On va jouer à un jeu, ok?
Vous vous mettez dans la peau, d’un boss, d’un patron, d’un employeur qui doit embaucher la meilleure personne possible pour un poste prestigieux, mettons, coach du Canadien de Montréal.
Moi, je vous pose des questions et vous, vous répondez ensuite. Ça marche?
C’est un gars bien relax qui s’est présenté devant les médias hier…
Source: TVAsports
On part.
Qu’est-ce que vous diriez d’un gars qui répond à peu près ceci quand on lui demande s’il rêve de diriger le CH un jour?
« Mon rêve c’était de jouer un jour dans la LNH. Coaché le CH? Peut-être qu’un jour ce serait quelque chose que j’aimerais essayer, si une opportunité se produit, il faudra que ce soit la situation qui sera peut-être idéale et qui me permettra d’avoir autant de plaisir qu’au niveau junior. Tsé, on a vraiment une belle ligue où on fait des progrès extraordinaires dans la LHJMQ, blablabla. »
Qu’est-ce que vous diriez de ce même gars qui répond en substance ceci quand on lui demande comment il voit le rôle d’entraîneur-chef et pourquoi il a voulu être entraîneur: « Je n’étais pas sûr d’aimer ça au début, j’ai commencé bantam AA, je ne me voyais pas nécessairement dans la LNH un jour, puis j’ai développé une certaine passion par la suite. Je rentre à l’aréna entre 7h30-8h le matin et je sors des fois à 5h-6h le soir »?
Des fois.
Que penseriez-vous du même individu si celui-ci insistait ensuite pour dire qu’il vous considère « bien chanceux de pouvoir avoir l’opportunité de relever le défi de redonner ses lettres de noblesse au CH »?
Que diriez-vous d’un gars qui vous dit qu’il est bien à Québec, qu’il adore sa qualité de vie et le défi « tout à fait intéressant et tout autant intéressant » que représente coacher dans le junior?
Que pensez-vous d’un gars qui se dit dans le même état d’esprit en 2012 pour une entrevue pour le poste d’entraîneur en chef à Montréal qu’il l’était 3-4 ans plus tôt lorsque, de son propre aveu, il a déjà dit qu’il était allé au Colorado simplement pour écouter ce qu’on avait à lui proposer?
Que pensez-vous d’un gars qui répond ceci à la très bonne question de Stéphane Leroux à savoir comment il se sentait après sa rencontre avec Bergevin et s’il pensait que ça pourrait-être lui l’élu : « je n’ai pas cherché à aller plus loin que ça, je n’ai pas cherché à être dans la tête du DG, j’ai juste voulu être honnête. » ?
Que pensez-vous d’un candidat pour le poste d’entraîneur du CH qui lance une balle courbe aux médias de Montréal en disant, « à Montréal on spécule pas, hein? »?
Que diriez-vous d’un gars qui rougit et hésite nerveusement quand on lui demande s’il était prêt à quitter les Remparts, pour finalement dire, soulagé, « je n’ai pas eu à me rendre à ça »?
Que penseriez-vous de ce même gars qui ne rêvait pas de coacher le Canadien mais qui rêvait de « revenir dans sa ville avec les Remparts »?
Que pensez-vous de l’ami du gars qui dit que « si une occasion positive se présentait un jour, son ami serait prêt depuis très longtemps »?
Que pensez-vous d’un gars qui vous dit : « sens-toi pas obligé de me rencontrer »?
Que diriez d’un gars qui ne serait pas déçu si vous lui appreniez qu’il n’a pas la job?
Auriez-vous embauché ce gars-là?