Si on ne peut pas tirer trop de conclusions des matchs joués en présaison, ça demeure plus encourageant d’y voir une équipe confiante en mesure d’aligner des victoires plutôt que l’inverse. Surtout qu’historiquement, on a souvent vu des équipes qui peinaient à trouver leur rythme en présaison avoir également des difficultés en début de championnat, le Toronto FC l’an dernier en étant un exemple probant comme le DC United pourrait bien l’être cette saison.
Car sans enlever de crédit à l’Impact décisif et déterminé qui a traversé DC United 3-0 hier soir à St-Petersburg, Wayne Rooney et ses coéquipiers ont offert une opposition sans envie, sans effort, sans âme, et avec son alignement A de surcroît. Il y a bien le magicien Lucho Acosta qui se démenait pour créer quelque chose, mais Rooney semblait encore cuver son alcool d’entre saison et le nouveau venu Lucas Rodriguez n’a rien cassé.
Reste qu’il faut rendre à César ce qui revient à César. La troupe de Rémi Garde était mieux préparée pour ce match, et on l’a senti du début jusqu’à la fin. Les retraits préventifs de Harry Novillo et Saphir Taïder n’y ont rien changé alors que les Montréalais ont appliqué à la lettre le plan de match préparé par leur entraîneur et ont dominé DC United dans tous les aspects du jeu.
T'as raté le match de ce soir? Voici nos trois buts!
You missed tonight's game? We scored three goals!#IMFC pic.twitter.com/0RDrAqoyPk— Impact de Montréal (@impactmontreal) February 24, 2019
Définitivement, l’Impact est fin prêt pour débuter la saison, probablement plus qu’il ne l’a jamais été depuis son entrée en MLS. Tellement que l’équipe avait l’air en forme de mi-saison hier soir à Tampa. Le système qu’instaure Rémi Garde depuis l’an dernier, bien appuyé sur un 4-3-3, semble bien implanté dans l’esprit tactique des joueurs. On sent les automatismes, la capacité de deviner où seront les coéquipiers et surtout la volonté et l’effort nécessaire pour remporter les duels partout sur le terrain. Le système semble tellement bien imprégné que les nouveaux venus n’ont eu d’autres choix que de sauter dans le train et se mettre au service du groupe, ce qu’on a bien vu de Novillo la semaine dernière ainsi que de Maxi Urruti sur l’ensemble du camp. L’attaquant argentin a récolté 1 but et 1 passe décisive hier encore, et son style de jeu semble parfaitement s’intégrer au système de Garde. On sent que l’entraîneur français a eu un rôle à jouer dans son recrutement tellement sa façon de combiner avec les ailiers et de revenir bas sur le terrain pour permettre la relance s’inscrit parfaitement dans les principes de l’entraîneur.
L’implantation si profonde des principes de jeu et du système de Rémi Garde pourrait également permettre à l’Impact de pallier au fameux manque de profondeur qui fait mal à l’équipe depuis quelques saisons. La manière dont les Shamit Shome, Mathieu Choinière et autres Clément Bayiha ont été en mesure de remplacer avec succès les Novillo, Taïder et Piatti durant le camp est très encourageante. Ces jeunes joueurs ont du chien, sont travaillants et ont fort probablement convaincu Rémi Garde de leur offrir plus de temps de jeu cette saison. Avec un championnat canadien où on espère voir l’Impact faire une longue route, une saison plus courte qu’à l’habitude et des joueurs comme Piatti et Sagna qui ne rajeunissent pas, il sera important pour Rémi Garde de pouvoir faire tourner l’effectif sans chambouler ses principes de jeu et sans automatiquement attendre moins de résultats. Au contraire, ces joueurs veulent se prouver et ils devront continuer de tout donner à chaque occasion qu’ils auront. En ce sens, très hâte de voir comment Orji Okwonkwo, qui n’a obtenu que quelques minutes hier, mais qui a démontré de beaux flashs, pourra intégrer le système rapidement.
