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Quatuor d’ailiers de puissance à Montréal : Qui est le meilleur?

En n’incluant pas Brian Gionta dans le portrait, les quatre meilleurs ailiers du Canadien (Cole, Pacioretty, Kostitsyn et Bourque) mesurent 6 pieds 1 pouce et pèsent 206,5 lbs, en moyenne.

Chacun à leur façon, ils représentent un certain type d’ailier de puissance : des joueurs costauds, rapides, assez robustes, capables de lancer et d’attaquer le filet avec force.

Bref, pas des Lucic, mais bon vous voyez mon propos, dans la forme et le style, on est loin de Gionta et Cammalleri. 

Mais qui est le meilleur des quatre? Ou, si vous préférez, lequel prendriez-vous dans votre équipe demain matin? Ou, si vous préférez encore, lequel est le plus complet des quatre?

Comment ce « dividu » transportant trois objets contondants
se comportera-t-il avec sa nouvelle équipe?

Avec l’arrivée de Bourque dans le décor, la question ne saurait tarder à venir et elle n’est pas sans importance pour la suite des choses, notamment en ce qui concerne le statut de Kostitsyn dans l’équipe et, le cas échéant, le montant sur son prochain contrat. Vaudra-t-il plus que Bourque? Et Pacioretty, lui, combien vaudra-t-il l’an prochain?

Au niveau des habilités, ces joueurs s’équivalent à bien des égards, c’est d’ailleurs pourquoi la question se pose : tous ont le potentiel pour être au sommet de la hiérarchie. Mais au niveau de la détermination et de la constance, il semble y avoir de grosses différences et c’est peut-être là qu’on pourra déterminer celui qui mérite la pôle position, du moins en ce moment.

Pour ceux qui aiment parler hockey, voici une analyse des quatre joueurs, point par point : Cole, Pacioretty, Kostitsyn et… Bourque!

1) Qui est le meilleur patineur?

Les quatre peuvent être considérés comme de rapides, voir très rapides patineurs au-dessus de la moyenne.

Mais, même s’il a 33 ans, je prends encore Erik Cole. Son accélération et la puissance de sa foulée en situation de match sont sans pareilles dans l’équipe. Il ne se laisse pas beaucoup glisser monsieur Cole.

L’accélération de Kostitsyn est beaucoup moins bonne que celle de ses trois comparses. Mais, sur son élan il est aussi difficile à arrêter, sinon plus que les autres.

Parce qu’il n’a seulement que 23 ans, Pacioretty mérite certainement des considérations pour le titre du meilleur patineur, lui qui pourrait encore augmenter sa vitesse. Il possède peut-être la meilleure technique des quatre.

De son côté, Bourque a été un des meilleurs patineurs des Hawks et des Flames jusqu’ici dans sa carrière. En pleine foulée, sa vitesse de croisière est impressionnante, mais le moteur ne fonctionne pas toujours à plein régime…

Mince avantage pour Cole devant Pacioretty

Qui a le meilleur lancer?

Encore ici, les quatre ailiers ont des lancers au dessus de la moyenne.

Mais si on avait à choisir, on irait avec Bourque pour la combinaison puissance, précision, et  rapidité avec laquelle il dégaine.

Bourque a déjà remporté la compétition du plus puissant tir en 2005 au match des étoiles de la AHL avec un tir de 99,8 m/h. Puis, il a remporté les honneurs du concours de précision l’an dernier à Calgary en touchant les quatre cibles en quatre tentatives. On dit aussi que son lancer sur réception est excellent, ce qui n’est certainement pas la force des trois autres qu’on voit rarement réussir ce genre de lancer. Enfin, un petit aperçu sur Youtube nous montre qu’il dégaine très rapidement et sans trop d’avertissement. Son pourcentage de réussite se situe à 14%, lui qui a 91 lancers cette saison.

Pour ce qui est du lancer du poignet de Kostitsyn, sa puissance ne fait aucun doute, mais il ne le décoche pas aussi rapidement et sur une base aussi régulière que les trois autres que les trois autres. Il affiche néanmoins le meilleur pourcentage de réussite du quatuor à 16%.

Pacioretty et Cole ont des lancers très similaires, en ce sens qu’ils favorisent clairement le lancer du poignet et dégainent très rapidement et avec beaucoup de précision en pleine foulée, une qualité importante pour prendre les gardiens de vitesse.

Si Cole affiche un bon pourcentage de réussite à près de 13%, Pacioretty traîne de la patte à 9%. À sa défense ses 146 lancers le place en tête, 12 de plus que Cole.

Mince avantage pour Bourque devant Kostitsyn

Qui a les meilleures mains?

On ne peut pas dire qu’il y a un Jagr, ni un Malkin dans le lot, mais il n’y a pas de Brian Skrudland non plus!

Je choisirais AK46 pour son maniement plus fluide de la rondelle, la qualité de ses feintes en pleine vitesse en entrée de zone et la rapidité de ses mains près du filet adverse. Mais encore là, cette belle fluidité ne se laisse pas voir si souvent!

Je place les trois autres à égalité.

Qui est le plus robuste?

Il n’y a pas de manchot, mais, comme on le disait, pas de grande terreur à la Lucic parmi nos quatre amigos.

Ils  peuvent cependant tous être considérés comme des power forwards à bien des égards, notamment grâce à leur physique, leur vitesse, leur capacité de foncer au filet et la qualité de leurs mises en échec, qui pourraient cependant se faire plus nombreuses pour trois d’entre eux.

