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Les 12 plus importants espoirs du CH (8 à 5)

On continue aujourd’hui notre décompte des plus importants espoirs du CH avec les positions 8 à 5! Ça commence à chauffer! Si vous avez manqué la première tranche, c’est ici.

Au menu aujourd’hui, trois petits attaquants talentueux et mystérieux, évoluant dans trois ligues différentes, et qui se font déjà toute une lutte pour s’élever dans la hiérarchie des dirigeants.

Puis, un autre, beaucoup moins mystérieux, qu’on connaît même déjà un peu à Montréal…

C’est parti!

8. Sven Andrighetto (4e) : Le « petit Suisse » est un bon joueur offensif. Il est plus rapide que la moyenne. Il a de bonnes mains, un bon lancer. Mais force est d’admettre que jusqu’ici, il a peu progressé à Hamilton. Il a même été décevant en fin de saison après son renvoi à Hamilton suite à son rappel de 12 matchs à Montréal. Ça explique en partie sa petite « débarque » dans ce classement très serré de milieu de peloton.

Ses statistiques à ses deux premières saisons à Hamilton sont presque des copies carbones. Ça ne l’aide pas.

Bien sûr, les statistiques primaires ne disent pas tout, mais je n’ai certainement pas l’intention de vous endormir (et de m’endormir moi-même) avec des graphiques de stats avancées de la AHL!

Peut-être qu’Andrighetto joue mieux sans la rondelle, peut-être qu’il rend ses coéquipiers meilleurs, peut-être qu’on lui a attribué des rôles (entre autres, au centre) qui ne lui conviennent pas.

Peut-être.

Mais il demeure que pour un espoir offensif, il faut mettre des points au compteur, il faut produire à 5 contre 5 ou, à tout le moins, en avantage numérique.

Or, l’an dernier,  sa moyenne de buts par match est de 0,233, bonne pour le 173e rang de la AHL… Sa moyenne de points par match? 0,717. C’est meilleur, ça le classe au 80e rang. Mais pour un joueur offensif de deuxième année, on est loin des 1,326 p/pj de Pulkinnen, mettons!

La différence
C’est pas compliqué : Andrighetto n’a pas de chaise, ni de rôle bien clairs dans l’organisation à ce jour, à part créer de l’offensive là où il jouera. Pour Andrighetto, qui a plafonné un peu de ce côté, il faut donc un déclic offensif irrésistible.

Il faut qu’il fasse un genre de Pulkinnen de lui-même dans la AHL et qu’il explose offensivement en visant une production d’un point par match, car jusqu’ici il n’a clairement pas encore suffisamment dominé dans ce circuit, malgré tout le « chialage » qu’on peut entendre sur le « méchant » Sylvain-Lefebvre-qui-fait-pas-les-séries-et-qui-étouffe-ses jeunes.

Si le déclic survient dans son cas, alors, comme par magie, une chaise pourrait vite devenir disponible, car des chaises « chambranlantes » à qui il ne reste qu’une ou deux années de contrat, il y en a 8-9 à Montréal…

Mais bien sûr, dans le cas d’Andrighetto ce sont les chaises « offensives » de Plekanec, Desharnais, Semin,  Kassian et peut-être celle de Fleischmann, dans le top 9 qu’il lui faut viser. En bas de ça, la AHL, et surtout l’Europe, sont préférables dans son cas.

Avec son coup de patin, sa force physique et sa proximité de la LNH en frais d’expérience et d’habiletés, on serait tenté de le placer plus avantageusement sur cette liste. Mais Andrighetto est déjà rendu à 22 ans. En tant que joueur offensif assez unidimensionnel, il commence à avoir moins de cartes dans son jeu à Montréal. Il apparaît comme de plus en plus remplaçable. Top 6 or die?

7. Artturi Lehkonen (10e) :
La fameuse « carte cachée » de Timmins parmi les espoirs de club (déclaration circa 2014…) a connu une saison en-deçà des attentes à son arrivée en Suède dans la difficile SHL (16 pts en 47 matchs). À sa défense, il a été victime d’une mononucléose en cours de route. Mais ç’a semblé se replacer en fin de saison, particulièrement en séries avec une honnête récolte de 6 points en 13 matchs. Puis, après deux étés piratés par les blessures, il a enfin pu ajouter du muscle dans les derniers mois.

Celui qui planifie faire le saut en Amérique en 2016-2017, a quand même jusqu’ici un peu plafonné dans la hiérarchie des espoirs du club, surtout si on le compare à d’autres « petits joueurs offensifs » qui ont su se faire remarquer davantage. Il a besoin d’un gros coup d’accélérateur cette saison.