Mathieu Choinière, d’ailleurs, a fait écarquiller bien des yeux hier soir. Son but magnifique y est pour beaucoup, mais la qualité technique de ce jeune joueur est simplement ahurissante. Il en devient difficile à arrêter lorsqu’il travaille fort pour chacun des ballons comme ce fût le cas durant le camp. Son intensité et sa fougue font du bien au groupe, et j’espère le voir obtenir beaucoup de temps de jeu cette année.
https://twitter.com/TVASports/status/1099491261835288579
Surtout, j’espère le voir obtenir un essai au poste d’Azira, aux côtés de Taïder et Piette. On voit à quel point Mathieu est doué offensivement et ce qu’il peut faire en électron libre sur l’aile, mais il pourrait éventuellement être plus utile à l’Impact en tant que relanceur et relayeur, où on le dit très efficace, même si ce poste implique des tâches plus défensives.
Bonne nouvelle alors que David Choinière, le frère de Mathieu, a réussi à convaincre Rémi Garde de lui offrir un contrat. Il serait immédiatement prêté, un peu comme Daniel Kinumbe, mais ça demeure une belle marque de confiance à son égard.
Le pari de David Choinière est réussi.
Selon mes infos, le Québécois signera un nouveau contrat avec l'Impact et sera prêté. Le club de prêt n'a pas encore été choisi. #IMFC
— Nicolas A Martineau (@nikmartineauTVA) February 24, 2019
Émile Legault pourrait bien être le prochain alors qu’il a également bien fait durant le camp. L’effectif est un peu plus congestionné en défense, mais la saison 2018 nous a rappelé à quel point une escalade de blessures peut tout changer assez rapidement. Un jeune québécois avec son potentiel, ce serait dommage de ne pas le voir en bleu, blanc et noir.
Avec sa performance d’hier, je serais surpris si #IMFC n’offre pas de contrat à Émile Legault, d’autant qu’il a démontré qu’il peut évoluer à gauche même si ce n’est pas sa position naturelle.
Rapide, impliqué, québécois. Une belle profondeur.
— Julien Tardif (@tardifju) February 21, 2019
Une présaison pratiquement parfaite pour l’Impact donc. 3 victoires et 2 matchs nuls, 7 buts marqués et 1 seul accordé. Un esprit d’équipe qu’on peut sentir et deviner même à travers les streams YouTube, un système de jeu qu’on sent profondément ancré dans l’esprit des joueurs, un groupe d’entraîneur avec une année de MLS comme expérience, une défensive solide et une attaque qui peut être dangereuse tant en possession qu’en contre-attaque. Sans être trop optimiste, on sent que quelque chose se passe avec cet Impact, et ça semble également se sentir de l’intérieur…
https://twitter.com/RaphLCyr/status/1099514948940718080
La clé désormais sera d’être en mesure de confirmer ce bon camp en début de saison. On le sait, l’Impact doit jouer ses 6 premiers matchs sur la route et il se doit d’obtenir des points pour ne pas se creuser un trou dont il sera trop difficile de se sortir par la suite. Sur ces 6 matchs, ceux à San Jose, Houston et Orlando semblent prenables. 9 points sur 18 sur ces 6 matchs seraient inespérés, et permettrait à l’Impact de déjà s’imposer comme une menace dans l’association de l’est. C’est peut-être beaucoup demander, mais si l’Impact est en mesure d’évoluer dans ces matchs avec la confiance, la patience et la justesse avec laquelle il l’a fait hier soir, je ne parierais pas contre eux.
Une bonne présaison ne fait pas foi de tout, donc, mais c’est beaucoup plus positif que l’inverse. D’autant que l’Impact s’envolera vers San Jose animé d’une forte confiance pendant que les Earthquakes nagent un peu dans l’incertitude alors que des rumeurs enverraient déjà leur nouvel entraîneur Matias Almeyda vers Cruz Azul, lui qui serait insatisfait du budget serré des Quakes. L’Impact doit en profiter, et démarrer la saison comme il a terminé son stage en Floride.
À quoi s’attendre des 6 premiers matchs, selon vous?
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ALLONS!