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Los Angeles, PQ?

Pourquoi les Kings ont-ils gagné la Coupe Stanley? Le modèle des Kings est-il exportable à Montréal? Ce modèle doit-il être imité?

C’est devenu presque un réflexe, dès que la Coupe Stanley est soulevée, toute la planète hockey se demande si elle ne devrait pas calquer le modèle de l’équipe championne.

Après tout, si ç’a marché une fois, ça pourrait peut-être marcher deux fois!

C’est pas fou.

Mais ce n’est peut-être pas tout!

Et surtout, ça ne veut pas dire que ça peut marcher partout, tout le temps du jour au lendemain!

Si on s’amusait à comparer les Kings et le Canadiens ont verrait quelques similitudes, mais aussi des différences qui, justement, ont fait… la différence pour les Kings!

Carey Price, le pur-sang, peut-il maximiser
son talent comme Jonathan Quick?


De gros morceaux en défensive : Quick/Doughty VS Price/Subban
Commençons tout de suite par dire (afin de mettre momentanément Roger de notre bord) que Price n’a vraiment pas été au même niveau que Jonathan Quick cette saison. Quick s’est élevé au sommet de la pyramide des gardiens avec Lundqvist et Rinne.

Price?

Bah, disons, qu’il n’a pas su faire la différence bien souvent l’an dernier, même s’il n’a pas été mauvais.

Est-il à des années lumières de Quick pour autant?

Non. Il n’est juste pas encore arrivé à pleine maturité tout comme l’équipe devant lui qui doit refaire son plan d’organisation après le fiasco de l’an dernier.

Les stats :
Quick : 249 pj, 131v, 87d, 25dp, 24vf, .916, 2.30
Price : 271 pj, 124, 104, 35dp, 16vf, .916, 2.56

Le potentiel de Price demeure énorme. On le considère toujours comme un des gardiens vedettes en devenir de la LNH. Il doit seulement passer au niveau supérieur autant technique que mental, ce qu’est parvenu à faire Quick au cours des 3 dernières saisons. Ce que sont aussi parvenu à faire Lundqvist et Rinne tout en s’approchant de la trentaine.

C’est un cliché, mais dans le cas de Price, le métier rentre encore, lui qui est pratiquement 2 ans plus jeune que Quick.

On pourrait presque dire la même chose de Doughty et Subban, à la différence que Subban est presque qu’un an plus vieux que Doughty.

Les stats :
Doughty : 162 pts en 316 pj (0,51 ppm), +14.
Subban : 76 pts en 160 pj (0,48 ppm), +2

Au-delà des stats, le jeu de Doughty est dans l’ensemble beaucoup plus mature que celui de Subban. Leur style se compare, mais Doughty est plus en contrôle de la situation, moins excité. Sa lecture du jeu est meilleure.

Mais talent pour talent, surtout si l’on s’en tient aux qualités athlétiques, Subban n’a rien à lui envier.  

Bref, on le voit très bien, les deux pierres angulaires défensives de chaque côté se ressemblent drôlement. Simple question de maturité finalement.

Et si l’on pense que Quick et Doughty ont fait la différence pour les Kings face aux Devils, rien ne peut nous empêcher de penser que Price et Subban ne pourraient en faire autant dans un avenir raisonnable.

Une défensive arrivée à terme VS une défensive à reconstruire

Pour le reste de la défensive, c’est cependant très différent.

Les Scuderi, Mitchell, Greene apportent une contribution exemplaire pour des vétérans. On a là trois costauds shutdown de grande qualité, dans la fleur de l’âge pour des défenseurs, qui stabiliseraient n’importe quelle défensive de la LNH.

Trois défenseurs acquis sur le marché des JA et par voie de transaction, alors que la pépinière de jeunes défenseurs de l’organisation était pas mal pleine pensait-on il n’y a pas si longtemps.

On notera que Hickey et Teubert (transféré à Edmonton dans l’échange pour Penner) n’ont vraiment pas remplis les espoirs placés en eux depuis leur repêchage, ce qui justifie la présence des trois vétérans pendant encore quelques saisons, surtout qu’on les paie à une hauteur tout à fait raisonnable ces messieurs.

Et puis, il y le jeune Voynov qui a rendu possible l’échange Johnson/Carter qui a redynamisé l’offensive des Kings juste avant le début des séries.

Enfin, il ne faut pas sous-estimer le jeune Martinez, 24 ans, qui semble s’être bien installé dans le rôle de 5e-6e défenseur.

Du côté du CH, les choses sont beaucoup moins solides pour le moment. Des points d’interrogations énormes sont soulevés lorsqu’on pense à Markov et Kaberle, deux vétérans quarts-arrières dont les plus beaux jours sont passés. Peut-on encore légitimement espérer des saisons de 45 points et plus de ces deux gars-là?

On ne peut garder Weber ET Diaz. On sait tous qu’il faudra trancher un jour ou l’autre.

