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L’heure des auditions est-elle arrivée pour McCarron et Hudon?

On voulait le voir pour le savoir? On l’a vu et on le sait. Alex Semin n’est plus un joueur de la LNH. Pas à Montréal en tous cas.

Do svidaniya (au revoir) Semin!

Comme Douglas Murray et Mike Weaver nous l’ont montré ces dernières années, il faut être en mesure de suivre la parade pour survivre dans la LNH. « Speed kills, la vitesse tue », comme dirait Justin Trudeau.

Nul besoin de s’étendre plus longtemps sur le sort du pauvre Semin. On lui souhaite un échange, un ballottage, un petit tour en KHL ou une bonne retraite bien dorée de vrai « gras dur ».

À vous de choisir.

Ce qui devient intéressant en cette mi-novembre c’est alors bien sûr la première vague d’auditions des joueurs du club-école. Le Canadien nous a habitués à ce scénario ces dernières années et ça ne devrait pas trop changer cette saison.

C’est d’autant plus intéressant, en fait, que plusieurs jeunes semblent ruer dans les brancards dans l’espoir d’être rappelés à la première occasion.

Cette occasion ne saurait être très loin. On a pas mal fait le tour du jardin à Montréal. Ni Semin, ni DSP, ni Byron, ni Flynn, n’ont su relever le défi d’accompagner Eller et Galchenyuk dans leur assaut du filet adverse.

À go, les auditions?
Bon, admettons qu’on veuille continuer l’expérience de Galchenyuk au centre avec Eller à l’aile gauche – ce qui déjà n’est déjà pas une certitude à moyen et long termes –  qui sont les espoirs des IceCaps les plus sujets à venir les épauler?

Mon collègue Nicolas Cloutier vous avait déjà parlé la semaine dernière de Thomas, Holloway et Andrighetto, tous trois des ailiers droits naturels.

Ce sont bien sûr de fortes possibilités, mais il y en a d’autres, dont Hudon et McCarron sur qui je m’étendrai davantage.

Mais, rapidement, commençons nous aussi par les plus vieux!

Bud Holloway : Sans être un patineur explosif (il est selon moi sous la moyenne), Holloway, 27 ans, n’a encore jamais joué dans la LNH, mais il se démarque par son instinct offensif et son tir. Son séjour de quatre saisons en Europe semble l’avoir inspiré et il s’agit vraiment pour lui de la tentative ultime d’atteindre la LNH.

C’est un bon vétéran à St. John’s. Il connaît tout un début de saison et il mérite un coup d’œil dans la LNH. C’est probablement lui que je rappellerais en premier, même si j’anticipe que son manque de vitesse lui nuira. Simple question d’en avoir le cœur net.

Christian Thomas : On a tous passablement aimé la fougue de Thomas lors de son séjour à Montréal l’an dernier, à commencer par Michel Therrien. Ce sont les acquisitions de Flynn et Mitchell, on s’en rappellera, qui l’avaient finalement écarté de Montréal.

S’il a peu produit jusqu’ici chez les pros, le fils de Steve, 23 ans, semble enfin répondre un peu mieux cette saison (14 pts en 16 matchs, dont 7 buts) au profil du joueur offensif qu’on voyait en lui lorsqu’il a été repêché en deuxième ronde par les Rangers en 2010.

Il mériterait lui aussi un autre coup d’œil, aux côtés de joueurs plus offensifs, cette fois. On aime surtout son accélération et son lancer, qu’il aime dégainer d’un peu partout.  Mais on aime moins sa vision du jeu. N’empêche, il faut peut-être mesurer où il en est rendu pour s,en faire une idée plus claire.

Sven Andrighetto :
C’est semblable à Thomas à bien des égards, à la différence qu’il lance de la gauche et qu’il est plus sujet à tenter des jeux de finesse.  En théorie, c’est un style qui pourrait peut-être mieux sied à Galchenyuk et Eller que celui de Thomas et Holloway, mais la régularité dans son jeu n’est pas sa grande force depuis son arrivée chez les pros. À 22 ans, malgré son talent, on ne peut pas dire que’ il est déjà parvenu à brûler la AHL. Il a encore le temps, mais il devra en montrer davantage pour mériter un rappel à mon avis. Il doit exploser.

Il demeure que pour ces trois derniers joueurs, on parlerait davantage de rappels temporaires ou de « petits tests » que de solution à long terme, à mon avis. Surtout dans un rôle offensif sur un gros trio…

Pour les deux joueurs suivants, l’approche me semble cependant différente.

