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Therrien est de retour : Du neuf avec du vieux

Attention, je suis Ken Platenpouich (et non 7e ou DLC). Je n’ai pas encore parlé de Michel Therrien aujourd’hui, moi, et je compte le faire à l’instant…

Il y a une constante dans la nomination de Michel Therrien. Il a toujours été dans le décor depuis les premiers doutes émis à l’endroit de Jacques Martin en octobre dernier. En tout cas, dans mon décor!

Autre constante, il n’a jamais été au premier rang dans la plupart des esprits. Pas plus dans le mien que dans 95% des vôtres.

Mais voilà, c’est fait, il de retour derrière le banc du CH!

Therrien mourrait d’envie de revenir dans la LNH. Je lui ai parlé l’hiver dernier lors de la conférence de presse du Face à face des célibrités, un match de levée de fonds dont il était l’un des deux entraîneurs avec Mario Tremblay.

Therrien avec un chandail moins glorieux l’hiver dernier…
Photo: Platenpouich

Therrien était tanné de dire au monde que le téléphone ne sonnait pas. Mais, entre autres, à cause la situation qui déroulait sous ses yeux à Montréal, puis avec sa bonne réputation dans les médias à RDS, on sentait qu’il y avait de l’espoir dans ses pensées et dans son regard. En attendant, il aimait son travail à RDS et regardait patiemment ce qui se passait dans la LNH, à commencer par Montréal!

Les partisans n’avaient-ils pas clairement indiqué cet hiver qu’ils désiraient un entraîneur francophone?

Quand on fait le tour, il n’y en a pas des milliers qui avaient le profil de l’emploi!

1+1, ça fait 2, ça?

C’est exactement ce que se disait Therrien. Il devient se douter que le téléphone allait finir par sonner.

Les préjugés …
#1 Quoi? « Therrien est pourri »? Sur quoi vous vous basez? Coupe Memorial. Finale de la Coupe Calder avec une équipe ordinaire. À un poil de de la Coupe Stanley en 2008 où il s’est incliné contre la puissante machine de Detroit.

Est-ce trop pourri pour ne pas mériter une nouvelle chance à 48 ans?

#2 Quoi? « Therrien parle mal en anglais »? Ah bon. Il a quand même travaillé 6 ans aux États-Unis et 8 ans dans la LNH en anglais. C’est mieux que votre prof d’anglais moyen au primaire dans bien des villes du Québec, ça! En tout cas, son accent était pas pire pantoute en conférence de presse… 

C’est plus son français et sa syntaxe douteuse qui vont me faire sourciller, genre, « on a plusieurs bons jeunes joueurs à travailler avec » et son classique « c’est une équipe qui est dure à jouer contre »!

#3 Quoi? « Therrien c’est pas du renouveau à Montréal, il était coach de 2000 à 2003 »?

Euh, ça fait presque 10 ans, ça? Aussi bien dire 40 dans le monde du hockey!

Carbo, je vous l’aurais concédé, ç’a aurait senti le réchauffé en batinse, mais Therrien?

Qui était dans son alignement en 2003 qui est encore là aujourd’hui? Un joueur, UN, Markov.

Qui était au 7e étage qui est encore là aujourd’hui? À peu près personne sauf le concierge, et encore! Même le propriétaire a changé!

Combien d’entraîneurs ont défilé derrière le banc du CH depuis son départ? Cinq. CINQ!

Ça fait que pour l’« argument » qu’il ne fait pas partie du « renouveau », on repassera. À ce compte là, tout est renouveau à Montréal sauf Markov!

De toute façon, c’est comme au club vidéo, ce n’est pas parce que c‘est dans les « nouveautés » que c’est nécessairement bon… C’est ce que je disais à une ancienne blonde qui n’en avait que pour les derniers films de Sandra Bullock et Keenu Reeves…

« Chérie, des fois, , un vieux film remasterisé ça peut être bien meilleur! »

Pourquoi Therrien, comme Hitchcock, comme Sutter, comme Vigneault ne serait pas capable de s’améliorer et de corriger ses petits et gros défauts?

Imaginez plutôt toute la crédibilité qu’il gagnerait dans le vestiaire si Markov était capable de dire à ses coéquipiers que Therrien (qui lui avait donné sa première vraie chance) est devenu un bien meilleur coach…

Enfin, il a tout à fait raison de souligner que c’est un avantage pour lui de revenir à Montréal 10 plus tard, à 48 ans. C’est ce que j’écrivais dans ce texte avant la conférence de presse. 

Et puis, il a toujours sa « face de porc frais ». Frais, fraîcheur, renouveau…

#4 Quoi? Therrien, c’est un plan C? Peut-être dans les plans initiaux de Molson au cours de l’hiver. C’est fort possible, c’est même certain d’après des sources.

Mais, le même Molson a donné carte blanche à Bergevin.

Bergevin avait-il un plan A-B-C en tête lorsqu’il a pris la job?

Pas sûr, pas sûr…

Dans mon travail quand je passe des gens en entrevue, je n’ai pas vraiment de plan A-B-C au préalable. J’ai peut-être plus d’intérêt pour tel CV plutôt que tel autre, certains préjugés favorables, c’est normal, mais tout se jouera lors de l’entrevue. C’est là que les masques et les idées préconçues tombent.

C’est comme ça que Bergevin a décroché son job.

Pourquoi ça serait si différent pour celui de coach du Canadien?

C’est le même processus.

Préselection. Entrevues. Embauche.

Et Hartley lui?
Bon, préférait-on Hartley? Peut-être. C’est même plus que probable selon certaines sources du site.

Mais Hartley préférait-il Calgary à Montréal? ASSURÉMENT, 100% certain!

C’est une situation qui ressemble à celle des joueurs autonomes le 1er juillet. 

Je peux t’offrir un contrat et ma ville. Mais t’es pas obligé d’accepter mon offre et ma ville, t’en as d’autres!

#5 Quoi? « C’est un Country club que nous avons à Montréal »?

Ben voyons donc! Bergevin et Dudley ont aidé les Hawks à soulever la coupe. Mellanby, un vrai pro qui connaissait bien Bergevin, a aidé les Blues à revenir sur la map.

Therrien n’est pas un grand chum de tout ce beau monde.

On a là des gars qui se sont rejoint à un moment donné dans leur carrière et qui ont évolué dans plusieurs organisations avec plusieurs hommes de hockey différents, qui ont dirigé, sélectionné ou embauché plusieurs joueurs tout partout,  créant ainsi un réseau de contacts fort enviable.

Petites notes de la conférence de presse
– La décision a été dévoilée à Therrien dimanche soir autour d’un BBQ…

– Therrien estime que le CH a un bon potentiel: il aime son premier trio, Plekanec et son gardien.

– Ses yeux pétillent devant le défi que représente « l’étalon » P.K. Subban. 

– Bergevin, sans grande surprise, n’a pas voulu parler de Patrick Roy.

– Est-ce à cause de la présence en finale de la Coupe Stanley des Kings et des Devils, des équipes cendrillons, toujours est-il qu’après le « visons l’excellence » du mois dernier avec Bergevin et Molson, on est repassé au vieux classique « visons les séries, where anything can happen ».

Faut-il oublier les scénarios théoriques où on accepterait de sacrifier une saison pour repêcher dans le top 5 encore l’an prochain?

Pense que oui, moi…

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