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Quatre trios offensifs à Pittsburgh

Il y a à peine un mois, on émettait des doutes sur la profondeur offensive des Penguins à l’extérieur des deux premières lignes. La transaction amenant Kessel à Pittsburgh constituait un engagement salarial important et Rutherford avait fort à faire pour boucher les trous.

Deux gestes ont suffi pour non seulement dissiper les doutes, mais tourner la situation de l’autre côté. Le premier les a offert Nick Bonino, en plus de bricoler une niche sous le plafond à Eric Fehr. Le deuxième a consenti 800 000$ à Matt Cullen, un vétéran encore en jambes, très efficace dans un rôle de soutien.

On a pu rire longuement de Jim Rutherford entre amis autour d’un feu – le contrat donné à Semin et la transaction Després-Lovejoy se sont avérés de très mauvaises décisions –, mais ses acquisitions estivales ont un potentiel intéressant. Lentement mais sûrement, l’ancien DG des Hurricanes est en train de nous fermer le clapet.

Mine de rien, les Penguins pourront maintenant tabler sur un des groupes d’avants les plus complets de la ligue.

Il y a cette vision tenace dans le monde du hockey qu’un quatrième, voire troisième trio doit être composé de plombiers se chargeant de la besogne musclée. Mais, si on peut y parvenir en respectant le plafond salarial, l’idéal ne serait-il pas de déployer quatre lignes formées d’attaquants talentueux ? Poser la question, c’est y répondre. Comme Simon Boisvert le dit si bien, les 7e ou 8e frappeurs ne doivent pas absolument frapper pour .220. On compare des pommes avec des poires, mais vous aurez compris le principe de l’analogie.

Dans cette optique, la façon dont Rutherford a placé ses pions est intéressante…

Sidney Crosby, Evgeni Malkin, Phil Kessel : joueurs d’élite.

Chris Kunitz : ailier créatif pouvant suivre la cadence des meilleurs de sa profession. Sur le déclin, mais utile sur un 2e trio. Peut très bien dépanner sur un 1er.

Sergei Plotnikov : Son potentiel est mystérieux. La moitié de la ligue pourchassait ses services et le fait que Crosby montrait de l’intérêt à jouer à ses côtés a aidé les Penguins. Au mieux : un attaquant moyen de 2e trio. Si tout se passe comme prévu : un attaquant de puissance de calibre top-9 pouvant enfiler sa part de buts.

Patric Hornqvist : A montré de belles promesses lorsqu’il a joui d’une utilisation offensive différente de celle que lui préconisait Barry Trotz. A bien complété Crosby la saison dernière. Un bon attaquant top-6 avec un flair à ne pas dédaigner.

David Perron : Un magicien capable de s’amuser avec le disque. Il rappelle Sekac dans la mesure où ses habiletés sont alléchantes à l’œil nu, mais pas aussi efficaces qu’on pourrait le croire dans une ligue comme la LNH. Sa touche créative et ses tendances outside the box demeurent intéressantes sur un top-6.

Nick Bonino : Possède un tir qui n’est pas violent, mais trompeur. Une bonne intelligence offensive jumelée à des mains rapides. Outil assez luxueux sur un 3e trio. Peut facilement dépanner sur un 2e trio. Le hic : son jeu de pieds, son coup de patin en général font sourciller.

Matt Cullen : Un bon routier qui patine et manie encore très bien. Cullen est un de ces joueurs prenant des décisions éclairées et se déplaçant gracieusement, mais qui est limité par des instincts offensifs moyens.

Eric Fehr : Quand on sait qu’Eric Fehr a montré des flashs d’attaquants de 2e trio au cours de sa carrière, on peut penser que le positionner au centre de la toute dernière ligne est un luxe comme il en existe peu. Fehr n’est pas robuste sans le disque, mais en possession de celui-ci, il fonce au filet de manière autoritaire. Ne pas sous-estimer sa capacité à marquer des buts.

Pascal Dupuis : Le rapide Québécois a peut-être quelques autres années dans les patins s’il réussit à garder la santé. Il peut aider un peu partout et a montré par le passé qu’il pouvait bien compléter Crosby.

Beau Bennett: Un bon passeur qui a plafonné dans les dernières années. Rutherford admet que les Penguins ont erré dans son développement. Bennett, qui n’a jamais su trouver son erre d’aller aux côtés de Sutter et Spaling, pourra se faire valoir avec des attaquants supérieurs.

Perron – Crosby – Kessel
Kunitz – Malkin – Hornqvist
Plotnikov – Bonino – Bennett
Cullen – Fehr – Dupuis

Toutefois, les points d’interrogation continuent de graviter autour de l’échiquier défensif. Il y a trop de si. Si Letang évite l’infirmerie… Si Määttä garde lui aussi la forme… Si Pouliot déploie ses ailes… Si Lovejoy peut livrer la marchandise… Si le gardien Fleury tient le fort…

En rafale
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