Aucun n’est reconnu pour ses qualités pugilistiques, mais Bourque peut se battre plutôt bien (voir hockeyfights.com) comparativement aux autres, c’est aussi lui, et de loin, le plus vicieux des quatre. Il faudra d’ailleurs être patient avec son indiscipline certains soirs. Il a seulement 48 mises en échec cette saison, c’est peu pour un joueur de son gabarit qui joue en moyenne pendant plus de 17 minutes par matchs. On a aussi bien hâte de voir s’il se tient près du filet aussi souvent que le dit Monsieur Gauthier…

Kostitsyn, le plus lourd des quatre a 214 lbs, selon NHL.com, est aussi celui qui peut distribuer les mises en échec les plus percutantes. Il surprend souvent ses adversaires et les commentateurs par la puissance de ses frappes, toujours légales.  Mais le cœur ne lui en dit pas toujours, comme en font foi ses 51 mises en échec à ce jour.

Mais si l’on parle de robustesse sur une base constante, il faut donner la palme à Cole, qui comme un authentique power forward, fraie son chemin le long des rampes et devant le but, match après match, sans jamais prendre de soirées de congé. Monsieur Cole a cumulé pas moins de 98 mises en échec jusqu’ici. La différence avec lui c’est qu’il est un des rares attaquants du CH cette saison à les compléter, ces fameux body checks

De son côté, Max Pac, mis à part son coup d’épaule sur le nez de Kristopher Letang, ne joue vraiment pas de manière robuste cette saison, il joue davantage comme un joueur de finesse. Il devrait ajouter un peu de papier sablé dans son jeu, seulement 46 mises en échec jusqu’ici. Ça l’aiderait sûrement à se mettre davantage dans le match certains soirs.

Avantage Cole sur Bourque

Qui est le plus constant dans son effort?

Impossible de ne pas donner la palme à Cole ici. Soir après soir, l’effort est rendez-vous.

La deuxième place va elle aussi très facilement à Pacioretty même s’il a été assez souvent presque invisible dernièrement.

C’est donc Kostitsyn et Bourque qui se livreront une lutte « de tous les instants » pour éviter la palme du plus paresseux et du moins engagé!

Qui est le meilleur offensivement?

Sur le plan offensif, leurs moyennes de points par match sont très similaires. Avant le début de la saison, on parlait de 0,63 pour Cole, 0,57 pour Kostitsyn et Bourque. Pacioretty qui est à 0,47 dans sa jeune carrière, montre de son côté un ratio de  0,70 pour la saison en cours, sa première vraie saison complète dans la LNH.

Bref, bon an, mal an, et malgré des passages à vide pour certains ici et là, la production de ses joueurs oscillera entre 40 et 60 points.

Si on parle d’efficacité offensive, on donnera l’étoile à Cole. Cole y va avec des jeux simples à hauts pourcentages de réussite, par exemple, amener la rondelle au filet et se placer devant le gardien adverse pour faire dévier des lancers.

Par contre, si l’on parle de talent offensif brut et de sens du jeu, on a envi de donner la palme à Kostitsyn, qui est un très bon passeur quand il s’en donne la peine.

Avantage Cole, pour l’instant…

… car ce « dividu » pourrait bien lui ravir le titre bientôt!

Qui est le meilleur défensivement?

Aucun n’est reconnu pour son brio en défensive, mais ils peuvent tous tirer leur épingle du jeu dans cette facette. Il n’y a pas de dangers publics notoires.

La qualité des replis de Pacioretty est très impressionnante certains soirs. Sa longue foulée fluide l’aide beaucoup à ce chapitre.

Mais parce qu’il met tellement de pression sur les défenseurs adverses par son échec avant, Erik Cole est celui qui remporte peut-être la palme et il est le seul qui affiche un différentiel positif cette saison.

De son côté, Bourque domine avec 12 buts en désavantage numérique en carrière. Aura-t-il la chance d’évoluer dans cette phase de jeu à Montréal?

Le jeu défensif de Kostitsyn est sous-estimé, lui qui par son sens du jeu fait généralement très bien en zone neutre. Cependant, il lui arrive à l’occasion de ne pas couvrir le bon homme en territoire défensif.

Notons que seul Pacioretty affiche un différentiel négatif en carrière avec un frisquet -14. Kostitsyn domine à +13, suit Bourque à +10 et Cole à +4. Mais il faut bien sûr en prendre et en laisser avec ce fameux différentiel +/-.

Avantage Cole, tout juste devant Kostitsyn.

Ça fait que…

Présentement, Cole est le meilleur et le plus complet des quatre, mais à 33 ans, son règne durera combien de temps?

De son côté, Bourque est peut-être le plus mystérieux du quatuor. On le dit capable de dominer des matchs certains soirs et, à tout juste 30 ans, il a encore théoriquement plusieurs bonnes saisons devant lui. Une question de volonté dans son cas.

Même chose pour Kostitsyn, lui aussi un marqueur annuel de 20-25 buts, qui ne semble pas capable de passer au niveau supérieur malgré un talent certain. Son avenir à Montréal est nébuleux pour le moment. Une équipe osera-t-elle donner un choix de première ronde ou un espoir de premier plan pour obtenir ses services? Si non, Gauthier doit s’entendre avec lui plutôt que de le perdre stupidement. Personne n’est près à le remplacer dans les filiales.  

Reste le jeune Pacioretty, qui un peu comme Cole, n’a pas de gros défauts dans son jeu, mais qui en raison de son jeune âge, peut encore en polir plusieurs facettes, notamment au niveau de la confiance, de la robustesse et de la prise de décision.

Pacioretty affiche certainement le sérieux nécessaire pour devenir sous peu le meilleur des quatre.

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