Analyses Canadiens

Il n'y a pas juste le noyau dans la vie : jasons profondeur
Tony Patoine
Il n'y a pas juste le noyau dans la vie : jasons profondeur
Crédit: Capture d'écran / YouTube

Après quelques analyses qui allaient en ce sens cet été ici et ailleurs, Simon Boisvert se joint maintenant officiellement à ceux qui croient que le CH sera l'équipe à suivre dans l'Est au cours des prochaines années. Disons, d'ici 5 ans.

Et j'aurais pu nommer à peu près tous les analystes/experts sérieux sauf Corey Pronman…

Cela dit, personne ne peut garantir de Coupe Stanley à quiconque sur un horizon de 5 ans, surtout quand on sait déjà que la compétition s'annonce féroce.

Et comme le rappelle Boisvert, ce sera peut-être encore davantage le cas dans l'Ouest avec les Sharks, Ducks, Mammoth et Hawks qui se destinent tous à être très bons pendant longtemps.

Ainsi, si on peut logiquement projeter que le CH pourrait se rendre en finale d'ici quelques années, on peut également prédire que, le cas échéant, il aura devant lui tout un adversaire. Et n'oublions pas que les Sharks et Hawks continueront d'accumuler du talent élite au repêchage pendant encore quelques saisons…

Comme on le constate, ce genre de projections s'articulent donc presque toujours autour des noyaux de chaque équipe. En effet, on pense à bon droit qu'un noyau composé de 10-12 joueurs au-dessus de la moyenne, dont au moins 6-7 à l'attaque – allant d'impact à élite – est à la base de n'importe quel club champion.

Dans les dernières années et encore tout récemment, on a démontré à plusieurs reprises que le noyau du CH se dirige allègrement vers cette cible… Comme valeurs sûres, en plus de compter sur Hutson, Dobson, Matheson et Guhle en défensive, puis Montembeault devant le filet, du côté de l'attaque, ils sont déjà rendus à quatre très solides jeunes joueurs en Suzuki, Caufield, Slafkovsky et Demidov.

Pour demeurer à l'avant, au moins un attaquant parmi Laine, Dach et Bolduc pourrait se greffer au groupe des joueurs d'impact. Et on aime bien les chances de Hage, Zharovsky et Mooney d'ici quelques années. Si l'un deux se développe comme prévu, et qu'en plus on en acquiert un autre par voie de transaction ou sur le marché des joueurs autonomes, l'affaire sera donc pas mal ketchup pour le noyau offensif.

Mais on sait aussi que les clubs champions comptent plus souvent qu'autrement sur une très belle profondeur.

C'est entre autres cette profondeur qui a probablement fait la différence entre les Panthers et les Oilers ces deux dernières années. Ça et les gardiens…

Mais, tenons-nous en à l'idée de profondeur en attaque pour aujourd'hui.

Qui seront les employés de soutien à Montréal? 

Bien sûr, par définition, les joueurs de soutien sont plus facilement trouvables, remplaçables, interchangeables et tout ce que vous voulez.

Mais à mon sens, il vaut toujours mieux de les cultiver soi-même si on en a le luxe. En ce sens, le présent camp d'entraînement nous donne une sacrée belle idée de ce à quoi ressembleront les cols bleus du CH au cours des prochaines années.

Il y en a présentement plusieurs qui jouent leur avenir avec l'équipe…

Pour l'instant, à l'attaque, les Zachary Bolduc, Jake Evans, Alex Newhook, Brendan Gallagher et Josh Anderson forment un assez solide quintette quand on y pense. Toutes ces personnes sont encore sous le contrôle du CH pour deux ans minimum.

Ainsi, il ne reste qu'un seul poste à combler à l'avant.

Joe Veleno et Samuel Blais pourraient très bien occuper cette chaise en alternance pour une bonne partie de la saison.

Si besoin de plus de vitesse  = Veleno.

Si besoin de plus de robustesse = Blais.

Et si jamais Veleno débloquait un tant soit peu à Montréal, assez pour s'imposer comme un régulier, qui s'en plaindrait? Ce serait une belle aubaine! À 25 ans, Hughes pourrait même être tenter de prolonger l'expérience avec lui au-delà ce cette saison si c'était le cas.

On verra, ne partons pas en peur…

Mais pour l'instant, cette approche pourrait laisser le temps aux Beck, F. Xhekaj, et Kapanen d'aller peaufiner leur art à Laval sans problème. Ces trois-là n'ont qu'une seule saison de hockey professionnel (en Amérique du Nord) derrière la cravate. C'est bien peu et rien ne presse pour ces individus tous sélectionnés après la première ronde.

Ainsi, si le CH a le luxe de débuter la saison en santé à l'attaque, pourquoi ne pas les laisser prendre davantage d'expérience à Laval, au moins jusqu'aux Fêtes?

Ce n'est pas non plus comme s'ils avaient outrageusement dominé la AHL la saison dernière. Ils ont été bons, impressionnants par moments, mais pas extraordinaires sur une base constante.