La différence
Même si son rôle dans l’organisation est loin d’être parfaitement clair à ce stade-ci de sa carrière, et même si on n’a pas encore la certitude qu’il jouera un jour dans la LNH, le niveau de talent de Lehkonen (surtout son tir, son flair pour le filet et sa lecture défensive), le niveau de confiance que l’on semble afficher à son endroit, et les plans qui se dessinent pour lui en 2016-2017 (AHL ou NHL), nous laisse croire qu’il est toujours un espoir que l’on tient en haute estime.

Son style fougueux et responsable ainsi que son tir vif et précis lui confère une certaine latitude dans un alignement de la LNH. Je vois Lehkonen, capitaine de l’Équipe finlandaise junior l’hiver dernier, un peu comme une bonne deuxième ou troisième roue sur un trio, comme un joueur de caractère que l’on peut employer n’importe où, avec n’importe qui.

Il peut marquer des buts difficiles devant le filet à 5 contre 5 et en avantage numérique et il sera probablement un des chefs de file en désavantage numérique, ce qui pourrait bien devenir son pain et son beurre dans la LNH.

Pour l’instant, la clé pour lui est de continuer de mettre de la viande sur sa charpente et de demeurer en santé. Si son passage en Amérique se fait sans heurts l’an prochain, alors qu’il n’aura que 21 ans, Lehkonen pourrait bien avoir les ingrédients pour stabiliser, voire améliorer le top 9 du CH d’ici 3 ans, peut-être en remplacement d’un Desharnais à l’aile gauche. Son style et ses forces offrent plusieurs options à ses patrons. Et ceux-ci aiment ça dans leurs plans, avoir des options.

6. Martin Reway (7e) : Si Lehkonen est encore la « carte cachée » des espoirs de l’organisation, Reway, repêché au 116e rang en 2013, est sans doute pour plusieurs le plus grand mystère. Qui peut prédire où sera Reway, le « Patrick Kane des pauvres » dans deux ou trois ans avec le talent qu’il possède?

Toujours en Europe? Dans la AHL? Ou, à Montréal, bien implanté sur un trio offensif?

Personne ne le sait.

Mais, je crois qu’on devrait sérieusement considérer la 3e option. Le 6e rang qu’on lui confère est donc sous cet angle passablement conservateur.

Car, ce que l’on sait, c’est que le jeune slovaque a été un des cinq meilleurs joueurs des deux derniers championnats mondiaux junior. Il a été le capitaine de la dernière édition qui a mis fin à une disette de 16 ans sans médaille, en mettant la main sur le bronze.

Sous-estimé, ce jeune homme?
Source: ici.radio-canada.ca

Ni Lehkonen, ni Andrighetto ont su montrer une aussi grande qualité de jeu que Reway lors de cette compétition ces dernières années. L’an dernier, Reway a virtuellement transporté la Slovaquie sur frêles épaules, grâce son talent et sa créativité sans bornes, mais aussi une bonne dose de caractère et de leadership qu’on ne lui connaissait pas.

Bergevin, impressionné par la performance de Reway à ce même tournoi, où il a vu en lui « des atouts de la LNH », se rappelait encore du camp d’entraînement « exceptionnel » qu’avait connu le jeune slovaque à sa première expérience avec le CH à l’automne 2013. On se rappelle encore de ce magnifique but dans la lucarne, du revers

Pour être considéré comme un espoir important il faut être aimé par au moins quelques dirigeants, si l’un de ceux-là est le directeur général, ça aide!

Vous en voulez encore? Reway, à 19-20 ans, a dominé tous ses vétérans coéquipiers du Sparta Praha en République tchèque au niveau de la moyenne de point par match : 40 points en 37 parties. Le jeune espoir a évidemment été élue recrue de l’année dans la Ligue tchèque.

Ce n’est certainement pas une aussi bonne ligue que la KHL ou la SHL, mais c’est tout de même une ligue d’hommes de haut niveau. Plusieurs hockeyeurs ont été repêchés dans la LNH, dont un certain Daniel Pribyl (15 points en 21 matchs), sélectionné puis libéré par le CH, il n’y a pas si longtemps!

La différence
Donc, qu’est-ce qui fait la différence dans le cas de Reway? Si on le compare avec ses compétiteurs directs que sont Andrighetto et Lehkonen, sélectionnés avant lui en 2013, la différence provient du fait que Reway est le plus talentueux des trois, mais surtout c’est qu’il semble avoir une confiance supérieure en ces moyens.

