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La mission de Kevin Gilmore

Qu’on soit d’accord avec ses décisions ou pas, il faut rendre à Joey Saputo ce qui lui revient. À une époque où on se complait à regarder le passé en se félicitant d’avoir changé à coups de #10yearchallenge, qui aurait pu prédire il n’y a encore que quelques années que Joey Saputo accepterait de céder son poste de Président pour le bien du club?

Déjà, le choix d’engager un entraîneur hors de son cercle et indépendant comme Rémi Garde démontrait de la part de Joey Saputo une volonté de permettre à son club d’atteindre le prochain niveau et, surtout, la volonté de se montrer à l’écoute de sa base partisane. C’est d’ailleurs à ce niveau que les récentes décisions de Joey Saputo se doivent d’être soulignées. Combien de fois le propriétaire de l’Impact a écorché ses partisans les plus fidèles, parfois par maladresse, lors de ses sorties médiatiques? Trop souvent. Mais voilà que Joey Saputo a fait preuve d’une réelle écoute et d’une lucidité qu’on ne lui connaissait pas afin de permettre à l’Impact de grandir et de « voler de ses propres ailes. »

Émotif et attaché à l’Impact comme il est, la décision de se retirer et de laisser toute la place à Kevin Gilmore n’a pas du être simple à prendre pour Joey Saputo, mais on peut parier qu’elle sera positive quand, en 2029, un autre #10yearchallenge nous poussera à regarder loin derrière…

 

Kevin Gilmore et Joey Saputo | Crédit photo : Impact de Montréal.

Depuis sa nomination, les portraits de Kevin Gilmore fusent de toute part. Diplômé en droit à l’Université d’Ottawa, il a toujours évolué dans le monde du sport et a notamment fait ses marques au hockey professionnel avec le Canadien de Montréal mais également avec les Kings de Los Angeles et les (Mighty) Ducks d’Anaheim. Cette dernière expérience pourrait à mon avis s’avérer très utile pour le contexte de l’Impact de Montréal.

On a tendance à l’oublier, mais l’agglomération métropolitaine de Montréal est évaluée à près de 4 millions de personnes, ce qui fait d’elle l’une des 20 plus grande villes de toute l’Amérique du Nord. Toutefois, un peu comme à Los Angeles où le hockey est loin d’être l’activité la plus populaire ou naturelle pour les citoyens, les montréalais et l’Impact ont encore du chemin à faire pour réellement se rencontrer. Il y a bien sûr le Canadien qui prend beaucoup de place, mais il ne faut pas oublier les multiples activités culturelles, spectacles, expositions et autres festivals qui inondent Montréal chaque année.

Kevin Gilmore semble en ce sens l’homme tout indiqué pour réussir à créer un lien plus fort et plus large entre les montréalais et l’Impact, comme ce qu’il a réussi à faire contre toute attente avec les Kings et les Ducks. La communication et le marketing doivent être non seulement plus agressif mais également plus précis, plus ciblé. Quel type de partisans l’Impact veut-il aller chercher pour remplir son stade? On a longtemps visé les familles, une idée quelque peu révolue à mon avis, mais il serait temps d’essayer d’amener au Stade Saputo tous ces partisans de foot qui jettent encore un regard un peu hautain sur la MLS et qui restent pris dans leur réthorique de « ligue de retraités ». Il suffit d’un seul match au Stade Saputo pour renverser cette vision révolue, mais il s’agit d’être en mesure de les convaincre de s’y rendre.

Il y a assez de population à Montréal pour que le Stade Saputo soit pratiquement toujours rempli à peine capacité. Ce sera probablement la première et plus importante mission confiée à Kevin Gilmore. Si la réaliser ne sera pas simple, amener de nouvelles idées et un énorme bagage sportif comme le sien servira évidemment la cause. Le constat est semblable au niveau corporatif, où les différents commanditaires potentiels se sont habitués aux discours de Joey Saputo, omniprésent depuis de nombreuses années. La venue d’une voix nouvelle qui peut inspirer confiance pourrait servir l’Impact dans sa quête de commanditaires et de partenaires corporatifs.

En seulement quelques jours, le nouveau président laisse déjà présager une administration plus ouverte et près de ses partisans. Kevin Gilmore a déjà eu une rencontre qualifiée de « productive » avec le groupe de supporters 1642 et on l’a vu interagir directement avec plusieurs partisans via son compte Twitter. De petits pas qui en disent beaucoup et qui marquent définitivement une rupture avec le passé. Kevin Gilmore ne fera pas de magie et il ne remplira pas le Stade en claquant des doigts, mais sa nomination est une excellente nouvelle pour tout partisan et est assurément la meilleure acquisition de ce mercato d’hiver pour l’Impact.

Crise à Bologne
Une chance que Kevin Gilmore s’occupe de l’Impact de Montréal désormais puisque Joey Saputo a les mains bien pleines à Bologne. Le propriétaire du club italien et de l’Impact a été interpellé par des partisans de Bologne a sa sortie du stade après une défaite de 4-0 de son club aux mains de Frosinone, un club en compétition directe avec Bologne pour le maintien en Série A. Avec seulement 14 points au classement, Bologne est dangereusement près d’une relégation en Série B et les partisans n’hésitent plus à démontrer leur frustration.

Comme il l’a déjà fait à Montréal, Joey Saputo se serait adressé directement aux joueurs dans le vestiaire suite à cette défaite, possiblement pour leur faire part de son mécontentement. Saputo s’est également présenté à la conférence de presse d’après-match tout seul, sans aucune trace de l’entraîneur chef Inzaghi, qui serait ainsi sur le point de perdre son poste. Plusieurs partisans demandent également l’éloignement de Marco Di Vaio, directeur sportif du club. D’autres décisions difficiles arrivent pour Joey Saputo, et il doit espérer être en mesure de se sauver d’une relégation, d’autant qu’il vient d’annoncer de superbes mais coûteuses rénovations pour le Stade de Bologne. Il devra tout faire pour éviter d’avoir le plus beau stade de Série B…

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