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La patience commence finalement à payer

Il faut être patient.

On a dit et re-dit cette phrase en début de saison. Patient pour donner le temps au nouveau staff, aux nouveaux joueurs de bien s’implanter. Patient en pensant déjà à tout ce qui pourrait suivre cette période d’adaptation.

Beaucoup s’en sont montrés incapables, arrêtant de croire en ce club, pointant du doigt les nouveaux venus et se déclarant même parfois « meilleur que Rémi Garde » (Salut Tony!). Mais voilà, toutes ces défaites, ces erreurs et ces malchances du début de saison ont finalement permis de construire quelque chose qui semble solide. Non seulement les Montréalais réussissent maintenant à engranger des points, mais ils le font avec une manière qu’on a rarement vue. C’était une vraie équipe hier soir au Stade Saputo, on sentait un collectif qui sait comment vaincre et qui peut désormais le faire avec confiance.

L’effectif n’est pas parfait, le jeu demeure encore trop latéral par longs moments et le manque d’opportunisme à l’attaque est encore trop grand, mais il reste que Rémi Garde a su créer une idée de jeu, une structure que ses joueurs savent maintenant suivre et appliquer efficacement.

Saphir Taïder et Alejandro Silva ont pris du temps à s’habituer à la MLS, possiblement trop pour des joueurs de leur calibre, de leur talent (et de leur salaire). Reste qu’ils prennent du galon de match en match et on a vu hier, notamment pour Silva, ce qu’on nous avait promis lors de sa signature. Après des essais pas tellement concluants comme latéral et milieu axial, Silva est dans sa bonne chaise sur une aile droite où il a l’espace pour tenter quelques dribbles et pour centrer dans la surface. Plus il prend confiance, plus il devient dangereux et ça s’est senti hier où il a créé de nombreuses occasions de marquer et où il n’a cessé de tester la défense des Rapids. On sent aussi cette grinta chez lui, cette volonté de ne jamais perdre le ballon et surtout de ne jamais abandonner, une qualité qui plaît déjà aux partisans et qu’on saura apprécier d’autant plus.

On a senti Taïder libéré par ses deux buts hier soir, et lui aussi semble finalement avoir trouvé la bonne chaise dans le milieu de terrain de Rémi Garde. Le fait que Ken Krolicki soit désormais capable d’assumer les responsabilités qu’on lui confie y est évidemment pour beaucoup. Le petit milieu de terrain fait des courses intelligentes et il semble désormais avoir une confiance balle au pied lui permettant de créer des jeux qui se transformaient en déchets techniques il y a à peine quelques semaines. Avec un Samuel Piette toujours en grande forme et toujours aussi bulldog, voilà que l’Impact de Montréal a un milieu digne de ce nom. Avec les ajouts attendus au prochain mercato, par exemple un milieu relayeur ou offensif qui peut réellement briser les lignes, ce pourrait devenir superbe. Définitivement, ça va bien…

Tellement bien que ça en devient compliqué de trouver du négatif. Même Matteo Mancosu n’a pas si mal fait à mon avis, et ses 20 minutes en deuxième demie ont selon moi été ses meilleures de la saison. Ce n’est toujours pas assez, c’est évident, et son manque de confiance est encore une fois venu bousiller d’énormes chances de marquer, mais on a vu hier pourquoi il demeure utile au collectif montréalais. Il descend bas et il appuie bien ses milieux en s’offrant en option de passe pour ralentir le jeu et permettre au bloc de monter. Reste qu’il doit marquer…

Il y a bien eu ce but accordé aussi qui est venu briser la longue séquence sans buts de l’Impact de Montréal, la meilleure du genre dans l’histoire du club en MLS. Un but un peu malchanceux, qui démontre tout de même bien à quel point ce match en était un rempli de pièges. Le Rapids a réussi à marquer sur sa seule et unique occasion du match, un but qui aurait pu être fatal si l’Impact n’avait pas été en mesure d’être opportuniste. Et ce même si ce but aurait probablement dû être refusé…

C’est serré, mais peu importe. L’Impact se devait de remporter un match qu’il a totalement dominé, et il l’a fait. Le Rapids n’a rien démontré et est débarqué à Montréal sans réelles intentions et sans envie, et l’Impact lui a donné ce qu’il méritait. Cette victoire était importante pour confirmer la séquence, et d’une certaine manière bien entamer celle éreintante qui s’annonce en juillet.

Actuellement en 6e place, l’Impact est très bien replacé dans la course aux séries. Orlando City SC se sort lentement mais sûrement de la course semaine après semaine, tout comme un Toronto FC qui ne semble plus avoir envie de gagner. L’Impact devra faire attention au Fire de Chicago et à l’Union de Philadelphie tout juste derrière, mais les Montréalais peuvent aussi logiquement commencer à regarder vers le haut. Le Revolution est un peu meilleur en 2018, mais il demeure le Revolution et je serais fort surpris de le voir maintenir cette cadence encore longtemps. Même le Crew de Colombus est dans une passe un peu moins bonne actuellement et pourrait éventuellement redescendre au classement. Le déménagement vers Austin se rapproche et pourrait affecter le moral des joueurs.

Rien n’est fait, mais tout demeure possible.

DANS L’ABRI
– Malgré une excellente séquence sportive, l’Impact ne s’améliore pas à tous les niveaux. Encore une fois, la direction du club prend des décisions insensées et illogiques avec ses partisans les plus fidèles, les plus importants.

Ridicule, surtout en considérant que la 131 était une section supporters tout juste l’an dernier et que le retour vers une section normale s’est fait après le renouvellement des membres. Collé sur les ultras, il est simplement normal que les partisans aient envie de se lever et de participer à l’ambiance. C’est logique et, surtout, SOUHAITABLE. Je ne comprends pas qu’on en soit encore là avec ce club qui nous dira à la fin de la saison que « les supporters doivent venir en plus grand nombre», qui leur demandera de l’aide.

Si certaines personnes sont réellement incommodées et veulent demeurer assises, pourquoi ne pas les diriger vers d’autres sections? Pourquoi pas vers les nombreux sièges encore inutilisés du stade?

Non. L’Impact étant l’Impact, il a appelé la police pour forcer les gens à s’asseoir. Vraiment.

Quelle scène ridicule.

On vit désormais dans un monde mené par la plainte, où on écoute et défend systématiquement celui qui se positionne en victime. C’en est triste et lassant.

L’Impact, encore une fois, se rend difficile à aimer.

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ALLONS!

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