Cela fait de lui un véritable, un authentique, catalyseur offensif. Reway semble réellement avoir ce qu’il faut pour être, au besoin, la première roue, le meneur offensif d’un trio dans la LNH dans un avenir raisonnable.

Reway, dont le style et les patrons de jeux peu orthodoxes peuvent aussi rappeler ceux de Kovalev et de Jagr en format de poche, aidé par les meilleures « mains » de l’organisation, crée des jeux où personne n’en voit. C’est une qualité infiniment rare. Ça lui confère une unicité, une singularité dans la banque des espoirs du CH. Avec sa patience, son arsenal de feintes, de passes et de tirs, il est peut-être même  la plus belle solution à l’interne pour les problèmes du CH en avantage numérique chez les attaquants.

Bien sûr, il est petit. Bien sûr, ce n’est pas tout le monde qui a aimé son départ pour Prague. Mais considérant la maturité physique et mentale qu’il avait à acquérir, cela n’a fait que donner plus de temps à l’organisation pour l’évaluer et éventuellement lui offrir un contrat.

Car, il va venir, ce contrat.

Reway a juste trop de qualités dominantes pour ne pas jouer dans la LNH lorsqu’il sera fin prêt physiquement. En voilà un qu’on aimerait sans doute voir au camp de 2016 parmi les dirigeants du CH, surtout avec l’apparition du 3 contre 3 et le maintien de la fusillade…

Cela dit, malgré l’enthousiasme que nous inspire Reway, lorsque l’on regarde le plus objectivement possible nos quatre critères de sélection pour ce décompte (rôle envisageable, niveau de confiance à son endroit, irremplaçabilité, probabilités qu’il réalise son potentiel et remplace un joueur important) il faut avouer que l’évaluation que l’on fait de Reway à l’interne demeure pour l’instant nébuleuse sur plusieurs points. C’est pourquoi on ne peut le classer plus haut : encore trop de mystère!

5. Jacob De La Rose (6e): On a eu la chance de connaître un peu mieux le gros suédois la saison dernière, alors qu’il a réussi à se tailler une place avec le grand club avant les séries. Au préalable, DLR s’était bâti rapidement une solide réputation d’attaquant défensif efficace à Hamilton. Mais quel  est le véritable potentiel de ce jeune homme qui a atteint la LNH à seulement 19 ans?

Même si les fans devraient tous être surexcités par le fait qu’un attaquant de 19 ans (20 maintenant) ait pu se tailler une place à Montréal, De La Rose, un joueur peu spectaculaire au talent offensif limité, laisse les partisans plutôt tièdes.

De La Rose me fait penser à un genre de Travis Moen avec des jambes plus jeunes, un joueur qui soigne sa défensive avant toute chose, qui patine fort, qui n’a pas de très bonnes mains et qui ne fera probablement jamais beaucoup de points.

Un Bob Gainey? Des « nécessiteux », peut-être…

Mais il est encore peut-être trop tôt pour porter des jugements trop sévères. Gardons-nous nous une petite réserve.

La différence
DLR est déjà physiquement et tactiquement prêt pour jouer dans la LNH de façon convenable. Il n’y a pas de mystère, pas de pari à prendre avec lui. Un tien vaut mieux que deux tu l’auras. C’est un sure shot pour la LNH. Un joueur mature.

D’un côté, son rôle d’attaquant défensif est bien défini. L’organisation a confiance en lui.  Il est passablement polyvalent, entre centre et ailier. C’est déjà un vrai pro. Il est donc important dans les plans. Il offre lui aussi des options à ses patrons. C’est pour ça qu’on ne peut le classer plus bas.

Mais, de l’autre côté, est-il un joueur si unique? Peut-il aspirer à remplacer et être meilleur que des Plekanec et des Eller? Fera-t-il du CH une meilleure formation à son apogée? Fera-t-il une si grosse différence à titre d’ailier ou de centre défensif de 3e trio? C’est ce qui nous empêche de le placer plus haut.

Avec une équipe en manque d’offensive et qui semble s’orienter vers un 3e trio résolument plus offensif, je suis loin d’être certain que DLR aura sa place avec le CH en ce début d’année. Pas exactement le genre de joueur que favorise une ligue qui se lance dans le 3 contre 3… On devrait l’inviter à peaufiner son jeu offensif dans la AHL encore un peu, des fois qu’il y aurait un peu plus de talent que l’on croit à découvrir…

On reconnecte avec le top 4 dans les prochains jours!

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