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Repêcher selon le besoin: une tactique vouée à l’échec | « Speed kills », Paul Byron mérite du temps de glace

Au hockey, il y a des stratégies qui ne pardonnent pas. Donner la lune à un agent libre après une seule bonne saison, se limiter à défendre pour conserver une avance d’un but et… repêcher selon le besoin.

Pourtant, ces pauvres directeurs généraux ont mille et une bonnes raisons de s’ajuster aux carences de leur équipe. La parité ne fait plus de cadeaux aux formations ayant des failles majeures. Les Penguins de Pittsburgh et les Blue Jackets de Columbus servent d’exemples. Ils misent tous les deux sur un groupe d’attaquants d’élite, mais leur défensive n’est que très moyenne. Heureusement, Marc-André Fleury marche sur les eaux en ce début de saison à Pittsburgh. Les Blue Jackets ne peuvent en dire autant du travail de Bobrovsky.

Les Penguins montrent une fiche respectable de 7-4-0, mais leur jeu en général laisse franchement à désirer. Rappelons que Fleury a fait sa part de miracles…

Les Jackets croupissent au dernier rang de la ligue avec un dossier de trois victoires et 10 défaites.

Bref, ces deux équipes suscitaient beaucoup d’enthousiasme durant la saison morte et les attentes se sont refroidies avant longtemps.

Ainsi, la tentation de combler les faiblesses de l’organigramme à la table du repêchage et de poursuivre le dessein d’assembler une équipe complète est forte. Mais le passé nous a prouvé que prioriser la variable du besoin à celle du talent a donné lieu à des échecs retentissants.

La vérité est qu’il est impossible de prédire le visage que montrera une équipe, que ce soit à court, moyen ou long terme. À moins, bien sûr, d’avoir une boule de cristal ou d’être chanceux.

Toujours pas convaincus? Allons…

Lorsque le Canadien s’est prêté à l’exercice du repêchage, en juin dernier, on notait deux besoins criants: celui d’un joueur de centre et celui d’un défenseur gaucher mobile pouvant bouger la rondelle. À ce moment, bien peu s’attendaient à ce que Galchenyuk soit muté au poste de pivot. Puis, Alexei Emelin n’avait rien fait durant les deux dernières années pour prouver qu’il avait sa place au sein d’un top-4 de la LNH.

Un des joueurs les plus talentueux de la cuvée était l’ailier droit Daniel Sprong. Il représentait une possibilité de coup de circuit, car ses habiletés se comparaient à celles d’une sélection de top-10, mais on pouvait s’attendre à ce qu’il soit boudé au premier tour en raison de doutes (non fondés?) sur son attitude.

Sprong, en plus d’être énigmatique, ne comblait aucun besoin dans l’organigramme du Tricolore. Rappelons que P.A. Parenteau était encore un membre de l’équipe. Le flanc droit était donc composé de Gallagher, Parenteau, Weise, DSP et Flynn (il était alors RFA). Ce qui fait cinq joueurs pour quatre postes.

Les choses ont changé après le repêchage. Parenteau a été racheté. Le CH a fait l’acquisition de Kassian et a mis Semin sous contrat. À l’aube du camp d’entrainement, on comptait six ailiers droits pour quatre niches dans l’alignement.

Un directeur général aurait alors facilement pu penser qu’il a bien fait en sélectionnant en fonction des besoins de son club (autrement dit, en ne repêchant pas Daniel Sprong). À court terme, les chaises sont déjà occupées par des vétérans. Et plus tard, le Canadien pourra miser sur l’éclosion de Nikita Scherbak, un gaucher jouant à droite.

Maintenant, que dit-on après seulement 12 matchs du calendrier régulier?

Zack Kassian n’enfilera probablement jamais l’uniforme du bleu blanc rouge à nouveau. Le courant ne passe pas entre Michel Therrien et Alexander Semin. Est-ce que Semin pourra revenir et apporter une contribution à l’équipe? Chose certaine, il est impossible d’en avoir le coeur net après seulement 10 matchs. Mais il s’agit là d’une autre histoire.

Nous voilà au 4 novembre 2015. Devante Smith-Pelly campe l’aile droite du deuxième trio. À y repenser, est-ce que repêcher Daniel Sprong comblait un besoin? Nul doute qu’il pourrait prêter main-forte au Canadien dès demain soir, face aux Islanders. La réponse sera-t-elle la même dans une semaine ou dans un mois, si Smith-Pelly impressionne ou Semin surprend à son retour au jeu? Mystère et boule de gomme.

