Marc Bergevin a effectué cette semaine sa première transaction à titre de DG du Canadien de Montréal. Cette transaction en elle-même nous en dit encore une fois un peu plus sur la manière Bergevin.
Après Gomez et Subban, des dossiers gérés tantôt avec fermeté, tantôt avec diplomatie, comme nous le soulignait avec justesse Philippe Cantin dans La Presse ce matin, c’était au tour de Cole d’être l’objet d’une décision calculée et intelligente.
Peut-être lui-même surpris d’être au plus fort de la course pour le premier rang dans l’Est, Bergevin ne pouvait se permettre d’échanger Cole, quand même un bon joueur de hockey, contre absolument rien dans l’immédiat.
Encore beaucoup de travail attend Bergevin…
Ryder, qu’on l’aime ou non, demeure lui aussi un bon joueur capable de faire sa part de buts, et parfois de gros buts, comme en font foi ses récentes performances en séries à Boston.
Mais sera-t-il le premier choix sur la liste de Bergevin sur le marché des joueurs autonomes l’an prochain? Non.
Corey Perry pourrait être ce premier choix. Mais, théoriquement, les chances qu’il vienne à Montréal sont plutôt minces : le salaire annuel commandé par Perry sera tout simplement exorbitant (prévoir 6,5 M$ +).
Pour se faire, le CH devra trouver un moyen de se départir de Gionta, ou de Bourque ou, s’il le désire vraiment, de Markov, ce qui est LOIN d’être fait, on en conviendra.
Puis, plusieurs équipes mieux positionnées sous le plafond, dont les Leafs, les Sens, les Flames et les Oilers, soumettront une offre à Perry qui dit souhaiter jouer au Canada. Le gros et talentueux attaquant aura alors l’embarras du choix.
Mais lorsqu’on descend plus bas sur la liste des joueurs autonomes en vue de l’an prochain (capgeek.com), après Perry, un nom devrait normalement sauter aux yeux de Bergevin : David Clarkson.
S’il ne s’entend pas au préalable avec les Devils, Clarkson, un robuste ailier droit droitier qu’aimerait sans doute beaucoup Michel Therrien, recevra autant d’offres, sinon plus que Perry, car il sera abordable pour un plus grand nombre d’équipes.
Clarkson commandera un salaire important, mais il ne sera quand même pas dans la même stratosphère que l’attaquant étoile des Ducks.
Combien vaudra-t-il? Empochant déjà 2,66 M$ annuellement, Clarkson pourrait-il voir son salaire doubler, lui qui joue présentement le meilleur hockey de sa carrière avec 10 buts, 17 points en 20 matchs cette saison après ses 30 buts de l’an dernier?
Mon petit doigt me dit (ça, c’est DLC), qu’il ne faudrait pas s’en étonner.
Quand on pense que dernièrement, des Fleischmann et des Leino de ce monde ont conclu des ententes de 4,5 M$, il est réaliste de penser que Clarkson – un joueur ayant souvent un bien plus gros impact sur l’issu d’un match, se fasse offrir 5 M$ par quelques, voire plusieurs équipes.
Car voyez-vous, Ii y a très, très peu de David Clarkson dans la LNH et la rareté, bein, ça se paye.
Or, s’étant déjà débarassé de Cole puis en éliminant le contrat de Kaberle, Bergevin déterrera un autre 4,250 M$ l’été prochain.
En s’entendant avec Desharnais pour 3,5 M$ et en paraphant des contrats similaires à ceux de cette année avec des joueurs de soutien (genre Bouillon, White, Dumont, Armstrong de ce monde), Bergevin aura l’argent nécessaire pour se payer Clarkson. Ce sera sensiblement la même chose s’il fait graduer des recrues aux salaires déjà prescrits (Tinordi, Leblanc, Beaulieu ou Quailer) : il restera plus ou moins 5 millions sous le plafond salarial de 64 300 000 M$ pour tenter d’attirer le robuste ailier des Devils.
D’autres options dans l’immédiat ou pour l’an prochain
Mais bon, si Bergevin ne peut mettre la main sur Clarkson – qu’il faut probablement oublier dans l’immédiat – il pourrait toujours se rabattre sur Ryane Clowe (6’2, 225 lbs) qui a peut-être besoin d’un changement d’air pour se relancer. Clowe, dont le rôle a changé à San Jose, n’a pas encore marqué cette saison, 6 petites passes… Les Sharks qui se battent pour une place en séries doivent recevoir des appels intéressants ces jours-ci… Clowe, 30 ans, serait intéressant pour cette saison et l’an prochain.
Il y a aussi le vétéran Brenden Morrow qui pourrait être disponible très bientôt. Morrow est un leader de premier ordre encore très utile sur un troisième trio. Je suis sûr que Guy Carbonneau, son beau-père, en parlerait en bien et comme Bergevin a déjà transigé avec Nieuwendyk cette saison, le nom de Morrow a dû émerger à un moment ou un autre des conversations. Une transaction en prépare souvent une autre, on a souvent vu ça dans les dernières années… Donneriez-vous Leblanc contre Morrow? Voilà un autre joueur intéressant qui pourra cadrer sur une courte période avec le Canadien…
Dans un tout autre style, peut-être Therrien ne détesterait-il pas pouvoir miser à nouveau sur Pascal Dupuis, un travailleur très honnête et responsable dans toutes les phases du jeu. Un joueur de profondeur de grande qualité. Mais dans son cas, il n’ira probablement nulle part, d’ici la fin de la saison.
Un joueur singulier…
Un autre joueur autonome en juillet prochain qui pourrait peut-être intéresser le CH en vue des prochaines séries – en tout cas, moi il m’intéresserait – est le très sympathique… Raffi Torres. Les Coyotes sont présentement hors des séries et devront bientôt se décider à savoir s’ils seront acheteurs ou vendeurs. Mais il serait très étonnant qu’ils soient de gros acheteurs, connaissant leur situation financière misérable.
Hmmm…
Source: NHL.com
Torres, 31 ans, est un joueur détestable au possible – voire un être immoral tout court – qui est capable de semer le doute chez l’adversaire par sa seule présence, il peut très bien jeter les gants ET il sait jouer au hockey. Torres est un marqueur annuel de 15 buts qui a 6 points en 12 matchs jusqu’ici cette saison. Son salaire ne poserait aucun problème et Bergevin n’aurait pas à sacrifier grand-chose pour ses services.
Qu’on l’aime ou non, disons qu’il ajouterait une profondeur et une dimension TRÈS intéressante sur le 3e ou 4e trio en vue des séries, lui qui est expérimenté et performant lors du tournoi printanier : 24 points en 56 matchs.
Cadre-t-il avec la philosophie de Bergevin et Therrien et le style du Canadien de Montréal? Ça reste à voir, on ne sait pas encore tout du style que l’on veut donner à cette équipe qui évolue dans un division très robuste.
Mais s’ils veulent qu’elle soit « dure à jouer contre », comme le dit si poétiquement Michel Therrien, Torres devient un candidat de choix, le genre de joueur que tu aime mieux avoir dans ton équipe, disons.
Cela dit, Morrow ou Clowe sont des joueurs qui cadrent probablement mieux dans le style de l’équipe, robustes mais plus clean…