La deuxième vie du CH ne doit pas donner de lunettes roses à Marc Bergevin

Évidemment, Marc Bergevin est heureux de voir son club faire les séries – ou plutôt la ronde qualificative. Après tout, passer de 0.1 % de chances de faire les séries à presque 50 % d’y accéder, ce n’est pas rien.

Puisque Marc Bergevin a toujours dit que tout peut arriver en séries, il s’en réjouit. Avec comme objectif public d’être compétitif chaque année, il n’a pas le choix d’être heureux. Il est bel et bien conscient des chances de son équipe au final et du fait qu’il perdra des plumes au repêchage, mais le buzz autour de l’équipe sera important et aidera la cause du CH en ces temps difficiles.

Mais comme l’a souligné Marc-Antoine Godin vers la fin de son texte sur The Athletic, il ne faudrait pas que l’évaluation de son équipe soit affectée par une belle prestation en séries. Il ne faudrait pas que le buzz se rende jusqu’à lui, dans le fond.

Marc Bergevin a dû faire preuve de pragmatisme pour délaisser sa mentalité de joueur au profit de celle de gestionnaire. Par contre, il ne pourra jamais complètement renier cette partie de lui-même, écrit @MAGodin. https://t.co/FHeJCpa9Pd

— Athlétique Montréal (@AthletiqueMTL) May 31, 2020

Allons-y dans l’optique où le Canadien tiendrait son bout face à des Penguins qui gagneraient la Coupe quelques semaines plus tard. Ce n’est pas forcément un scénario impossible, on va se le dire.

Si un tel scénario avait lieu, on pourrait se dire que le CH a tenu son bout face aux champions. Si on y ajoute le fait que le CH doit être très prudent au niveau de son budget, on se dit que l’organisation pourrait voir l’équipe différemment.

Avec des lunettes roses, quoi.

Mais il ne faut pas oublier, au final, que le CH est un club qui, pendant les 71 premiers matchs de sa saison, a eu des difficultés. Il ne suffisait que d’un ou deux blessés pour faire en sorte que des séquences de huit défaites avaient lieu.

Et ça, ce n’est pas exactement la marque des grandes équipes.

Parce que plusieurs facteurs peuvent donner des avantages à un club comme le CH, il pourrait surprendre positivement. Mais est-ce qu’un 3-de-5 peut être plus représentatif que 71 matchs?

Je suis persuadé que Bergevin sait ce qu’il fait et qu’il peut cibler les (nombreuses) lacunes de son club mieux que quiconque. Ceci dit, l’émotion de voir des gars se lever en séries peut teinter un jugement de manière inconsciente…