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Le retour des Nordiques pourrait être une nuisance pour la société québécoise

Dans plusieurs situations, le hockey ne doit pas être mélangé à d’autres sujets d’actualité.

Le problème majeur, là-dedans, se trouve dans le fait que le Canadien passe avant certains dossiers extrêmement importants et réduit l’intérêt social envers ceux-ci.

Jean-François Dumas a publié ce matin un excellent texte, étudiant le marché québécois et les retombées négatives du sport sur les domaines de la santé et de la politique, notamment. C’est son travail, après tout.

Au début de la saison, en septembre, suite au tournoi de golf du Canadien, des sujets comme la santé, la pauvreté, les aînés, la culture et l’enfance connaissent une baisse d’intérêt de 17%, alors que le hockey reprend son élan naturellement puissant d’intérêt.

Dumas explique qu’on en fait beaucoup trop.

« Entre novembre 2017 et février 2018, au moins une station de radio ou de télé, un quotidien ou un site web reconnu a annoncé pendant 95 jours d’affilés que le Canadien de Montréal allait ou devait effectuer prochainement une transaction relativement importante. »

Alors que rien ne s’est produit. Curieux, non?

Toute cette publicité gratuite offerte par les médias aurait coûté environ 104 millions de dollars au Tricolore, s’il avait voulu l’acheter. Et ce à travers une saison médiocre comme celle-ci. L’an dernier, on parlait d’un montant supérieur de 39%.

Le Québec consacre énormément de temps d’antenne au Tricolore, négligeant le reste.

« L’ensemble de nos médias a accordé globalement 25 minutes d’analyse pour chaque minute de jeu du Canadien cette saison. »

Si à Toronto, les Maple Leafs ne représentent que 18% des nouvelles de sport de la ville, le Canadien est seul dans sa catégorie, à 58%. L’Impact, au deuxième rang, se classe au deuxième rang avec 7% du marché montréalais.

La place de l’équipe au sein de la société québécoise est énorme. On n’aime pas le hockey, à Montréal. On est passionnés par le Canadien.

« Le lendemain de l’élimination de l’équipe, le poids du hockey va fondre de 66 % dans nos médias jusqu’au repêchage qui aura lieu en juin. Dans les autres marchés comme Edmonton, Ottawa ou Vancouver, la chute d’intérêt n’est que de 33 %. »

Qu’est-ce qui en est conclu?

Le retour des Nordiques de Québec n’est pas souhaitable, pour notre société. Si la capitale québécoise base ses nouvelles sur des sujets fondamentalement importants, en l’absence d’une équipe, cette structure pourrait être chamboulée et la couverture d’une nouvelle organisation atteindrait potentiellement un niveau similaire que celui du Canadien.

Le retour des Expos, par contre, pourrait permettre à la ville de Montréal d’offrir des nouvelles sportives plus variées.

Mais peut-être pas une bonne nouvelle pour les sujets d’actualité important… La fin du calendrier régulier, au hockey, rhyme avec le début de la saison de baseball. 

Bien sûr, à TVA Nouvelles, la politique aura encore et toujours un grand rôle… Mais le problème se trouve plutôt dans le choix de chaîne des Québécois. Lorsque le hockey est d’actualité, on synthonise plutôt TVA Sports ou RDS, oubliant que la politique est probablement la chose la plus importante à suivre, afin d’être instruit.

Lorsqu’on dit que l’industrie de l’«entertainment» sert de pure distraction…

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