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La question nationale et le hockey…

Lors de mon dernier billet, je vous parlais des attaquants des Bulldogs qui s’approchent (ou non) de la LNH. Le texte a suscité de nombreux commentaires et opinions allant dans tous les sens. Ça faisait du bien d’échanger sur notre appréciation du talent des uns et des autres, et de parler de hockey « comme dans le temps »!

Mais peut-on s’entendre sur une ou deux petites choses?

Lorsque je dis que Bournival est supérieur à Nattinen et mettra de la pression sur un gars comme Eller dans un avenir rapproché, et qu’Eller a besoin de se trouver rapidement une chaise avec le Canadien, vous pouvez être en accord ou en désaccord avec moi. No problemo. Tant mieux. C’est un peu le but de l’exercice. 

J’avance des arguments qui témoignent du jeu de Bournival et ces qualités en tant que joueur. Je projette un peu son talent et ces qualités dans l’avenir et je les compare au jeu d’Eller. Je soumets alors une hypothèse. Rien de plus. Sans rien enlever à Eller ou Nattinen, qui sont encore jeune eux aussi, je me dis que peut-être que, si la tendance se maintient…

Si vous m’arrivez avec des arguments qui s’appuient sur des observations pertinentes, des stats et des faits et que vous pensez ensuite que Bournival ne sera jamais à la hauteur d’Eller ou que Nattinen lui est supérieur. No problemo. Tant mieux. On aura de bons échanges!

Bournival, 18 ans sur la photo, a du nerf.
Photo : Beyond the Next Level

Mais de grâce, restons de bonne foi! Mon hypothèse n’a absolument rien à voir avec le fait que Bournival soit Québécois et que les autres soient Danois ou Finlandais! Ne me prêtez pas des intentions risibles de la sorte! Ça part très mal le débat!

Ceux qui lisent mes analyses hockey depuis longtemps savent que j’essaie toujours de viser la plus grande objectivité possible, le plus honnêtement possible, même si on ne peut jamais faire l’unanimité lorsque l’on défend des opinions. Mais si on les défend avec des faits et des observations solides, ben, c’est déjà ça de gagner, on peut en discuter rationnellement.

Tiens, parlant d’honnêteté, peut-on aussi nous entendre sur le fait que David Desharnais n’est pas avec le Canadien « seulement parce qu’il est Québécois » et qu’il est tout aussi erroné de prétendre « qu’il n’aurait jamais eu sa chance ailleurs qu’à Montréal » comme certains l’ont suggéré suite à mon dernier article?

Oui, Carbonneau, propriétaire des Saguenéens, l’a vanté à la direction de l’époque et lui a ouvert une petite porte dans l’organisation du Canadien qui a mené au premier contrat professionnel de Desharnais.

Mais, ciboulot, Desharnais a dû être le meilleur joueur pendant un an, puis MVP des séries de la ECHL et, ensuite, un des meilleurs joueurs de la AHL pendant 2 saisons et demie (181 pts en 172 matchs, +56 en saison régulière, 27 pts en 23 matchs en séries). Ç’a donc pris 3 ans et demie dans les mineures avant qu’il obtienne une première vraie chance à Montréal. Je ne compte évidemment pas les 6 matchs qu’il a joué pour dépanner sur le 4e trio en 2009-2010.

Bref, on le voit clairement, ce n’est pas exactement comme s’il l’avait eu tout cuit dans le bec à Montréal!  Il a entre autres dû améliorer grandement son coup de patin pendant toutes ses années.

Puis, on lui a enfin donné sa première vraie chance avec le Canadien et il a depuis  enregistré 82 pts en 124 matchs, dont 60 à sa première saison presque complète avec des ailiers dignes de son talent de passeur bien au-dessus de la moyenne. Il est aussi devenu un des meilleurs patineurs du club et possiblement le meilleur centre offensif de l’équipe.

Son parcours laisse donc clairement présager qu’il aurait, comme Martin St-Louis, comme Nathan Gerbe, comme Brian Gionta, fini par percer à quelque part dans la LNH. On ne laisse pas un pareil  talent pourrir dans la AHL ou s’envoler vers l’Europe, comme ça, sans lui donner une chance! Cela dit, tant mieux si c’est le Canadien qui lui a donné cette chance. On aurait eu du mal à lui pardonner s’il ne l’avait pas fait.

Bref, si on dit que la marque des vrais c’est d’être prêt le jour où cette chance va arriver, eh bien, Desharnais est un vrai.

Dans un rôle plus défensif, Bournival m’inspire la même confiance que m’inspirait Desharnais.

Je mettrais Morgan Ellis, Jarred Tinordi et Alex Galchenyuk dans la même catégorie. À une autre époque, on y aurait aussi mis Plekanec et Koivu. Puis à une autre, Naslund et Chelios.

En plus de leur talent et de leurs qualités athlétiques respectives, ce sont des joueurs dont on ne peut remettre en doute la volonté et (éventuellement) la capacité de jouer dans la LNH au plus haut niveau dont ils sont capables. Ils ont, chacun à leur façon, ce petit côté guerrier, fonceur, confiant, sérieux qui ne trompe pas souvent. Ils ont du nerf. Ce sont des athlètes fiers qui respectent leur sport.

Toujours rien à voir avec la nationalité du joueur.

Dans le calepin
Je serai à Blainville-Boisbriand lundi soir prochain pour assister à la rencontre Québec-Russie dans le cadre de la « Super Série Subway 2012 ».  Avis aux intéressés, Hudon et Yakupov, entre autres, seront en action… Beau petit hors d’oeuvre en vue du Championnat du monde junior.

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