Et, qui sait, Noah Juulsen, même s’il prendra plus de temps à arriver à maturité, pourrait damer le pion à Sprong et devenir un bien meilleur joueur. À quoi ressemblera la ligne bleue du Canadien lorsqu’il sera prêt à faire le saut dans le circuit Bettman? Une fois de plus, il faut dépoussiérer la bonne vieille boule de cristal…

Puisqu’on en parle, qu’en est-il du besoin criant d’un défenseur gaucher mobile? Mark Barberio fait la pluie et le beau temps à St.John’s. Alexei Emelin n’a jamais paru aussi en contrôle, si bien que le talentueux Nathan Beaulieu se contente d’un rôle de 5e défenseur. Jarred Tinordi, un choix de 1er tour, regarde tous les matchs depuis la passerelle. Et vous aurez deviné que ce discours pourrait complètement changer en l’espace d’une semaine… Suffit que Tinordi soit échangé. Que Emelin connaisse une séquence affreuse. Que Beaulieu souffre d’une blessure sérieuse.

Repêcher selon les besoins, c’est un autre de ces principes semblant cohérents en théorie, mais conduisant à un échec lamentable, lorsque mis en pratique.

Byron mérite du temps de jeu

Le début de saison fumant auquel on a droit n’est pas un coup de chance. Le CH est bien nanti à toutes les positions. Ou presque.

C’est que si l’expérience Alexander Semin vient à échouer, Marc Bergevin aura un trou béant à combler à l’aile droite. Il mise sur deux joueurs à caractère offensif sur ce flanc: Gallagher et Weise. Ce dernier a entamé la saison sur les chapeaux de roue, mais il serait complètement naïf de croire qu’il maintiendra ce rythme. Soyons raisonnables et fixons les attentes à 15 à 20 buts. 25 à la rigueur, pour les plus optimistes…

On comprend rapidement que, dans le meilleur des mondes, le Canadien devrait compter sur un autre ailier créatif, histoire de bien balancer les trios. Sans cela, il sera difficile de continuer à marquer autant de buts.

Face aux Sénateurs, Devante Smith-Pelly a bien complété Galchenyuk et Eller, particulièrement sur le plan de la possession de rondelle. L’Ontarien a tenté quelques bons tirs et s’est frayé un chemin à plusieurs reprises le long des rampes pour bricoler une ligne de passe aux défenseurs à la pointe.

Mais DSP est-il l’ingrédient qui animera le trio de Galchenyuk?

Après trois saisons, on commence à bien saisir les patrons de jeu du jeune américain. Il se veut un centre très dynamique, combinant la vitesse de ses mains à celle de ses pieds pour accélérer la cadence avec la rondelle. Il excelle dans les situations où il doit rapidement prendre une décision et se prévaloir de la fraction de seconde supplémentaire.

Galchenyuk utilise au mieux ses capacités en compagnie d’un ailier réactif qui est constamment en mouvement. C’est pourquoi il a fait un tabac avec l’explosif Nail Yakupov dans le circuit junior. Pour la même raison, il a développé une chimie avec Brendan Gallagher depuis ses débuts dans la LNH.

Être Michel Therrien, j’aimerais voir de quel bois se chauffe Paul « Breakaway » Byron dans un rôle offensif. Pourquoi ne pas le mettre à l’essai à la droite d’Eller et de Galchenyuk? On imagine déjà le numéro 27 l’alimenter en zone neutre avant de le voir décamper pour mener la contre-attaque…

Tout ce que ce trio perdrait en force brute en échec avant, il le gagnerait en rapidité pour forcer les joueurs adverses à commettre des erreurs avec la rondelle et les piéger dans leur zone. Et on aurait devant nos yeux une combinaison beaucoup plus créative que celle complétée par le robuste Smith-Pelly.

Speed kills, parole de Larry Carrière.

Certes, DSP est beaucoup plus rapide que l’an dernier. Il est aussi un bon patineur pour un homme de son gabarit. Les mots « pour son gabarit » sont toutefois à souligner au gros feutre rouge. Est-il un joueur de deuxième trio plus rapide que la moyenne du circuit pour autant? Difficile à dire. Face aux équipes de l’Est, on serait porté à répondre par la négative.

En rafale
– Dale Weise s’est grandement amélioré depuis ses débuts à Montréal: LIEN

Il ne lui manque plus que trois buts pour égaliser son total de l’an dernier…

– Pour les nostalgiques!

– Un avant-goût du plan de match de dimanche!

– Parents inc: un documentaire sur la relation parent-enfant dans le contexte sportif! LIEN

– C’est officiel, Daniel Sprong reste avec les Penguins! LIEN

Pas si mal, pour un joueur avec une attitude douteuse…

– Mike Babcock croit que les filets devraient être agrandis pour augmenter le nombre de buts! LIEN

– Mauvaise nouvelle pour le CH:

Tavares a été très malade.

– Des vedettes de la LNH traversent une léthargie. LIEN

Rien de nouveau au hockey… Les choses peuvent changer très rapidement. #Séquences #PuckLuck

– Concept de publicité intéressant!

– Impressionnera-t-il la direction pour de bon?

Son potentiel est pour le moins intéressant. Il a été de loin le meilleur joueur du tournoi de Traverse City en début d’année. 

 

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