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Marché montréalais : David Desharnais n’a pas peur d’appeler ça de l’intimidation

Le Canadien a demandé à ce que l’on sacre la paix à Jonathan Drouin et il faut respecter cette demande. Même si le CH n’avait pas fait celle-ci, soit dit en passant…

Reste que ça ne nous empêche pas de réfléchir sur le contexte de jouer pour le Canadien lorsque tu es un gars de la place. En fait, je crois que ce qui se passe avec le #92 du CH doit justement nous faire réfléchir collectivement.

Guillaume Lefrançois en a profité pour contacter quelques anciens joueurs québécois de l’organisation hier afin de les questionner sur ce sujet jamais redondant là. Vous pouvez le lire ici.

David Desharnais, désormais en Suisse, a rappelé à Lefrançois qu’il avait adoré son expérience extraordinaire de porter l’uniforme bleu, blanc, rouge, mais qu’il avait tout de même traversé certaines séquences très difficiles. Des séquences qui te changent à jamais…

« Quand tu froisses une feuille de papier, elle ne redevient jamais aussi lisse qu’avant. » – David Desharnais

L’ancien joueur de centre de l’organisation – qui a tenu à rappeler qu’il était le centre #1 pendant un certain moment – a avoué que oui, le marché montréalais était difficile pour tous les joueurs… mais qu’il l’était encore plus pour les Québécois.

« Quand tu es Québécois, tout le monde s’attend à plus de toi. Surtout un joueur de la trempe de Drouin, qui joue dans le top 6 et qui doit faire des points. Ils vont moins critiquer une personne de l’extérieur qu’un joueur du Québec. Ce n’est pas un secret que c’est plus dur pour les Québécois. » – Desharnais au sujet du marché montréalais

Desharnais est allé encore plus loin, utilisant même le terme intimidation.

Après un seul point en 19 rencontres en 2013, le maire de Montréal avait suggéré dans un tweet de renvoyer Desharnais à Hamilton (LAH). Les gens s’étaient alors acharnés, autant les médias que les partisans, et Desharnais dit avoir été victime d’intimidation à ce moment précis là. Il soutient aussi que c’est possiblement ce que vit Drouin présentement, ajoutant qu’il est trop tard pour s’excuser. Qu’il faut changer. Qu’il faut essayer d’aider les joueurs qui traversent de mauvaises passes, et non leur taper sur la tête. Les journalistes, mais surtout les partisans, selon Desharnais…

Phillip Danault a aussi effleuré le concept d’intimidation avec les médias hier midi. Quand plusieurs personnes se mettent à taper sur la tête d’une seule autre personne…

Toujours avec Guillaume Lefrançois, Louis Leblanc a tenu à rappeler que les partisans ne sont pas nécessairement méchants, mais qu’il ne se rendent pas compte qu’en écoutant leurs émotions, ils font du mal aux autres.

Guillaume Latendresse a quant à lui mis le doigt sur une grosse partie du bobo : les attentes. Les gros contrats, les hauts choix au repêchage, les grosses transactions… ça augmente les attentes envers un joueur, surtout s’il est Québécois. Et lorsque tu ne les atteins pas, tu es déçu… et les gens aussi. Pas facile de devoir dealer avec une déception générale à ton égard…

On a pu le voir avec Phillip Danault en début de saison. Tout le monde était cool avec Danault… jusqu’à ce que l’on nous dise qu’il avait refusé un contrat de 5 ou 6 millions $. Là, la perception des gens et les attentes ont changé. Et la non-production de ce dernier est devenue lourde à porter…

Les attentes avaient changé.

On risque aussi de vivre la même chose avec Brendan Gallagher, même s’il n’est pas Québécois. À 3,75 millions $ par année, les attentes ont toujours été tolérables… mais à 6,5 millions $ à partir de la saison prochaine, elles risquent de devenir lourdes à porter. Surtout que Gallagher vieillit, qu’il est souvent blessé et qu’il risque de ralentir. Pas sûr que les prochaines années seront si agréables que ça pour le petit guerrier du Canadien…

Même chose avec Carey Price. S’il touchait un salaire annuel moyen de 6 millions $ (et non de 10,5 millions $), je suis pas mal certain que les gens seraient pas mal moins intenses avec lui.

Ceci dit, tous ces montants ne justifient pas des insultes, La critique? OK. Les insultes? Non! Jamais!

Prolongation

– On peut critiquer l’athlète, mais l’humain, non. Parfois, la ligne est toutefois très mince.

– Plusieurs ont malheureusement souvent tendance à l’oublier.

– Il n’y a pas que les joueurs québécois qui ressentent la pression de jouer pour le Canadien de Montréal. Et parfois, ça diminue clairement ton plaisir de jouer au hockey.

– Autre excellent texte sur la situation de Jonathan Drouin.

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