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Les 12 plus importants espoirs du CH : présentation de notre décompte

Les décomptes ou listes des « meilleurs espoirs » du Canadien sont légion. On en a déjà fait ici-même et on en retrouve un peu partout sur la toile.

Mais on se demande toujours un peu sur quoi se baser lorsqu’on fait ce genre d’exercice. La confusion règne souvent et ça conduit souvent à des disputes dans les commentaires car personne n’évalue la même chose.

C’est pourquoi, dans ce premier texte d’une série de quatre, j’aimerais vous présenter l’angle original avec lequel j’ai élaboré ma propre liste des 12 espoirs « les plus importants » du Canadien de Montréal.

Pourquoi 12?

Parce qu’après les 12 joueurs répertoriés je n’étais tout simplement plus certain qu’on pouvait encore parler « d’espoirs importants ». En plus, 12, ça fait plus biblique!

Sérieusement, plutôt que d’y aller d’une liste des supposément « meilleurs espoirs » basée, comme on le voit souvent, sur le talent brut, ou sur une estimation des probabilités que le jeune joueur réalise son plein potentiel, ou encore, sur un estimation de celui qui est le « plus proche » d’atteindre la LNH, je vais y aller à partir de mon estimation du niveau d’importance que devraient occuper les jeunes espoirs identifiés dans l’organigramme du club.

Le talent, le potentiel et le degré de maturité du joueur ne seront pas ignorés pour autant, mais ils seront considérés seulement en fonction du critère général le plus important qui est la progression du club.

Ainsi, au lieu de parler des « meilleurs espoirs », je vais plutôt parler des espoirs les « plus importants », c’est-à-dire de ceux qui sont le plus susceptibles de faire progresser le « Club de hockey Canadien » ou d’en faire un club plus difficile à vaincre à court, moyen ou long terme.

Il faut donc bien comprendre le concept d’« espoirs importants » et l’angle avec lequel je vais élaborer ce décompte.

Tout d’abord un « espoir » sera défini comme un joueur n’ayant pas encore joué 50 matchs dans la LNH.

Ensuite, plus le jeune espoir identifié sera jugé apte à faire significativement progresser le club en remplissant des fonctions importantes ou en comblant des besoins ou des lacunes criantes de l’organisation– des exemples récents seraient Galchenyuk, Subban, Eller et Gallagher – plus il sera jugé « important » et mieux il sera classé dans notre décompte.

Est-ce déjà un peu plus clair?

Mais pourquoi plus lui qu’un autre?
Un espoir important c’est donc un espoir qui est appelé à faire significativement progresser le club d’une manière ou d’une autre.

Mais comment identifier ces espoirs?

Pour ce faire, je prendrai en considération différentes indications que nous donne la direction du club sur ses meilleurs espoirs (par exemple, le rang de sélection du joueur, transactions au repêchage pour mettre la main sur un joueur en particulier, interventions dans le parcours du joueur par un changement de position ou de ligue, paroles élogieuses, etc.) et j’accorderai aussi une grande importance aux talents particuliers, ou encore, au niveau d’« unicité » ou d’irremplaçabilité que présente chaque jeune joueur dans l’organisation et le besoin qu’il vient combler dans l’organisation.

Au bout du compte, les jeunes espoirs ont été identifiés parce qu’ils sont susceptibles de faire progresser le grand club dans un avenir raisonnable en laissant voir des aptitudes qui seront tout simplement supérieures à celles des joueurs déjà en place (talents, caractère, éthique), ou, à tout le moins, parce qu’ils combleront certaines lacunes présentes au sein de l’organisation.

Les facteurs à considérer
On le sait, le repêchage et le développement par l’interne demeure et de loin le moyen le plus sûr, le plus efficace et le plus économiquement sensé pour donner une solide fondation et faire progresser une équipe. Detroit, Los Angeles, et Chicago et même le Canadiens (ben oui, gadon’ ça!) en sont de bons exemples dans les dernières années.

C’est fondamental. Mauvais repêchage + mauvais développement = surplace et ultimement écroulement d’un club.

Voici donc une explication des facteurs qui nous aideront à construire une liste où les espoirs seront classés par ordre d’importance en fonction de cette fameuse « progression générale » du club.