Charles Hudon : On l’a d’abord vu jouer à gauche de Dumont et Andrighetto en début de match vendredi dernier. Puis on l’a muté au centre de Holloway et de ce même Andrighetto. Hudon n’a pas mis de temps à exploser avec cette dernière combinaison  : 4 pts en un match et demi.

On se rappellera aussi que Hudon avait été l’espoir qui était demeuré le plus longtemps à Montréal parmi les attaquants lors du dernier camp d’entraînement. Maintenant qu’on a déjà vu les prouesses de Thomas et d’Andrighetto avec le grand club, le temps ne serait-il pas venu de jeter un petit coup d’œil du côté de Charles Hudon? Ne serait-ce que pour savoir où il en est et de lui indiquer ce qu’il reste à accomplir, l’idée n’est pas mauvaise.

Interviewé par Mathias Brunet au sujet des jeunes espoirs chez les IceCaps, Mike Barberio, se dit impressionné par le « niveau de talent très élevé » de Hudon. C’est le meilleur à ses yeux. « Il fait des choses sur la glace que je ne pourrais même pas essayer. Il est vraiment fort. », de dire le « vétéran » défenseur.

Avec l’ajout de Hudon, le trio de Galchenyuk, pour ne parler que de celui-là, se verrait doter, d’un cerveau hockey, hors du commun. À défaut d’être une bombe sur patins, Hudon, intelligent, patient et agile, dégagerait les deux autres de certaines responsabilités défensives en plus de pouvoir orchestrer de surprenantes attaques. Hudon a le potentiel pour être un catalyseur, une deuxième roue de luxe sur ce trio.

Reste à voir, s’il est prêt.

Michael McCarron : Lui aussi vanté par Barberio, la progression du gros Américain ne semble pas connaître de limite. Alors qu’on s’attendait à une chute importante au niveau de sa production offensive en arrivant dans la AHL, McCarron pointe au 4rang de la ligue avec 17 points après 16 matchs, incluant huit buts, dont plusieurs ont été importants. Le trio qu’il forme actuellement avec Carr et Thomas montre une excellente chimie. Le gros #25 a entre autres enregistré 5 pts à son dernier match…

Un rappel avant les Fêtes n’aurait jamais été pensable il y a de cela quelques semaines à peine, mais là, un peu selon la même logique de « premier coup d’œil » qu’on a appliqué pour Hudon, on se surprend à penser qu’un essai automnal pourrait lui être bénéfique.

McCarron pourrait donner énormément d’espace à Eller et Galchenyuk pour manoeuvrer en zone offensive en s’occupant du jeu en fond de territoire et en se postant devant le filet. Il serait aussi loin d’être une nuisance en défensive et déjà on parle de lui comme d’un leader. Par sa seule présence, il apporterait une nouvelle dimension, non seulement à ce trio mais à l’équipe en général.

Un Gallagher de 6’6, 235 lbs, évoquent certains?

Pas loin…

Dans son cas, comme dans celui du petit québécois, il se pourrait que ça « colle » dès la première audition. Après tous, les deux sont apparemment déjà capables de dominer dans la AHL. Mais, dans une optique plus pédagogique, envisageable avec la fiche actuelle du gros club, ça pourrait aussi lui enseigner ce qu’il lui manque encore pour s’établir pour de bon dans la LNH lors d’un prochain rappel.

Imaginez si ce talentueux et responsable mastodonte de McCarron était « prêt » pour les séries. Hmmmm… C’est une idée qui doit passer dans la tête de Therrien et Bergevin au moins une fois par semaine!

Conclusion
Bref, ce ne sont pas les options qui manquent, même Daniel Carr pourrait obtenir quelques votes. Scherbak et De La Rose? Passons. Mais on y reviendra dans un prochain article…

Cela dit, à choisir, et pour être conséquent avec ma vision de la hiérarchie chez les espoirs, c’est véritablement Hudon et McCarron qui sont les plus à même de faire progresser le CH. S’ils méritent leur chance, et on pense que c’est le cas, on devra tôt ou tard les favoriser d’une manière ou d’une autre dans cette course en choisissant le meilleur chemin pour qu’ils réussissent.

Une entrée en matière à l’aile pour ces deux joueurs convertis au poste de centre, n’est certainement pas à écarter. Surtout avec le prolongement du contrat de Plekanec et la mutation au centre – pour le moment en tous cas – de Galchenyuk.

Si on ne procède pas à une transaction d’importance – un scénario encore fort probable – pour combler le vide sur le top 9, possiblement à droite de Galchenyuk, ce sont eux qui seront là en vue des séries.

Le moment venu, ils ne seront pas des plasters.

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