C'est à ça que servirait cette deuxième saison à Laval. Dominer sur une base constante et polir leur jeu « dans leur identité ».

J'aurais pu aussi parler de Joshua Roy, mais dans son cas, à sa troisième saison chez les pros et avec quelques mauvaises notes accumulées dans son bulletin de 2024-2025, minuit approche déjà un peu.

Est-ce déjà le camp de la dernière chance avec le Canadien? Peut-être encore un peu tôt pour dire cela. Après un été très sérieux, il ne fait pas mal dans les circonstances. Plus rapide et on revoit son sens inné du jeu. Suspendons encore notre jugement.

Beck et F. Xhekaj des valeurs sûres pour l'avenir?

Il n'y a jamais rien de garanti. Mais à ce point-ci, avec ce que l'on connaît déjà d'eux, il s'agirait tout de même d'une assez grande déception si Beck et Florian ne devenaient pas d'excellents attaquants de profondeur pour le CH.

Les deux semblent posséder un trop grand nombre de qualités de niveau NHL pour rater leur coup.

Beck n'est pas toujours génial offensivement dans ses lectures de jeu, mais demeure un joueur efficace sur 200 pieds, rapide à souhait, bon tir, fort, costaud et robuste pour sa taille. Il peut jouer autant au centre qu'à l'aile sans problème. On peut très bien l'imaginer devenir un acteur clé du désavantage numérique. Enfin, c'est un excellent leader, ainsi qu'un gagnant et MVP de la Coupe Memorial.  Bien en avance sur Jake Evans au même âge…

Ah oui, rappelons que ce dernier est sous contrat jusqu'en 2029, le seul joueur du bottom-6 à avoir ce genre d'entente en poche. Appelons ça une mesure de sécurité, au cas où…

Du côté de Florian, tout a pas mal été dit sur lui dans les dernières semaines. Son courage, la robustesse, les bagarres, sa bonne attitude, sa mère, etc. Mais Xhekaj est tout simplement, et avant toute chose, un bon joueur de hockey. Le CH a cruellement besoin d'un gros centre gaucher capable de remporter des mises en jeu, s'imposer physiquement, bien lire le jeu et marquer des buts. Le « p'tit frère » n'est vraiment pas loin de pouvoir assurer tout cela pour le CH. Une carte cachée pour la 2e moitié de saison?

Le cas de Kapanen est un peu plus nébuleux. Il fait peu d'erreurs, mais son style de jeu ne marque pas l'imaginaire. Disons qu'il a rarement un très gros impact sur le déroulement d'une partie.

À mon sens, et comme MSL le laisse entendre régulièrement, un bon joueur de soutien, doit avoir une au moins une qualité dominante. Il doit être un « ingrédient » qu'on remarque dans la recette, un joueur qui apporte un petit extra à l'équipe, soit en marquant sa part de buts, soit par une dose de robustesse, soit par de la vitesse à revendre en échec avant ou en repli.

N'importe quoi! « Quette chose »!

Kapanen a plusieurs petites qualités, mais est plus souvent un joueur « no factor », un Evans en plus pâle pour l'instant. Je ne vois pas vraiment d'avenir pour lui chez le Canadien, à part boucher des trous ici et là. Mais il pourrait peut-être très bien faire l'affaire ailleurs dans la LNH et servir d'appât…

Les « autres »…
Pour les autres, on gardera particulièrement les Rohrer et Thorpe à l'oeil. Peut-être Davidson dans la profondeur de la profondeur…

La robustesse et l'intensité dans le bas de l'alignement n'est jamais une mauvaise idées, surtout en séries, et ces trois-là sont en plus capables d'une certaine contribution offensive.

Pour un, Rohrer semble bien parti pour laisser une très belle carte de visite cette année tout en préparant le terrain pour l'an prochain. Un genre de Gallagher. Meilleur patineur, moins bon marqueur.

Mesar? Il n'a pas dit son dernier mot au sein de l'organisation ou, à tout le moins, en Amérique du Nord. Il pourrait devenir un des bons marqueurs de la LAH dans les prochaines années que je ne serais pas surpris. Meilleur passeur à Laval dès cette saison si les astres s'alignent un brin? Pas impossible.

Cela dit, difficile de voir un grand avenir pour lui à Montréal, sauf peut-être en cas d'hécatombes de blessures. Le genre de gars qui a besoin de jouer avec des joueurs de talent, ce qui ne rime pas toujours avec « bas de la formation ».

Mais si on parle d'avenir, j'en vois davantage pour le gros, grand et rapide Hayden Paupanekis. En voilà un qui possède plusieurs cordes à son arc. Bien dommage qu'on ait pas pu l'évaluer au camp celui-là. On le suivra de près à Kelowna au retour de sa mononucléose…

Dans le calepin
On reviendra sur le cas David Reinbacher une prochaine fois…