Le Canadien a perdu hier soir un match qu'il aurait très bien pu remporter. La marque finale de 5 à 2 ne rend pas justice à l'opposition que les Montréalais ont offerte aux puissants Torontois chez eux, au Scotiabank Arena.
Quelques petites – et coûteuses – erreurs défensives et trop chances ratées (ou tout simplement pas prises) ont fini par couler le CH.
Mon collègue Charles-Alexis Brisebois a pas mal déjà fait le tour de ses coups de cœur et de ses coups de gueule individuels tôt ce matin. Moi, c'est l'aspect collectif de la game d'hier qui m'intéresse à ce point-ci.
Du positif
Les Montréalais ont bien paru hier à Toronto, obtenant 31 tirs au but, soit quatre de plus que les Leafs, mais ils ont surtout dominé au chapitre des expected goals. Selon le site Natural Stat Trick, le Canadien aurait dû inscrire 2,71 buts hier soir contre 1,95 pour les Torontois. Bref, le CH aurait dû gagner son premier match de la saison par la marque de 3 à 2 si les statistiques avancées avaient été respectées.
Mais ce n'est pas ce qui s'est passé… même si les Montréalais ont également dominé au chapitre du Corsi et du Fenwick !
Autre aspect positif : le penalty kill montréalais a été parfait, ayant su museler la puissante attaque massive des Maple Leafs à deux reprises. Jake Evans et Josh Anderson n'ont rien perdu à 4 contre 5 et le duo Oliver Kapanen – Alex Newhook n'avait rien à envier à l'ancien duo Christian Dvorak – Joel Armia hier soir.
Bref, Kapanen, Newhook, Evans, Anderson et les quatre défenseurs utilisés derrière eux ont fait le travail à court d'un homme hier soir. On se demandait si le Canadien allait pouvoir poursuivre son excellent travail en infériorité numérique sans Armia et Dvorak : on a maintenant la réponse.

(Crédit: Getty Images)
Collectivement, le Tricolore a toutefois eu de la difficulté à bien se faire valoir dans certains aspects importants de la game.
First, l'équipe montréalaise a dû encaisser pas moins de 37 mises en échec, alors qu'elle n'en a données que 28. Oui, l'aspect robustesse demeure un point faible des Habs… un point faible que Jeff Gorton et Kent Hughes devront régler afin d'espérer connaître du succès en séries un jour.
Second, le power play n'a pas su inscrire le filet qui aurait pu faire la différence. Est-ce que donner 1 minute 45 à la première unité, puis seulement 15 secondes à Patrik Laine et Ivan Demidov, peut être une stratégie gagnante à long terme ? J'ai des doutes…
Third, et c'est peut-être la chose qui m'inquiète le plus à long terme : les joueurs de centre du CH n'ont pas su s'imposer au cercle des mises au jeu.
Nick Suzuki (38,5 %), Kirby Dach (21,4 %), Oliver Kapanen (50 %) et Jake Evans (58,3 %) n'ont pas été en mesure de remporter collectivement 50 % des faceoffs. Bref, ils ont laissé cet avantage important-là aux joueurs de centre des Maple Leafs.
Kirby Dach qui perd quatre mises au jeu sur cinq, ça ne pourra pas durer sans que Martin St-Louis ne dise un mot. Combien de temps est-ce que ça prendra avant que Dach – qui se voit comme un joueur de centre – retourne à l'aile ?
Puisque tout' est dans tout' ou que tout revient toujours au point de départ, je vais conclure mon texte de ce matin avec le même constat que celui de tout l'été 2025 : Jeff Gorton et Kent Hughes doivent dénicher un bon joueur de centre gaucher pour venir piloter le deuxième trio de leur équipe.
Ils n'ont pas le luxe de pouvoir patienter et d'attendre que Michael Hage soit prêt à piloter le deuxième trio d'une équipe de la LNH.