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Soulagé sans être rassasié

Finalement.

Quel moment d’extase collective pour les quelque 17 000 personnes au Stade hier lorsque Jeisson Vargas a FINALEMENT marqué à la 43e minute.

C’était dans l’air. On a senti une tonne de pression finalement quitter les épaules des Montréalais, tant chez les joueurs que les partisans. Les courageux qui n’ont pas abandonné leur équipe et qui se sont présentés au Stade en voix ont été récompensés d’une victoire, finalement.

3 points qui font du bien, un blanchissage mérité pour Bush et la paire Raitala-Fanni et un but qu’on espérait plus qui fait la différence. C’est assez pour bien savourer un samedi soir et arrêter quelques instants de se prendre la tête. Espérons d’ailleurs que ce sera suffisant pour redonner un peu de confiance aux joueurs qui en ont bien besoin, tout comme pour permettre à Rémi Garde d’être finalement positif dans la semaine qui vient…

Une victoire qui apporte un peu de soulagement, donc, mais qui demeure loin de soulager tous les maux de l’Impact pour cette saison. Les Montréalais demeurent techniquement au dernier rang de l’association de l’est avec une pauvre récolte de 0,86 point par match. Et ils sont toujours, malgré ce blanchissage, au dernier rang de la ligue pour le nombre de buts accordés avec 29.

On peut donc bâtir sur cette victoire, mais il serait imprudent de se faire de fausses illusions en croyant que tout est réglé et que tout ira pour le mieux à partir de maintenant. Les prochains matchs seront cruciaux pour l’Impact s’il veut demeurer brancher sur le respirateur artificiel. Une visite à Dallas qui sera difficile le week-end prochain avant d’accueillir le Orlando City SC en milieu de semaine prochaine.

Il n’est pas parfait, le Jeisson, mais il sait définitivement comment marquer.

D’ailleurs, l’Impact a vaincu avec difficultés une équipe du Dynamo qui amorçait le match sans plusieurs éléments importants : Romell Quioto, Mauro Manotas, Eric Alexander et plusieurs autres. Il ne faut pas tomber dans le piège de se voir plus grand que nature, mais on peut tout de même être soulagé et souligner le positif qui ressort de ce match.

Le nom de Samuel Piette était sur toutes les lèvres après le match d’hier. S’il demeure encore un peu incertain sur quelques relances vers l’avant, son travail de récupération est tout simplement monstrueux. Il était partout sur le terrain, aidant ses défenseurs lorsqu’ils en ont eu besoin, appuyant une offensive qui s’est souvent installée en territoire ennemi et trouvant finalement une bonne entente avec Saphir Taïder au milieu. Sa passe décisive sur le but de Vargas était au final un bonbon bien mérité pour le québécois qui agit de plus en plus comme capitaine. Chaque chose en son temps, comme a dit Patrice Bernier, mais on sent déjà qu’il le sera plus tôt que tard.

La paire Rod Fanni-Jukka Raitala a encore une fois été très solide. L’Impact a dominé la possession durant la majorité du match et on a rapidement senti que le Dynamo se contenterait de jouer la contre-attaque. Nombre de longs ballons ont été lancés en direction du toujours dangereux Albert Elis et les défenseurs montréalais ont été en mesure de le contenir tant bien que mal. J’aurais aimé finalement voir Jukka Raitala à sa vraie position, mais Rudy Camacho n’est toujours pas prêt et le défenseur finlandais fait un travail remarquable à une position qui ne lui est pas naturelle. Il faut le reconnaître.

Nacho Piatti et Raheem Edwards ont de leur côté bien fait sur les ailes. Edwards tente beaucoup (trop?) de gestes techniques et il a tendance à vouloir en faire trop balle au pied, mais il demeure efficace par sa vitesse et sa combativité qui lui permettent de se créer au moins une ou deux chances de marquer par match. Si j’avais peur d’une certaine nonchalance en le voyant débarquer depuis le Toronto FC, il est réellement intense et se donne sur le terrain. Encore une fois hier on l’a vu revenir très bas près de son gardien pour empêcher une occasion de marquer. Il est jeune et il sera utile à cette équipe, même s’il serait actuellement remplaçant dans un monde idéal.

Piatti est dans une torpeur et il tente d’en faire un peu trop comme chaque fois que ça lui arrive. Sa frappe sur la barre horizontale était superbe et il devrait recommencer à trouer les filets adverses avant longtemps. C’est un émotif le Nacho et on peut le comprendre d’avoir été un peu déçu et ébranlé par les commentaires de Saputo la semaine dernière. Il reste qu’il a créé plusieurs occasions hier, menaçant le gardien de très près, délivrant un magnifique centre sans personne à la réception et, surtout, créant une occasion qui aurait absolument dû être un penalty. Le VAR, quelqu’un?

À l’opposé, je suis un peu surpris de voir le nombre de gens qui se disent satisfaits de la performance de Saphir Taïder hier, allant même parfois jusqu’à le nommer joueur du match. L’algérien était un peu mieux que lors des derniers matchs, c’est vrai, mais on peut et on doit en attendre beaucoup plus de sa part. La MLS est une ligue de joueurs désignés, faut-il le rappeler, et Saphir doit en faire plus pour être à la hauteur de ce titre. S’il était un peu plus précis qu’à l’habitude hier, on le sent encore beaucoup trop nerveux balle au pied. Il semble encore manquer beaucoup de confiance, ce qui crée une seconde d’hésitation qui bloque ses meilleures options ou le force à renvoyer le ballon à l’adversaire. Ses frappes de loin sont moins loin du cadre, mais elles ne sont toujours pas cadrées. Un peu comme la performance de l’Impact, on ne peut pas encore s’en satisfaire. Il faut plus.

Même constat pour Anthony Jackson qui a eu beaucoup de difficultés à conserver le ballon hier. Il fait souvent de belles courses et arrive à récupérer le ballon dans le dos des adversaires, mais il semble ne pas trop savoir quoi en faire par la suite. Combien de fois l’a-t-on vu balle au pied au haut de la surface tenter de dribbler ou un deux adversaires ou se chercher une position de tir avant de perdre le ballon? Il doit travailler sur cette facette, surtout considérant que Matteo Mancosu ne donne rien actuellement. Gagne le poste de partant, Anthony.

Une victoire qui soulage, donc, mais qui ne rassasie pas encore. Plus de 17 000 personnes se sont présentées au Stade malgré près de 400 minutes consécutives sans but pour l’équipe, un chiffre qui me surprend agréablement, mais qui doit tout de même responsabiliser l’Impact. Ça ne durera pas éternellement et il est temps d’enchaîner les bonnes performances.

Sinon, sur une note positive, l’Impact demeure techniquement au-dessus du Toronto FC au classement alors que les Torontois ont laissé filer une avance de 3 buts pour concéder un match nul au Crew de Colombus. Un superbe but de Giovinco sur coup franc, mais Michael Bradley qui est responsable des trois buts des joueurs en jaune, quoi de mieux?

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