betgrw

L’Impact doit se remettre en question

Dure, dure semaine pour l’Impact de Montréal.

Ne laissons pas la courte victoire de 2-1 de mercredi face au Real Salt Lake cacher le désastre des 7 derniers jours. La blessure à long terme de Piatti, la faiblesse et la légèreté de l’effectif actuel et l’horrible performance d’hier après-midi face à Orlando doivent pousser l’Impact à un réel examen de conscience. Et rapidement.

IMFC 0 – 3 ORLANDO
Quelle horreur que ce match, possiblement l’un des plus affreux qu’il m’ait été donné de voir au Stade Saputo. Pourtant, l’ambiance était là, les estrades étaient pratiquement remplis et tout semblait en place pour que l’Impact confirme sa victoire du mercredi et entame finalement une séquence positive à domicile.

Mais non. Les joueurs (tous) sont sortis complètement à plats, sans envie, sans imagination, sans créativité. Imaginez un instant que quelqu’un se rendait au Stade Saputo pour la première fois hier après-midi et qu’il avait droit à ce spectacle terne? Il ne reviendrait probablement plus, et ce serait difficile de l’en blâmer.

Et que dire de ce spectateur qui fêtait hier au Stade Saputo son 100ème anniversaire, a donné le coup d’envoi et a assisté à cet horrible spectacle?

Il aurait pu décéder sur place qu’on en aurait pas été surpris.

À l’aube de la pause de 3 semaines prévue pour la Gold Cup, l’Impact doit profondément se remettre en question. Les bons résultats obtenus sur la route en début de saison disparaissent rapidement au rythme des points échappés à la maison. Des points échappés peuvent encore aller, mais la manière avec laquelle l’Impact a perdu hier est simplement inconcevable.

Surtout, au moment où l’on annonçait la grave blessure à Nacho Piatti, comment oublier que sa blessure initiale était survenu face à cette même équipe d’Orlando, via un geste du défenseur Ruan qui n’avait pas du tout été sanctionné? Sans parler de « vengeance » ou même de coup salaud, comment se fait-il qu’on ait senti aucune animosité envers cette équipe, envers ce joueur? Comment se fait-il que les joueurs n’avaient pas de facto cette envie de triompher, de gagner, de montrer à cette équipe qu’ils leur sont supérieurs? Comment expliquer cette absence de fierté?

L’important est surtout que tout le monde réalise et accepte sa part de blâme. Nul besoin de s’attarder sur la performance de chaque joueur alors qu’ils ont pratiquement tous été mauvais hier après-midi. Shome et Brault-Guillard ont fait des entrées respectables mais le reste, même les fiables Piette et Diallo, ont tous été en dessous de leur niveau habituel, dans la qualité comme dans l’engagement.

Rémi Garde, s’il est bien conscient de la performance horrible de ces joueurs, a également un examen de conscience à faire. Même s’il ne peut être tenu entièrement responsable de la longueur de sa liste des blessés et de la légéreté de son alignement, certains de ces choix pour le XI de départ d’hier étaient particulièrement curieux.

Pourquoi envoyer Bacary Sagna dans la mêlée alors qu’il a joué 90 minutes il y a quelques jours et que Brault-Guillard quittera pour un mois tout de suite après le match? Décision difficile à expliquer qui a mal tournée alors que Sagna est sorti sur blessure et que l’Impact se retrouve sans aucun latéral droit pour le match de mercredi prochain.

Pourquoi également positionné Maxi Urruti sur l’aile gauche? Les options n’étaient évidemment pas légions mais Urruti n’est clairement pas un joueur de couloir et il a passé l’après-midi à revenir vers le centre et à marcher sur les pieds de Jackson sans jamais être dangereux sur son aile. De plus, le milieu manquait grandement d’appui en l’absence du pressing d’Urruti, ce que Jackson ne sera vraisemblablement jamais capable de faire.

Comme ses joueurs, Rémi Garde doit se remettre en question.

La remise en question que doit effectuer Rémi Garde doit toutefois dépasser la confection de son alignement partant. Après 1 an et demi en poste à l’Impact de Montréal, force est de constater que le recrutement de Rémi Garde fait parfois défaut. Si Zakaria Diallo s’impose en défense centrale malgré quelques lacunes, les recrutements de Rudy Camacho et Harry Novillo font actuellement mal à l’équipe.

Rudy Camacho n’est pas aussi mauvais que certains veulent le laisser entendre, ses performances face aux Red Bulls et à RSL le démontrant, mais il reste que dans un contexte de plafond salarial et de places internationales, il n’est pas le type de joueur dont l’Impact a réellement besoin actuellement. Ses quelques 600 000$ en salaire et sa place internationale pourraient être utilisés à bien meilleur escient, et surtout avoir un impact direct sur chacun des matchs, ce qui n’est pas le cas avec Camacho.

Mais il faut surtout, malheureusement, parler d’Harry Novillo. Un joueur autrefois doté d’un grand potentiel, que Rémi Garde a bien connu à Lyon, qui s’était perdu dans des ligues asiatiques et qui débarquait à Montréal en demandant une nouvelle chance de prouver sa valeur et son professionnalisme… Avec Piatti, Okwonkwo, Choinière et Bayiha sur la touche, Rémi Garde avait besoin de Novillo comme partant ce week-end et il comptait sur sa présence jusqu’à jeudi soir, jusqu’à ce que Novillo débarque vendredi matin avec un « mal de gorge » l’empêchant de jouer…

Faites-en ce que vous voulez, mais dans quel monde un mal de gorge t’empêche de jouer un match professionnel, quand ton entraîneur et tes coéquipiers comptent sur toi, ont besoin de toi? Novillo n’est simplement pas sérieux, et les chances sont plus grandes qu’il ait viré une énième brosse dans les bars Montréalais qu’un réel virus l’ait empêché de jouer. Un autre pari de Rémi Garde qui, malheureusement, semble tomber à l’eau, tout comme un autre salaire et une autre place internationale gaspillée. À la fin, c’est ce qui fait la différence dans cette ligue, surtout quand tu n’a pas les green cards pour te sauver.

Quand on voit que Roberto Brown déniche un Omar Browne au Panama pour une bouchée de pain, il est plus que temps que l’Impact se dote d’une cellule de recrutement plus sérieuse. Ça semble actuellement être le cas avec l’affectation de Kevin Antunes, mais quand pourra-t-il avoir un impact? Si ça implique que Rémi Garde ait un peu moins de pouvoir en ce sens, soit. Ses talents d’entraîneur sont clairs et ça pourrait ultimement lui être encore plus bénéfique de se concentrer plus exclusivement sur l’effectif qu’il a sous la main.

En attendant, il faut espérer que l’Impact pourra se débarrasser de quelques joueurs qui retardent le groupe durant l’été et pourra les remplacer avec du sang neuf, de l’envie, des couilles.

L’Impact est encore artificiellement en séries, mais ça ne durera pas si ce qu’on a vu hier se reproduit. Sans Nacho Piatti, il faudra délier les cordons de la bourse cet été et lui chercher un remplaçant, plus tôt que tard.

Personne ne survivra bien longtemps a des performances comme celle d’hier, et le Stade se videra tellement rapidement que les chroniqueurs de la Presse auront à peine le temps d’écrire sur les faibles assistances…

Commentez, partagez et suivez-moi sur Twitter.

ALLONS!

PLUS DE NOUVELLES