans le top six, elle devra décider de conserver Suzuki ou Kotkaniemi dans le bottom six… ou déplacer l’un des trois joueurs de centre à l’aile. Tout ça à cause d’une sortie de Phillip Danault? Je ne vois pas comment ça pourrait bien finir.

Alors, on fait quoi?

Quand je vous disais que Marc Bergevin avait un gros problème sur les bras.

Le problème dont on parle est surtout le suivant : Le Canadien ne pourra pas se passer de Phillip Danault…

Mais il pourra aussi difficilement le rendre heureux sans nuire au reste de l’équipe.

Que faire?

Si le CH souhaite connaître du succès durant les prochaines années, il devra compter sur Nick Suzuki, Jesperi Kotkaniemi et Phillip Danault. Sur les trois et non sur seulement deux d’entre-eux.

Danault devra donc réaliser que les deux jeunes joueurs de centre ont de plus gros upsides offensifs que lui. Normal que ça lui fasse de la peine… normal que ça le frustre… mais il devra le reconnaître.

Un joueur qui récolte 40 – 50 points (dont seulement 12 – 13 buts) par saison doit être capable de bien s’analyser.

Quoi que…

Ensuite, la saison 2020-21 du Tricolore devra être bonne. Excellente, même!

Le Canadien devra convaincre Phillip Danault qu’avec lui sur le troisième trio – et les deux jeunes qui font le travail sur le top six -, tout le monde en sortira gagnant. L’équipe sera meilleure et elle pourra peut-être aspirer aux grands honneurs. C’est la seule solution.

Restera ensuite le problème monétaire.

Un peu comme Max Domi, Phillip Danault croyait qu’avec ses récentes performances en saison régulière, il allait être en mesure de faire sauter la banque. L’été 2020 a clairement fait chuter sa valeur.

S’il croyait pouvoir obtenir un salaire annuel de 7,5 millions $, Danault devra plutôt se contenter de 4 ou 5 millions $ s’il souhaite demeurer à Montréal (ce qui représente tout de même une belle augmentation salariale).

Et ce qu’il ne comprend pas, c’est qu’il est mieux d’avoir des attentes un peu moins élevées à 5 millions $ qu’avoir tout le poids de la pression montréalaise sur les épaules et un salaire de 7,6 millions $. Tant mieux si deux joueurs de centre offensifs se tapent cette pression à ta place… même si ce n’est peut-être pas aussi glamour qu’être le troisième centre derrière Crosby et Malkin, jouer derrière Suzuki et Kotkaniemi sera peut-être une superbe position dans un an ou deux.

Au final, tout le monde doit aller réfléchir et se parler. Et c’est probablement ce que tout le monde fera au cours des prochains jours.

Phillip Danault est fort probablement prêt à jouer sur une troisième ligne pour se joindre à une équipe de tête. Or, le CH devra prouver qu’il est une équipe de tête s’il souhaite convaincre Danault de le faire à Montréal.

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