La job de recruteur était déjà difficile, compliquée et exigeante.
De plus, elle n’est vraiment pas la même depuis 9 mois. Habitués de voyager aux quatre coins de la planète (ou de la zone géographique qu’ils couvrent) pour épier le plus de joueurs/talents possible, les scouts doivent maintenant se déplacer là où ils ont le droit, ce qui veut pas bien loin pour un gars qui travaille dans certaines régions des États-Unis ou du Canada.
Les recruteurs en chef, eux, doivent plus que jamais se fier sur ce que leur rapportent leurs différents recruteurs, se contentant de regarder la plupart des espoirs via vidéo.
Et parfois, ils doivent se fier sur ce que leur rapportent des recruteurs… qui n’ont vu que des vidéos eux-aussi. Disons que ça augmente (beaucoup) le risque d’erreur… qui était déjà élevé puisque le repêchage est loin d’être une science parfaite et exacte.
Chez le Canadien, Shane Churla a quitté pour la Floride, ce qui fait mal au département du recrutement, et les restrictions n’aideront en rien Trevor Timmins dans ses tentatives de bien prédire le développement des jeunes joueurs.
Trent Mann, le directeur du recrutement des Sénateurs, a avoué à Sylvain St-Laurent du Droit que l’élément chance sera encore plus grand lors du repêchage 2021.
Le directeur du recrutement des #Sens admet déjà qu’il n’aura pas le choix de prendre des chances, en misant sur des joueurs qu’il connaîtra peu, lors du #NHLDraft2021.https://t.co/Q37WXt45BF
— Sylvain St-Laurent (@Syl_St_Laurent) December 7, 2020
L’élément chance est justement le petit e que l’on tente d’éliminer à la fin de l’équation, notamment en allant voir jouer le jeune à plusieurs reprises (dans toutes sortes de circonstances) et en le passant en entrevue.
Bref, le repêchage 2021 sera encore plus un coup de dés que les précédents pour les équipes de la LNH. Les kilomètres en voiture et en avion seront remplacés par des megabytes qui se promènent dans un câble optique… et qui ne sont pas toujours très qualité lorsqu’ils arrivent dans ton écran d’ordinateur! La diffusion web d’un match de la NCAA, de la LHJMQ ou de la USHL, ce n’est pas comme la diffusion d’un match de la LNH sur RDS.
Si le repêchage a lieu en juin ou en juillet, il s’attend à devoir prendre plus de chances que jamais. Surtout que plusieurs espoirs auront joué très peu cette saison…
De plus, des recruteurs situés en Europe, aux États-Unis et même au Québec se sont parfois déplacés pour des rencontres… qui ont été annulées. Rappelons que les recruteurs n’ont même pas eu le droit d’entrer dans la bulle de la LHJMQ au Centre Vidéotron et qu’ils ne devraient pas pouvoir assister aux championnats mondiaux junior non plus.
Sachant qu’il y a des millions $ d’investis sur les espoirs dans la LNH, c’est problématique.
La WHL et la OHL qui n’ont toujours pas commencé leur saison, de même que les championnats U18 qui ont été annulés, n’aident en rien le travail déjà compliqué d’un recruteur.
Je me demande comment Trevor Timmins meuble ses journées présentement. Outre l’heure qu’il met à travailler ses biceps, bien sûr…
À noter que le développement des espoirs dont les droits t’appartiennent est aussi devenu plus difficile en temps de pandémie. Et bien développer, c’est censé être la clé du succès!