betgrw

Le plan du Canadien : un entre-deux et deux fenêtres d’opportunité

Dans les trois dernières années, Marc Bergevin a été un homme occupé. Le Canadien a repêché Ryan Poehling, Jesperi Kotkaniemi, Alexander Romanov ainsi qu’une panoplie d’autres excellents espoirs. On a réussi à faire l’acquisition de Nick Suzuki et à regarnir notre banque d’espoirs de façon considérable. L’arrivée de Max Domi à Montréal aura également été convaincante, alors que son attitude et sa production ont fait de lui un favori des partisans.

En fin de compte, on peut dire que le Tricolore a reconstruit son noyau de façon presque parfaite, et ce sans sacrifier trop. Il y a réellement des raisons d’être optimiste, lorsque nous analysons la composition de cette équipe et son potentiel, dans les prochaines années.

Par contre, il y a un bémol qui est toujours embêtant, lorsqu’on pense à cette restructuration : Carey Price et Shea Weber.

Ce n’est pas que les deux vétérans sont des problèmes, puisqu’ils sont excellents et qu’ils apportent présentement énormément à l’équipe. C’est qu’il y a actuellement deux plans différents qui se chevauchent et qui mettent le Canadien dans une drôle de situation.

En échangeant pour le vétéran Shea Weber et en accordant une lucrative prolongation de contrat à Carey Price, Marc Bergevin s’est engagé à gagner à court terme. Même si on tente de croire à un monde où le #31 sera au sommet de sa forme pour les sept prochaines années, il est difficile d’être confiant : le cerbère de 31 ans a déjà été ravagé par les blessures et il ne peut plus jouer de la même façon que lorsqu’il avait gagné le Trophée Vezina. Du côté de Weber, seul le temps nous dira à quel point il gardera la cadence


Il y a quelques mois, une source me mentionnait que Price était ennuyé de façon sérieuse par les répercussions de ses nombreuses blessures. 

Pour ce qui est de cette reconstruction accélérée durant laquelle Kotkaniemi, Suzuki, Poehling et Romanov ont été acquis par le Tricolore, l’idéal serait de viser la compétitivité à long terme. Ce qui n’est pas idéal, lorsqu’on considère qu’il ne reste que quelques années de prime Price/Weber.

Quel est donc le plan? Un entre-deux. Le moyen terme.

En théorie, combiner l’apport des vétérans au talent des jeunes joueurs semble convenable. Dans cette optique, il faudrait toutefois que le Tricolore soit compétitif dans les trois ou quatre prochaines années. Les jeunes seront-ils suffisamment productifs pour aspirer au championnat assez tôt dans leur carrière? C’est une excellente question.

Il faudrait évidemment éviter de sacrifier la longévité du plan impliquant la jeunesse pour accommoder celui qui tourne autour de cette combinaison de vétérans et de jeunes. Si Bergevin réussit à bâtir une bonne équipe qui peut concurrencer pour la Coupe Stanley sans avoir à se départir des choix/espoirs pour du renfort à court-terme, on aura alors la possibilité d’établir deux fenêtres d’opportunité distincte : une avec l’aide de Price et Weber, et une autre lorsque la relève aura atteint sa maturité.

C’est si cette première fenêtre ne porte pas ses fruits qu’il faudra se poser des sérieuses questions. L’état-major du Canadien aura du travail à faire pour trouver comment préparer cette deuxième phase sans Price et Weber.

Éventuellement, il faudra payer nos jeunes joueurs. Ce sera nécessairement une tâche plus difficile, puisqu’un gardien de 35 ans gagnera alors plus de 10 millions de dollars par année. Nous n’y sommes pas encore, mais ce sera inévitable, dans les prochaines années.

En date d’aujourd’hui, l’optimisme est de mise. Le Canadien n’est pas si loin d’être un aspirant et possède énormément d’argent pour faire l’acquisition d’un joueur d’impact et ainsi projeter le Tricolore au prochain niveau. Si nous nous concentrons sur le plan à court/moyen terme, il est nécessaire de réaliser que tout est possible. L’été qui prend présentement son envol sera extrêmement important et déterminera beaucoup de choses, pour l’équipe.

Marc, à toi de jouer.

PLUS DE NOUVELLES