1) Le rôle que semble vouloir donner la direction au jeune joueur et le niveau de confiance qu’elle affiche à son endroit. 
Par exemple, un gars comme Subban s’est vite établi lors de son parcours junior et dès ses débuts chez les Bulldogs comme un game breaker capable d’aider son club à atteindre un niveau supérieur. Et c’est ce qu’il est aussi parvenu à faire dès son arrivée dans la LNH. Malgré quelques petits coups de bride ici et là, on a vite compris qu’il allait jouer un gros rôle et on lui a vite fait confiance chez les pros.

De façon semblable, on souhaite sans doute chez le Canadien que Galchenyuk, à peine 20 ans, imite la progression de Subban et qu’il devienne un catalyseur à l’attaque capable lui aussi d’apporter son club à un niveau supérieur.

Autre exemple, moins positif celui-là, dans les dernières années on a vu que le rôle modeste que Bergevin a voulu faire jouer à Louis Leblanc à Hamilton n’annonçait rien de bon pour son futur au sein de l’organisation. Malgré son haut rang de sélection sous l’ancien régime, Louis Leblanc avec le Canadien, c’est maintenant chose du passé.

Si on recule d’une quinzaine d’année, on avait vu quelque chose de très spécial chez Andrei Markov, pourtant repêché en 6e ronde alors qu’il était joueur de centre. On lui avait vite fait comprendre que son avenir dans la LNH passerait par la défense et un transfert en Amérique. Markov est par la suite devenu un défenseur étoile et une pierre angulaire du CH.

Enfin, règle générale, on remarquera que plus le joueur est repêché haut, plus la direction a des plans précis dans un avenir raisonnable (cela peut aller jusqu’à cinq ans) en ce qui le concerne. Ça semble du moins être le cas avec tous les derniers choix de première ronde depuis Tinordi.

2) Le niveau d’irremplaçabilité ou d’unicité du jeune joueur au sein de l’organisation
Le joueur concerné possède-t-il une qualité ou une spécialité manquante au sein de l’organisation qui le démarque clairement des autres et qui le rend pratiquement irremplaçable au sein de la banque d’espoirs?

C’est cette qualité et cette unicité que chaque joueur doit cultiver et prioriser dans son développement nous rappelait Martin Lapointe plus tôt cet été. C’est au niveau de l’unicité, par exemple, qu’un attaquant format géant comme Michael McCarron peut venir marquer des points dans notre décompte malgré des débuts modestes chez les juniors l’an dernier. Ou encore qu’un espoir comme Magnus Nygren, qui possède un excellent tir de la pointe et des habilités en avantage numérique, peut encore être d’un certain intérêt.

En contrepartie, un espoir quelque peu redondant comme Christian Thomas (petit, rapide, talentueux, mais qui tarde à s’imposer chez les pros) est loin d’être irremplaçable et unique (même s’il lance de la droite). On ne voit pas en quoi il pourra faire un jour du CH une meilleure équipe en étant supérieur aux joueurs en place ou en apportant un élément qui manque au club. C’est un simple « espoir de profondeur » qui aurait besoin d’un bond prodigieux dans son développement pour voir changer ce statut.

3) Le potentiel du jeune à remplacer et/ou devenir meilleur que des joueurs  « établis » dans un avenir raisonnable.
Par exemple, on a vu au fil des ans un Plekanec remplacer coup sur coup Ribeiro et Koivu mais sans jamais toutefois être parvenu à être drastiquement meilleur qu’eux. On se demande maintenant si Lars Eller a ce qu’il faut pour venir un jour prendre la place ou remplir une grosse partie du mandat de Plekanec. Bien sûr, plus l’espoir semble appeler à remplacer avantageusement un bon joueur qui occupe un rôle important, plus il sera haut sur notre liste.

Enfin, après avoir analysé en profondeur les 30 clubs de la LNH plus tôt cet été, j’en arrive à la conclusion que les organisations en progression comme le Canadien qui sont capables d’avoir autour d’une dizaine d’espoirs « importants », susceptibles de faire progresser encore davantage leur club, sont généralement en « business » pour les années à venir.

Vous voyez l’idée? La vraie progression d’un club passe le plus souvent par des jeunes capables d’occuper des rôles importants.

C’est donc demain que commencera notre décompte! En attendant, à partir des explications données, vous pouvez déjà dresser et nous parler de votre liste des 12 espoirs les plus importants du Canadien!

On s’obstinera après!

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