St-Denis aura sa chance l’automne prochain. Il pourrait être un heureux mélange de Gorges et Bouillon. Aucun problème au poste de 6e défenseur avec lui. C’est presqu’une valeur sure de ce côté. Il fait aussi un peu penser à Martinez.

Puis, il y a M. Stabilité lui-même, Gorges, sous contrat pour les 6 prochaines saisons.

C’est donc dire que les valeurs les plus sûres présentement en défensive sont Subban et Gorges, respectivement, 1er et 3e défenseurs. On sait ce que ces gars-là peuvent nous donner. À défaut d’avoir atteint son plein potentiel, Subban est vrai un lapin Energizer.

Markov est théoriquement 2e car on ne sait toujours pas si on pourra un jour lui redonner des 24-25 minutes contre les meilleurs éléments adverses. En fait, peut-être qu’on le sait, mais la réponse n’est pas nécessairement positive!

Kaberle, lui, est théoriquement 4e, mais il devra passer un été militaire s’il veut faire oublier sa bedonnante dernière saison. Le moindre faux pas, la moindre déception sur sa condition physique et sa volonté et ses jours dans la LNH pourraient être comptés. Quelqu’un a pensé à donner un fouet à Plekanec avant de partir en République Tchèque?

Bon, il y a bien Emelin que l’on place présentement 5e qui pourrait s’infiltrer dans le top 4. Il pourrait bien devenir un excellent défenseur s’il continuait sa progression. Mais, il n’est pas encore une valeur sure top 4, même si on a grand besoin de sa robustesse.

Il ne faudrait donc pas trop se surprendre que Bergevin mette la main sur un gros agent stabilisateur cet été qui pourrait lui compliquer la tâche au camp d’entraînement.

Bref, avec toutes les incertitudes entourant la brigade défensive du Canadien, on comprend très bien pourquoi on fonde de grands espoirs sur les Beaulieu, Tinordi et Ellis.

Des croûtes à manger en attaque!
Du côté de l’attaque, avec les départs de Cammalleri et Kostitsyn, la déception Gomez, le déclin de Gionta, disons que le CH est loin de ressembler au Kings avec leur étoiles : Kopitar, Richards et Carter et le brio des Brown, Williams et Penner en renfort sur le top 6!

On a là un beau mélange de talent brut, de robustesse, de poids et de finesse.

Desharnais, Cole et Pacioretty, passent toujours, Pleky passe encore, mais après ça c’est le désert pour l’instant.

On peut fonder des espoirs offensifs sur Eller et Leblanc puis, éventuellement, Gallagher, mais ils sont loin d’être arrivés à maturité.

Bourque est un fainéant qui pourrait bien faire dans les mains de l’organisation.

Bref, il manque un Kopitar aux Canadiens. Kopitar, c’est un peu le nouveau Mats Sundin, Monsieur Un point par match, de la LNH. Toujours égal. Bon partout.

Il manque aussi un Richards pour venir brasser la cage.

Et il manque aussi un tank pour les séries, un type Penner/Clarkson

Le reste ça se trouve ou on l’a déjà.

Est-ce que le 3e choix du CH ce vendredi pourrait devenir un Kopitar? Galchenyuk semble être un peu dans ce moule.

Est-ce que le Canadien pourrait cette année ou l’an prochain (en repêchant assez haut) mettre la main sur un type Mike Richards? Cette saison on pense à un gars comme Gaunce qui devrait sortir dans les 15 premiers.

Pour le type Penner/Clarkson, Stefan Matteau Jr ferait très bien le travail au 33e rang, s’il est encore disponible.

Les ingrédients de base de la recette
En conclusion, que l’on observe les Kings, les Bruins, les Hawks, les Penguins ou les Red Wings, on remarquera l’équilibre qui a caractérisé ces formations lors de leur conquête respective.

Une solide défensive où on retrouve un bon mélange de talent, de stabilité, de robustesse de jeunesse et d’expérience.

Une attaque diversifiée, où on retrouve encore talent, finesse, rapidité, robustesse et expérience.

Des employés de soutien à l’aise et efficaces dans leur rôle.

Un gardien qui fait le travail ou qui sauve carrément les meubles.

Et surtout, au final, un noyau de 15-20 joueurs qui arrivent à maturité en même temps et qui forment un tout cohérent, une équipe.

Marc Bergevin a énormément de travail à faire.

Il le sait.

Et ce qu’il y a de plus encourageant c’est qu’il a dit, dès son embauche, que ça prenait un heureux mélange d’ingrédients pour gagner la Coupe.

Est-ce que ce mélange doit être exactement pareil à celui des Kings?

Non, il peut faire sa propre version, comme les Kings ont fait leur propre version de la recette des Bruins et des Hawks.

Mais Bergevin connaît assurément les ingrédients de base. Ce qui n’était peut-être pas le cas de notre végétalien ami Gauthier.

Vous voyez, comme quoi on peut même écrire des textes sportivo-culinaires sur ce site!

Autre preuve?

Mon prochain texte sur le repêchage sera croustillant, juteux et spicy!

Avez-vous faim?

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